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Le photographe de Mauthausen
Le photographe de Mauthausen



Fiche descriptive

Histoire

Salva Rubio

Pedro J. Colombo

Aintzane Landa

Le Lombard

29 Septembre 2017


19€99

9782803635252

Chronique
Le photographe de Mauthausen
Témoigner de l’horreur

Comme beaucoup de ses camarades déportés dans le camp de Mauthausen, Francisco Boix ne pensait qu'à survivre à ce cauchemar éveillé.

Mais lorsqu'il croise le chemin du commandant Ricken, esthète nazi des plus pervers, qui prend plaisir à photographier l'horreur, le jeune homme comprend qu'il tient là un témoignage unique. A condition de parvenir à faire sortir les photos du camp...

L'histoire vraie d'un témoin à charge du procès de Nuremberg, et de son combat pour la vérité et le souvenir.
un excellent album!


Témoigner de l’horreur
Le photographe de Mauthausen, planche de l'album © Le Lombard / Colombo / Rubio / LandaIl est des albums dont la lecture hante durablement le lecteur par leur sujet et la façon dont il est traité… Signé par Salva Rubio et Pedro J. Colombo, Le photographe de Mauthausen est indéniablement de cette trempe là…

Républicain espagnol qui a lutté contre le franquisme, Francisco Boix s’est réfugié en France et a combattu dans la Vème Armée Française dans les Vosges avant d’être fait prisonnier et d’être déporté avec ses camarades au camp de concentration de Mauthausen…

Là, il pensait que survivre à ce cauchemar éveillé serait son unique préoccupation… Son ancien métier de photographe lui vaut d’être affecté au service d’identification, une place qui lui laissait espérer de rester en vie plus longtemps…

Mais ses talents artistiques attirent l’attention du commandant Ricken, un esthète nazi doté d’une fascination malsaine et perverse pour la mort… Le SS lui demanda de développer les clichés de macchabés qu’il faisait dans l’enceinte du camp… Le jeune espagnol comprend que ces photos macabres constituent un témoignage unique des crimes perpétrés dans l’enceinte de Mauthausen…

A condition de parvenir à faire sortir ces sinistres clichés du camp…

Le photographe de Mauthausen, cases de l'album © Le Lombard / Colombo / Rubio / Landa
Un récit qui fait ressortir ce que l’humanité a de pire comme ce qu’elle a de meilleur…
La couverture de l’album s’avère être d’une efficacité redoutable. L’arrière-plan et l’uniforme porté par le personnage ne laisse planer aucun doute sur le lieux et l’époque où se situe l’intrigue… Si elle ne montre pas les horreurs qui se trouvent devant l’objectif de Francisco, son regard en dit long et laisse au lecteur le soin d’imaginer…

Le récit nous est narré par Francisco Boix lui-même par le truchement de récitatifs. Il s’ouvre sur le photographe espagnol, drôle, dragueur et pétillant de vie et de malice, qui attend sa sœur du côté français de la frontière espagnole… Dix ans se sont passés depuis qu’il a dut fuir l’Espagne franquiste…

Puis un flashback va nous entraîner en 1941 lors de son arrivée au camp de Mauthausen, le plongeant dans l’enfer concentrationnaire. La place "privilégiée" qu’il va trouver grâce à ses talents de photographe va le confronter à un cruel dilemme : doit-il se contenter de survivre à l’horreur ou doit-il risque sa vie et celles des autres détenus déportés pour témoigner? Et lorsqu’on sait que les mille et une péripéties relatées dans l’album et qui ont conduit à faire sortir une partie de ces clichés du camp ne sont que la partie émergée de l’iceberg, on ne peut qu’être bluffé par le courage de ces hommes...
Le photographe de Mauthausen, cases de l'album © Le Lombard / Colombo / Rubio / Landa
Si l’album se passe pour sa majeure partie au sein de Mauthausen, l’horreur vécue par le photographe ne s’arrête pas aux portes du camp mais se poursuivra jusqu’à Nuremberg durant le procès retentissant fait aux hauts dignitaires nazis… Alors qu’il était là pour témoigner, pour porter la parole de ses camarades victimes de la barbarie, seule la condamnation à mort de l’un d’entre eux intéresse la justice… Leur parole comme les clichés sauvés au prix de bien des sacrifices n’intéressant au final personne, comme si on tuait une deuxième fois les victimes du nazisme…
Le photographe de Mauthausen, cases de l'album © Le Lombard / Colombo / Rubio / Landa
L’épais dossier qui clos l’album s’avère particulièrement intéressant, venant apporter un éclairage salutaire sur les différentes facettes de ce récit, à commencer par le sort des républicains espagnols… S’ils furent parmi les premiers à se dresser contre le fascisme qui allait gangréner l’Europe et précipiter l’Europe et le monde dans la guerre, ils ont été les oubliés de la Libération…

Avec finesse, Pedro J. Colombo met en scène ce récit édifiant et révoltant qui montre les zones sombres et lumineuses de l’humanité. Rehaussé par les couleurs sombres d’Aintzane Landa, son trait réaliste réaliste fait ressortir avec force les émotions et les états d’âme de chacun des protagonistes de ce drame désespérément humain… La haine, la peur, la camaraderie, la suspicion, la révolte ou l’espoir…
Le photographe de Mauthausen, cases de l'album © Le Lombard / Colombo / Rubio / Landa
Le photographe de Mauthausen retrace les années de détention de Francisco Boix, républicain espagnol qui risqua sa vie pour sauver les preuves des atrocités perpétrées par les nazis au sein des camp d’extermination par le travail…

Si ce récit sombre et lumineux nous expose comment le photographe parvint avec ses camarades à voler et faire sortir du camp des clichés, il lève aussi le voile sur le sort méconnu des républicains espagnols qui furent les grands oubliés de la libération alors même qu’ils prirent les premiers les armes contre le fascisme…

Un album édifiant et glaçant mais indéniablement salutaire que tout un chacun devrait lire… pour que nul n’oublie…


C’était horrible. Les nazis nous photographiaient non seulement à l’entrée, mais aussi à la « sortie ». Chaque fois qu’un prisonnier mourrait «accidentellement», une photo était prise et conservée dans les archives nazies…Francisco Boix
Le Korrigan




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