Après Alchimie, Vidocq est la seconde série dans laquelle Richard D. Nolane met en scène ce célèbre bagnard devenu chef de la brigade de sûreté et qui inspira son Jean Valjean à Victor Hugo.

Paris, novembre 1813… Bien qu’ayant pris Moscou, Napoléon revient de sa campagne de Russie affaibli et vaincu. L’Empereur doit faire face à la menace étrangère et l’opposition intérieure alors qu’en coulisse se forme la sixième coalition qui débouchera sur sa première abdication… Dans ce contexte troublé, les ruelles de Paris bruissent de la rumeur d’un complot contre l’Empereur…

L’un des agents de Vidocq est accusé de vol et de recèle par les hommes de Javert qui voue une haine farouche à l’ancien bagnard qui s’est échappé du bagne de Toulon en mars 1800 au nez et à la barbe de l’inspecteur…

Au fil de l’enquête pour innocenter son homme, Vidocq va comprendre que les rumeurs du complot contre Napoléon sont parfaitement fondées: financés par des puissances étrangères, certains complotent de l’intérieur pour mettre un terme à ces guerres incessantes qui mettent le pays à feu et à sang…

Immortalisé sous les traits de Claude Brasseur dans la série TV Les Nouvelles Aventures de Vidocq, Eugène-François Vidocq a il est vrait tout du personnage de roman. Il faut dire qu’à l’instar de Napoléon qu’il a servi, il a nourrit sa propre mémoire en rédigeant ses mémoires… Difficile déjà d’y démêler le vrai du faux, la vérité du myhe…

Qu’importe en vérité! Richard D. Nolane lui redonne vie en nous proposant une enquête solide fertile riche en rebondissements qui nous plonge dans le Paris Impérial avec maestria sur fond de complot contre l’Empereur… Servant de fil rouge à la série, la rivalité entre Javert et Vidocq s’avère on ne peut plus passionnante. Le chef de la brigade de sûreté sait que l’inspecteur est prêt à tout pour assouvir sa vengeance et le faire tomber mais a malgré tout pour lui un profond respect. Au fil des page, le scénariste poursuit son portrait de ce personnage haut en couleur qui usa de méthodes peu orthodoxes et jeta les bases de la police moderne, alors que ses mémoires posaient celle du polar noir…

Le dessin réaliste de Sinisa Banovic est comme de coutume d’une redoutable efficacité. Des bureaux de la police aux appartements impériaux, il a apporté un soin minutieux aux décors comme aux costumes, immergeant le lecteur dans un Paris impérial aujourd’hui disparu.

Eugène-François Vidocq est un personnage éminemment complexe qui œuvra comme escroc et faussaire avant d’être enfermé au bagne dont il s’échappa pour devenir chef de la brigade de sûreté en 1811…

Faisant du Javert de Victor Hugo sa Némésis, Richard D. Nolane s’empare de ce personnage historique qui posa les bases de la police moderne. Porté par le dessin réaliste de Sinisa Banovic qui immerge le lecteur dans un Paris impérial aujourd’hui disparu, le scénariste tisse un polar historique solide sur fond de complot contre Napoléon…

On ne peut qu’espérer que les enquêtes de Vidocq se poursuivront tant ce personnage en clair-obscur s’avère captivant…

-Tiens, vous ne pourriez pas obliger votre homme à donner son vrai nom pour les enregistrements?
- Parce que tu crois que je le connais? Je sais juste que son visage est gravé pour toujours dans ma mémoire…dialogue entre un gardien de prison et Eugène-François Vidocq