Paru en juin 2007
Home Sweet Home, premier tome de Jazz Maynard, marquait l’entrée remarquée de deux jeunes et talentueux auteurs dans le neuvième art… Dix ans plus tard, Raule et Roger referment leur aventure Islandaise, second cycle de la série…
Jazz et Téo, deux cambrioleurs surdoués cherchent à dérober l’Œil Doré pour le compte des services secrets Iranien…
Alors qu’il faisait des repérages, l’impétueux Teo tombe entre les griffes d’un groupe d’extrémistes sans scrupules rêvant d’expulser tous les impurs de leur mère patrie. Jazz Maynard va devoir jouer les équilibristes pour sortir son ami et complice du guêpier dans lequel il s’est fourré tout en s’efforçant de mettre la main sur l’Œil Doré que protège Max Low, son frère d’adoption..
Jazz Maynard est indéniablement l’un des meilleures séries policière de ces dernières années… Avant même de se laisser entraîner par le scénario nerveux et tendu qui happe le lecteur dès les premières cases pour ne lâcher qu’à la dernière page, c’est d’abord le dessin souple, dynamique et élégant de Roger qui attire l’attention. Son découpage percutant et ses cadrages vertigineux confère à la série une touche résolument cinématographique.
La colorisation très particulière de ses planches opère comme la musique d’un film et confère à l’ensemble une identité graphique forte… Le cahier graphique accompagnant cette première édition est tout juste superbe et il serait bien dommage de s’en priver!
Côté scénario, Raule ne s’est pas contenté d’écrire un polar sombre et nerveux solidement charpenté et rondement mené… Car dans ce nouvel opus, aucun des protagonistes ne va faire dans la dentelles, faisant place à des scènes d’action à couper le souffle… En revenant sur le lien qui unit Max et Jazz, le scénariste nous replonge dans le passé de notre héros, levant ainsi le voile sur ses années d’apprentissage… Sa confrontation avec son presque frère n’en sera que plus poignante, prenant des allures de drames shakespearien violent et sanglant…
L’équilibre entre les scènes d’action débridée et les flashbacks plus intimistes sur la jeunesse de Jazz est tout juste parfait… Les lecteurs pourront être déstabilisés par cette pointe de fantastique qui apporte au récit une saveur originale mais elle s’avère au demeurant très islandaise quand on connaît la place qu’occupe le fantastique en général et les corbeaux en particulier dans la mythologie scandinave…
Parmi les polars marquants de ces dix dernières années, Jazz Maynard fait sans doute partie du trio de tête…
Il faut dire que cette série qui marqua l’entrée fracassante de deux talentueux auteurs dans l’univers de la BD n’était pas dénuée de charmes : un dessin superbe et élégant rehaussé par un encrage souple et une colorisation caractéristique, une ambiance unique, un scénario nerveux de haute tenue, des dialogues ciselés et percutants et des personnages romantiques, violents et attachants…
Trois Corbeaux nous offre un final décoiffant tout en ménageant des flashbacks captivants qui nous entraîne dans la folle jeunesse de Jazz, venant préciser ses relations avec Jazz Maynard…
Les gars, je vous présente Jazz Maynard! Le plus insaisissable des voleurs. L’attraper, c’est attraper le vent!e