



Avec
L’Or de Morrison, Roger Seiter et Daniel Brecht rendent un vibrant hommage aux western hollywoodien qui ont dû bercer leur enfance.
Poursuivis par une compagnie du 7ème de cavalerie suite l’attaque d’un train et le vol d’un butin de près de 350.000 $ et s’être mis à dos une tribu Apache, la bande de Morrison fuit ver l’ouest…
Jalousie, fièvre de l’or et la tension générée par cette folle chevauchée érodent peu à peu l’unité de la bande de Morrison, bandit utopiste qui a dû s’associer à une des crotales pour mener à bien son audacieuse opération… Au fil des péripéties, la bande se délite et des hommes meurent…
Combien pourront profiter de cet or si durement gagné?

Indéniablement, Roger Seiter maîtrise les codes du genre et semble avoir pris un réel plaisir à mettre en scène ces bande de hors la loi hétéroclite qui tentent d’échapper à leurs poursuivants… Son récit est truffé de références aux classiques du western, tel le nom de Morrison qui n’est autre que le patronyme de John Wayne, icône du western hollywoodien; le village Anasazis dans lequel les amateurs reconnaîtrons celui du
Spectre aux balles d’or, chef d’œuvre de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud dont on retrouve le fameux chapeau de Jim McClure qui coiffe la tête de Loota pour ne citer que celles-ci.
Le scénario de ce passionné d’histoire est comme de coutume très étayé et s’inscrit dans une veine très classique, mêlant avec efficacité les clichés du western, de la cavalerie aux outlaws en passant par les indiens, les salauds invétérés et le héros idéaliste…
Pour son troisième western (après
Death Mountains de Christophe Bec et
Les ombres de la Sierra Madre de Nihoul, Philippe), le dessinateur fait une fois montre de sa parfaite maîtrise du genre.

Porté par un encrage plein d’élégance, et des cadrages percutants, sa narration s’avère particulièrement fluide alors que ses décors souvent à peine esquissés, évoquent joliment les paysages traversés par la folle chevauchée de Morrison et de ses hommes… On regrette presque que le dossier consacré aux Anasazis, Apaches, Navajos et Pueblos ne soit pas plus étoffé et rehaussé d’autres crayonnés de Daniel Brecht tant on apprécie son trait efficace et nerveux…
Avec cette poursuite impitoyable riche en péripéties et en rebondissements, le scénariste Roger Seiter et son complice dessinateur Daniel Brecht rendent hommage aux classiques du western hollywoodien dont tous deux maîtrisent parfaitement les codes.
Peu seront les élus à pouvoir profiter de l’or de Morrison… Mais quelle aventure! Ce diptyque est un western classique et efficace qui ravira sans nuls doute les amateurs du genre…