Si Pépin Cadavre fut l’un des noms de plume de Georges Brassens dans les journaux libertaires, celui qui donne le nom à la série est tout à la fois le nom d’une agence occulte et celui d’une étrange entité tétramorphique constituée de Sebastian Melmoth, un jeune homme spécialiste de l’étrange, et de trois chats bavards et malicieux…

Suivant les sages conseils de son docteur, Sebastian Melmoth semble résolu à se reposer quelques instants… Mais l’aventure ne va tarder à frapper à sa porte!

Un jeune garçon déboule paniqué dans l’hôtel où dort notre détective de l’occulte. Missionné par le professeur Abou, traqué par une meute de chiens des enfers, il devait remettre à sa nièce un mystérieux paquet contenant une étrange bacchante en or…

Sebastien va bien vite se lancer sur une nouvelle enquête pour élucider la mort mystérieuse du professeur Abou et la nature de l’étrange moustache contenue dans le paquet… Elle serait recherchée par un personnage mystérieux, un certain Rescator, qui tente de mettre la main sur cette artefact pour revenir à la vie et recommencer son œuvre de destruction…

C’est peu dire qu’Olivier Milhaud est un auteur éclectique. Chacune de ses nouvelles séries explore des registres totalement différents mais chacune s’avère particulièrement prenante…

Avec Pépin Cadavre, il esquisse les contours d’un univers foisonnant et fantastique plein de mystères et de magie qui servira d’écrin à un héros interlope à la nature peu commune… La richesse de son univers mettant en scène toute une mythologie n’est pas sans évoquer celle d’un Harry Potter alors que les éléments disparates réunis dans ses histoires évoquent l’œuvre de Hayao Miyazaki : un monde écartelé entre la terre des hommes et celle des esprits, des chats bavards et érudits et une magie envoûtante puissante et mystérieuse… L’arrivée dans la danse de deux personnages féminins, Heidi Nicoldi, fraîchement arrivée de notre chère vieille Terre et Tripe Figuière issuedu monde d’Asper, apportent fraîcheur et sensualité à son récit…

Le style de Cédric Kernel qui signe les images de l’album s’avère particulièrement inventif. Le dessinateur mêle avec une redoutable efficacité un trait d’inspiration manga à un découpage francobelge. Ses couleurs confèrent à ses planches une signature graphique envoûtante et il est particulièrement inspiré lorsqu’il s’agit de mettre en scène les manifestations de cette étrange magie dont use Sebastian Melmoth… D’inspiration méditerranéenne, ses décors, accessoires et costumes distillent à l’ensemble une savoureuse note d’exotisme et de dépaysement…

Tout en proposant une nouvelle enquête de l’agence Pépin Cadavre, ce second opus dévoile certains des mystères entourant l’énigmatique personnage qui donne le nom au récit…

Avec cette série étrange et envoûtante, Olivier Milhaud esquisse les contours d’un univers foisonnant empli de magie, de dangers et de mystères. Aidé au dessin par Cédric Kernel qui signe des planches fantastiquement lumineuses, il met en scène des personnages énigmatiques et hauts en couleur qui exercent sur le lecteur une envoûtante fascination…

Plein de fraîcheur et d’humour, Les Bacchantes du Rescator confirment tout le bien que l’on pensait de cette série jeunesse aussi inventive que surprenante et captivante…

- Ouvre Ouali! C’est moi. Je t’en pris!
- Professeur Abou ?
- Vérouille la morte, vite! Ils sont à mes trousses, je le sens.
dialogue entre le professeur Abou et le jeune Ouali