Eric Corbeyran et Bojan Vukic remettent en scène Orunth'al et de Tei hooh croisés dans
l’Ermite de l’Ourann… L’occasion d’en apprendre un peu plus sur leur histoire… et leur destinée…
Trein Er’Madenn Fern où les semi-elfes avaient trouvé refuge n’est plus qu’une cité fantôme depuis que les goules de Lah’saa, poussant une nouvelle fois ces parias de la société elfique sur la route de l’exode…
Orunth'al et de Tei-Nooh ont longtemps cherché Haarn’al, l’ancêtre sacré des semi-elfes afin que, grâce à son aura et son pouvoir, leur peuple puisse réédifier la cité… Mais lorsqu’elle parvient à le retrouver dans son sanctuaire, Haarn’al n’est plus qu’une momie desséchée…
Mais la vie l’habitait encore et il s’éveilla à nouveau, acceptant d’accompagner Tei-Nooh dans sa quête… Après avoir libéré Orunth'al captif d’une troupe d’orcs, leur route passe par le bagne de Komoorth, prison où croupissent des elfes dont le seul crime est souvent d’être des semi-elfes… Haarn’al a besoin de leur présence à ses côté pour retrouver ses forces thaumaturges…
On retrouve avec un réel plaisir ces semi-elfes qui sont à ceux de leur race ce que les Errants sont aux nains : des parias rejetés et méprisés par leurs pairs…
Avec cet album épique et aventureux, Eric Corbeyran nous conte la folle quête de deux d’entre eux pour redonner à leur peuple sa dignité perdue dans les ruines Trein Er’Madenn Fern… Dans cet album, le prolifique scénariste donne les premiers rôles à ceux qui occupaient le second plan de son précédent récits… Avec habilité et un sens du rythme appréciable, il enchâsse dans son récit l’histoire de Orunth'al et de Tei-Nooh, revenant sur leurs premières années et l’âpreté de la vie qui fut la leur… Les lecteurs apprendront ainsi comment l’une est devenue une combattante aguerrie et comment l’autre grandit au sein d’un austère monastère où il reçu une formation de moine guerrier avant de trahir son ordre par amour. Ce faisant, Eric Corbeyran nous entraîne dans des lieux déjà arpentés dans de précédents tomes, étoffant l’histoire des Terres d’Arran, univers foisonnant qui sert de cadre aux série
Elfes,
Nains et
Orcs et Gobelins… Et l’ensemble s’avère tout à la fois rythmé et entraînant…
Bojan Vukic fait une nouvelle fois montre de ses talents de dessinateur… Ses cadrages dynamiques sont d’une redoutables efficacité, renforçant la dramaturgie de l’action et nous offrant des scènes de combats virevoltantes pleines de fureur et de sang. S’il donne vie à des personnages expressifs, il signe des décors somptueux : ses paysages sont d’une beauté saisissante alors que ses bâtiments, du monastère en passant par le repaire orc de Karakt, le bagne de Komoorth ou les ruines de Trein Er’Madenn Fern sont composés avec soin, densifiant par la même l’univers…
Sans organisation politique ou territoire défini, les semi-elfes n’en forgent pas moins leur destin au fil des tomes… On a vu la cité Trein Er’Madenn Fern naître sous l’impulsion de Naah-Taal et péricliter suite au passage de l’armée de goules de Lah’saa… La voilà à présent qui renaît de ses cendres après une geste épique…
Présidant à la destinée des semi-elfes, Eric Corbeyran signe un nouveau récit captivant et rythmé par des flashbacks entraînants exposant le passé tourmenté du tandem formé par Tei-Nooh et Orunth'al, la première n’étant autre que la narratrice l’histoire et le moteur de l’action…
Les arpenteurs des terres d’Araan apprécieront à sa juste valeur ce vingt-quatrième opus qui complète et étoffe cet univers si dense et foisonnant qu’il pourrait bien devenir, qui sait, celui d’un jeu de rôle…