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Le fils de l'Ursari
Le fils de l'Ursari



Fiche descriptive

Album pour Enfant

Cyrille Pomès (d'après le roman jeunesse de Xavier-Laurent Petit)

Cyrille Pomès

Isabelle Merlet

Rue de Sèvres

03 Avril 2019


16€

9782369817802

Chronique
Le fils de l'Ursari
Lézecheck et la vie

Quand on est le fils d'un montreur d'ours, d'un Ursari comme on dit chez les Roms, on sait qu'on ne reste jamais bien longtemps au même endroit.

Harcelés par la police, chassés par des habitants, Ciprian et sa famille ont fini par relâcher leur ours et sont partis vers une nouvelle vie à Paris où, paraît-il, il y a du travail et plein d'argent à gagner. Cependant leurs rêves se fracassent sur une réalité violente.

A peine installés dans le bidonville, chacun se découvre un nouveau métier. Daddu, le montreur d'ours, devient ferrailleur, M'man et Vera sont mendiantes professionnelles, Dimetriu, le grand frère, est "emprunteur" de portefeuilles et Ciprian son apprenti.

Un soir, Ciprian ne ramène rien de sa "journée de travail". C'est qu'il a découvert le paradis, le jardin du "Lusquenbour" où il observe en cachette des joueurs de lézecheck. Le garçon ne connaît rien aux échecs mais s'aperçoit vite qu'il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête. C'est le début d'une nouvelle vie pour le fils de l'Ursari.
un excellent album!


Lézecheck et la vie
Le fils de l'Ursari, planche de l'album © Rue de Sèvres / Pomès / Petit / MerletRévélé au grand public par son magnifique Chemin de Fer qui faisait suite au saisissant à une lettre près, Cyrille Pomès s’est donc attelé à l’adaptation du le fils de l’Ursari, roman de Xavier-Laurent Petit couronné en 2017 du prestigieuxGrand Prix du roman jeunesse décerné par la SGDL (la Société des Gens de Lettres)…

Ciprian est le fils d’un montreur d’ours, l’Ursari comme on dit chez les roms. Harcelés et méprisés, le garçon et sa famille son contraint de ne jamais rester bien longtemps au même endroit…

Mais le moteur de la voiture ayant rendu l’âme, ils ne peuvent quitter le village de Tamasciu où ils se sont attirés l’inimitée des habitants en empruntant quelques morceaux de viande… Un passeur se propose de les emmener en France en leur avançant l’argent du voyage… Charge à eux de les rembourser au plus vite… Là-bas, dit-on, l’argent coule à flot…

Le fils de l'Ursari, planche de l'album © Rue de Sèvres / Pomès / Petit / MerletInstallés dans un bidonville, chacun se découvre un nouveau métier : ferrailleur, mendiant, emprunteur de portefeuilles… Mais l’argent de leur dur labeur est reversé à des exploiteurs sans scrupules leur faisant payer à vil prix le loyer du terrain qu’ils occupent, la location des couverture, l’électricité ou les frais de change…

Un jour, alors qu’il cherchait quelques passants à délester pour couvrir leurs dettes, Ciprian découvre deux joueurs d’échecs s’adonnant à leur passion… Chaque jour, délaissant ses rapines, il reviendra les observer, retenant chacune de leur partie et apprenant peu à peu les règles du roi des jeux… Un jour, un des joueurs l’interpelle et lui propose une partie… Il ne le sait pas encore mais elle allait bouleverser sa petite vie…


Un récit drôle, poignant et tristement d’actualité…
Avant même de se lancer dans la lecture de l’album, c’est le dessin formidablement expressif de Cyrille Pomès qui attire d’autant plus l’œil qu’il est sublimé par les couleurs lumineuses de l’impressionnante Isabelle Merlet qui a récemment signé les somptueuses couleurs des Liaisons dangereuses, préliminaires

Le fils de l'Ursari, planche de l'album © Rue de Sèvres / Pomès / Petit / MerletLe trait souple et généreux de l’auteur est une petite merveille de dynamisme et d’expressivité. Faussement enfantin, il atténue subtilement la noirceur du propos et donne vie à une galerie de personnage foisonnante, à commencer par le jeune Ciprian qui s’avère d’emblée particulièrement attachant… A l’instar de ses précédents ouvrages, Cyrille Pomès fait montre d’un saisissant sens du cadrage qui souligne avec une rare justesse le ressenti du jeune garçon, rendant le récit plus poignant encore…

Difficile de ne pas être touché par le destin poignant de cette famille contrainte de quitter leurs pays et leurs racines avec pour seul bagage l’espoir d’une vie meilleure… Sans jamais sombrer dans le misérabilisme, le récit s’avère particulièrement captivant, oscillant entre le conte et le roman graphique… Sa force tient au fait que les évènements nous sont décrits à hauteur d’enfant, avec les propres mots du jeune Cipriann, un gamin plein de vie qui découvre un monde dont il ignore tout… Ce biais confère au récit une portée universelle sans pour autant estomper l’aspect politique et sociétal qui décrit avec finesse les tourments qui sont le quotidien des migrants…Le fils de l'Ursari, planche de l'album © Rue de Sèvres / Pomès / Petit / Merlet

Cyrille Pomès fait montre de son talent de conteur et de dessinateur en adaptant ce chef d’œuvre de Xavier-Laurent.

Porté par un dessin souple et généreux sublimé par les somptueuses couleurs d’Isabelle Merlet, le récit nous raconte l’histoire du jeune Ciprian, un rom venu en France avec sa famille dans l’espoir d’une vie meilleure dont l’existence allait être bouleversée par la découverte du jeu d’échecs… A travers son destin semé d’embûches, l’auteur aborde avec finesse et sensibilité le sort des migrants, une problématique plus que jamais d’actualité.

Le fils de l’Ursari est un album particulièrement touchant qui ne devrait laisser personne indifférent...


Ces gens-là jouaient à un jeu. Un jeu qui les captivait si fort que plus rien n’existait autour d’eux. Pourquoi ce jeu-là m’a-t-il tout de suite attiré comme un aimant ? Je n’en sais rien, mais plus que tout, j’avais envie de les regarder jouer.Ciprian
Le Korrigan




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