Brrémaud et Federico Bertolucci unissent une fois encore leurs talents pour un récit plein de fééries et de mystères.

Nous avions laissé Brindille en bien fâcheuse posture après une chute vertigineuse… Poursuivant sa quête d’identité, elle tente toujours d’échapper aux chasseurs d’ombre qui la traque sans repos et sans répit.

Après avoir croisé une sirène et suivi un étrange animal ailé, elle retrouve le loup, gravement blessé après s’être sacrifié pour la sauver… Elle n’aura de cesse que de soigner ses brûlures… Mais les chasseurs se rapprochent inexorablement de leur proie alors que Brindille est assaillie par des souvenirs qui ne lui appartiennent pas…

L’univers plein de charmes et de poésie de Brindille est à lui seul une invitation au voyage et à la rêverie, malgré la menace grandissante des chasseurs d’ombre qui se rapprochent inexorablement de leur proie.

Il faut dire que Federico Bertolucci signe comme de coutume des planches tout juste somptueuses… A l’instar de Love, sublime série animalière déjà écrite par Brrémaud, l’artiste fait la part belle à la nature, personnage à part entière du récit… Comment ne pas être subjugué par la nature foisonnante et fourmillante de vie qui sert d’écrin à ce conte féérique ? Faune et flore sont un enchantement pour les mirettes et, étrangement, on pourrait presque dire qu’il se dégage de son dessin une indéniable de poésie… Son découpage audacieux où une image pleine page intègre plusieurs vignettes, oblige le lecteur à alterner lecture contemplative et lecture du récit proprement dit, offrant une réelle immersion dans cet univers aussi sublime qu’inquiétant…

Mais le charme de l’album ne se résume pas au seul dessin… Symbolique et métaphorique et en parfaite osmose avec le somptueux dessin de Federico Bertolucci, le récit de Brrémaud s’avère tout à la fois envoûtant et déstabilisant. Avec finesse et subtilité, par le biais de flashback qui sont autant de souvenirs, le scénariste dévoile peu à peu la vérité sur l’énigmatique passé de Brindille… Mais nous n’en dirons pas plus pour ne pas briser le charme fragile et évanescent qui se dégage de cette œuvre originale et bouleversante…

Après un premier tome somptueux et troublant pleins de charmes et de mystères, ce second opus de Brindille faisait partie des albums très attendus de cette fin d’année…

On se replonge avec plaisir dans l’univers sombrement féérique né sous la plume de Brrémaud et superbement mis en image par l’impressionnant Federico Bertolucci. Elégant en envoûtant, son trait est tout juste superbe alors que ses subtiles couleurs distillent charmes, magie et poésie… Difficile néanmoins de parler plus avant de ce récit sans risquer d’en briser la fragile magie… Mais sachez que les auteurs apportent les réponses à toutes les questions que pouvait, légitimement, se poser les lecteurs.

Inattendue et délicieusement mélancolique, la fin de l’album s’avère tout juste magnifique, bouleversant le paradigme du récit de façon particulièrement saisissante…

Brindille est un diptyque féérique, somptueux et poignant dont nous ne pouvons que vous recommander la lecture si vous aimez vous laisser assaillir par les émotions et vous laisser happer par un univers où règnent la féérie et l’imaginaire…

Dis-moi quelque chose ! Je… Je ne sais pas quoi faire ! Et bien sûr il n’y a personne ! Pourquoi…. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? S’il te plaît, le loup… Dis-moi quelque chose ! Dis-moi ce que tu veux… N’importe quoi !... Non ! Je ne t’ai pas retrouvé pour te perdre aussitôt !... Ça non !Brindille