Oui, mais c'est un peu creux, et même cru.
Comme d'autres avant moi, je me suis tourné vers cette BD pour le dessin d'Emmanuel Civiello. Et à mon sens, ce dessinateur est né pour donner vie à son sujet: Faërie.
Par des personnages caricaturaux, monstrueux, loufoques ou désespérés, Civiello met enfin en lumière ce "petit peuple" qui a hanté le champ de vision de nos ancêtres pendant des siècles avant que le dieu unique ne les détrône. Ses décors sombres et torturés, eux, sont ceux que vous imagineriez si la porte de votre placard ouvrait sur l'autre monde.
Ici, l'auteur s'est attelé également à la scénarisation de son bébé. Mais si l'on s'émerveille souvent au détour des planches, les dialogues s'avèrent rapidement pesants, et frisent parfois même le gras. L'histoire tourne en rond, et reste confuse jusqu'au 4ème tome et jusqu'à l'arrivée providentielle de Thomas Mosdi aux commandes du scénario. Par une pirouette dont il a le secret, celui-ci donne du sens et une nouvelle profondeur à la série.
Depuis, les deux auteurs se sont retrouvés pour la série "Korrigans", que je vous recommande chaudement, tant elle apparaît comme la version "fleurie" de "La Graine de folie"