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L'Eveil
L'Eveil



Fiche descriptive

Roman Graphique

Vincent Zabus

Thomas Campi

Thomas Campi

Delcourt

Hors Collection

10 juin 2020


18€95

9782413008675

Chronique

Par quel hasard Arthur se retrouve-t-il ce jour-là projeté dans l'improbable projet de Sandrine ? Rien de commun pourtant entre ce jeune homme hypocondriaque et cette Street Artist bruxelloise dont l'objectif est d'ouvrir les yeux des gens sur les « énormités » qui les entourent...

Et si ce frêle garçon était contre toute attente le seul capable de l'aider à atteindre son but ?
un chef d'oeuvre!


L'éveil à l'autre
L'Eveil, planche de l'album © Delcourt / Campi / ZabusBruxelles, de nos jours. Arthur est un jeune homme hypocondriaque jusqu’à la carricature qui tente tant bien que mal de gérer ses nombreuses crises d’angoisse quotidiennes. Un soir, une branche d’arbre s’abat à quelques pas de lui, manquant de l’écrabouiller…

Alors qu’il s’était assis par terre pour se remettre de ses frayeurs et s’hyperventiler, Sandrine, une jeune femme lui tend la main et l’invite à le suivre… Elle l’entraîne dans la Quincaillerie, un lieu étrange où l’imagination de chacun est mise au service de la communauté… Ils passent la nuit ensemble et, au matin, elle a disparu… A partir de cette rencontre, tout laisse à penser qu’une monstrueuse créature hante la ville… A moins que cela ne fasse partie d’un plan fomenté par la pétillante Sandrine pour éveiller les consciences…


Une comédie dramatique irrésistiblement touchante…
Superbe et énigmatique, à la lisière du surréalisme, la couverture de l’album est de celle qui donne envie de l’ouvrir et de s’y plonger pour découvrir l’étrange récit qu’il propose… Et, dès les premières cases, on est happé dans un univers étrange et irréel concocté par l’auteur… L'Eveil, planche de l'album © Delcourt / Campi / ZabusAvec ce narrateur qui se propose de nous raconter, non pas une, mais son histoire, interpellant régulièrement le lecteur ou le prenant à témoin pour se confier à lui et lui parler de ses bouffées d’angoisse irrationnelles qui lui pourrissent le quotidien et l’empêche de profiter de la vie… Par le truchement de monologues ciselés, le lecteur s’attache d’emblée à ce personnage… Et il en va de même pour celui de Sandrine qui semble être l’antithèse d’Arthur… Résolument optimiste, elle est sûre d’elle et souhaite bousculer les consciences avec des œuvres de street art éphémères… Leur rencontre allait changer le destin de l’un et de l’autre sans qu’ils en aient pleinement conscience…

Poétiquement émouvant...
Scénariste éclectique à qui on doit des albums aussi différents que Les Ombres (dessiné par Hippolyte), Magritte, Ceci n'est pas une biographie et Macaroni ! (par Thomas Campi) sans oublier les chroniques d'un maladroit sentimental (illustrées par Daniel Casanave), Vincent Zabus signe une fois encore un récit sensible et délicat plein de tendresse et d’humanité… Porté par une narration aussi intelligente qu’originale, le scénariste nous fait passer par une large palette d’émotions et nous fait basculer du rire aux larmes avec une légèreté et une facilité tout juste désarmante…

Pour notre plus grand plaisir, le scénarise retrouve Thomas Campi, talentueux dessinateur italien à qui on doit notamment le saisissant Joe Shuster, un rêve américain (scénarisé par Julien Voloj). Il fait une nouvelle fois montre de son saisissant talent avec ce superbe album. L’artiste semble pris un plaisir jubilatoire à mettre en scène l’hypocondriaque Arthur et son trait expressif et délicat sait se faire sensuel lorsqu’il s’agit de mettre en image la nuit qu’il passe avec la troublante et solaire Sandrine. L'Eveil, planche de l'album © Delcourt / Campi / ZabusLe soin apporté aux cadrages, aux couleurs, à la lumière et à la mise en scène des surréalistes éléments disséminés dans le récit par Vincent Zabus entraînent avec subtilité le lecteur dans cet univers décalé et délicieusement romantique…

Chaque nouvel album de Vincent Zabus est de ceux qu’on attend avec impatience et L’Eveil s’avère être un grand cru…

Ecrit avec délicatesse et sensibilité, porté par deux personnages bougrement attachants, une narration savoureuse et le trait élégant et sensuel de Thomas Campi, l’histoire qui nous est contée estompe les frontières entre deux mondes tout comme elle gomme le fossé vertigineux séparant Sandrine, jeune femme lumineuse et sûre d’elle, et Arthur, jeune homme angoissé et hypocondriaque qui vont s’unir pour éveiller les consciences…

Emouvante et poétique, cette comédie romantique mais néanmoins dramatique s’avère être délicieusement troublante… Ecrite et mise en scène avec une indéniable inventivité, l’Eveil est une petite merveille, un chef d’œuvre incontournable comme seul le neuvième art peut nous en proposer… A ne manquer sous aucun prétextes…


- Je suis angoissé par le temps qui passe. Alors quand ma scène favorite arrive, je mets sur pause, histoire de garder le meilleur pour… Comme ça j’ai l’impression de… de…
- Maîtriser les choses. C’est ça ? Tu arrêtes le temps pour avoir l’impression de contrôler ce qui t’arrive ?
- Seulement quand je suis angoissé… C’est-à-dire souvent.
- C’est une illusion, on ne maîtrise jamais rien. Le plus simple est de l’accepter tout de suite, parce que le combat est inutile. Ton film est sur pause depuis combien de temps ?
- Euh… Trois semaines…dialogue antre Arthur et Sandrine

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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