

Tu es confiné. Tes voisins ne t'ont pas bouffé toute l'ADSL. Et tu cherches des conseils pour passer quelques moments au fond de ta tranchée... Tonton Luc te glisse un conseil par jour dans l'oreille.

Ce matin, ce n'est pas un mais deux films que je m'en viens vous proposer. Un thème commun : la course automobile (non, non, ne fuyez pas, si vous avez quelqu'un au monde qui se fiche royalement des bagnoles c'est bien votre serviteur qui n'a même pas le permis de conduire... mais ces deux films sont juste déments). Le premier, c'est RUSH de Ron Howard, qui oppose deux styles de pilotes de Formule 1, d'un côté Nikki Lauda, froid et calculateur et de l'autre James Hunt, flambeur qui vit sa vie comme si chaque jour était le dernier. C'est dans le dessin de leurs personnalités, dans leurs façons de conduire et leurs raisons de le faire que le film propose ce petit plus qui fait la différence. La glace et le feu pour deux personnages qui n'en sont pas moins magnifiques chacun à leur façon.
Sans doute le meilleur rôle à ce jour de Chris Hemsworth (il est beau comme un camion, fragile, drôle, comme il ne l'a plus été depuis) et la découverte (pour moi en tous cas) de Daniel Brûhl qui est un Lauda magnétique et agaçant, fragile lui aussi et tout bonnement génial dans sa façon d'aborder ses courses). Les courses sont superbes et c'est en résumé, sans doute le meilleur film de Ron Howard, réalisateur classique, bon faiseur mais souvent sans génie (pas ici).
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Le second film, c'est LE MANS 66 qu'on a vu hier soir pour la toute première fois et qui a enchanté toute la famille. Le sujet est un peu différent. Le constructeur Ford cherche une idée pour capter l'intérêt des générations nées après guerre et qui ont les poches pleines de billets, car la marque est en perte de vitesse auprès des jeunes. Un des gars du marketing propose que Ford construise son propre bolide et aille défier Ferrari aux 24 heures du Mans (aucune voiture américaine n'a jusqu'alors gagné la compétition). C'est l'histoire de l'ingénieur et du pilote qui vont relever ce défi. Là, encore, le petit plus vient de la situation. La bataille va se faire autant avec Ferrari (sur la piste) qu'avec les cadres de Ford qui veulent tout contrôler et qui passent leur temps à jouer contre leur camp en pensant faire ce qu'il faut faire pour l'intérêt de la marque.
L'ingénieur, c'est l'ancien pilote (seul américain à avoir jusque là remporté les 24 heures) Caroll Shelby (joué par un Matt Damon, très intériorisé, sobre et émouvant) et son ami, le pilote Ken Miles (un Christian Bale comme je ne l'avais jamais vu, minéral et électrique, l'homme qui murmurait à l'oreille des voitures). Les courses, les sensations sont incroyables. Les personnages sont hors norme (surtout Ken Miles, sorte d'enfant de 45 ans dont chaque souffle semble voué à sa passion pour la mécanique et le pilotage).
Il ne s'agit plus ici de savoir si ils vont l'emporter, mais de comprendre ce qui anime ces hommes et leurs choix de vie.
Deux moments de cinéma et d'humanité puissants, qui restent gravé dans les mémoires.
par Luc Brunschwig