Le monde n’est pas tel qu’on le croit. La magie noire existe, même si beaucoup nient son existence. C’est grâce à elle que les Etats-Unis ont remporté la dernière guerre… Mais tout a un coût… Et Mallory Hope ne le sait que trop bien.
Hanté par la disparition de son enfant, Mallory Hope officie comme privé dans la Cité des Anges. Des parents font appel à lui pour qu’il retrouve leur fils, disparu dans des circonstances inexpliquées… Le gamin n’est pas n’importe qui… C’est Joey Frabizzi une star adulée par une foule de fan hystériques qui se pressent pour voir ses films que Hope trouve insipides… Mais il est bien déterminé à retrouver sa trace du gamin dont la disparition lui évoque celle de sa propre fille.
Dès les premières pages, Guy Adams nous entraîne dans un Los Angeles alternatif écartelé entre l’usine à rêve d’Hollywood et l’enfer de ses coulisses… Il faut dire que Jimmy Broxton sait y faire pour distiller cette ambiance sombre et poisseuse propre aux films noirs et aux polars hardboiled des années 50…
Jouant avec art avec les codes du genre, il esquisse les contours d’un univers inquiétant où certains n’hésitent pas à recourir à la magie noire, malgré le lourd tribu qu’il faut verser pour profiter de son pouvoir… Décrite avec cynisme par un Mallory Hope désabusé dans de longs récitatifs ciselés, la ville tentaculaire exerce d’emblée un ombre attrait sur le lecteur, explorant ses zones d’ombres et de ténèbres que le feu des projecteurs met parfois en lumière…
Guy Adams donne vie à une foisonnante galerie de personnages tous plus tourmentés les uns que les autres, harcelés par des maris violents, des personnages aux âmes tordues et au cœur noir comme le charbon jusqu’à cette étrange et inquiétante créature, source de la magie de Hope, et qui le suit sans répit, semblant se délecter de ses malheurs et se nourrir de son désespoir…
Jimmy Broxton joue avec art des ombres et des lumières dans un style soulignant avec force les contrastes saisissant de la ville et des personnages qui y évoluent et subissent sa noirceur.
Son trait met joliment en image un scénario dont les rouages se mettent peut à peu en place pour aboutir au final cohérent et tragiquement désespéré que l’ambiance oppressante laissait augurer… Il mélange les genres avec art, mettant en image de façon particulièrement convaincante l’univers dérangeant imaginé par Guy Adams…
Guy Adams joue avec art des codes du film noir pour tisser une intrigue solide se déroulant dans un Los Angeles alternatif où la magie noire existe…
Hope, détective comme il se doit cynique et désabusé, enquête sur l‘inquiétante disparition d’un enfant star qui lui rappelle celle, non élucidée, de son unique enfant. Si les implacables rouages restent logiques et cohérents, la magie ténébreuse qui baigne le récit lui confère une saveur unique d’autant que les superbes planches de Jimmy Broxton mêlent les genres de façon saisissante…
La magie, ça n’existe pas, vous dîtes. Eh bien continuez de croire ça. Les huiles en ont une frousse bleue. Ils ont vu ce que ça pouvait faire, sur un champ de bataille. Mais, croyez-moi, il y a d’autres individus dangereux et sans scrupules qui y foncent tête baissée et y mettent les deux pieds dedans. Je sais ça mieux que personne. Ils sont partout. Cachés. Se réunissant en secret. A échafauder des plans. L’un de leur plus grand groupe ? Pile ici. Là où le soleil brille fort, es ombres sont encore plus noires.Mallory Hope