Lancelot est en proie à des cauchemars récurrents et terrifiants… Peu à peu, il en est convaincu : ce n’est pas un cauchemar mais un souvenir… Et il comprend que Vivianne, sa mère adoptive, en sait plus qu’elle ne veut ou ne peut lui en dire…

En compagnie de son amie, Aliénor, fille du légendaire Merlin, le Beau-Trouvé se lance dans la quête d’un vieil artefact druidique, la Pierre de Mémoire, susceptible de lui permettre de percer les mystères de ses origines…

C’était non sans un pincement au cœur que nous avions refermé le cinquième et dernier tome d’Alienor Mandragore qui nous avait envoûté, tant par son dessin élégant et dynamique qui entrouvrait en grand les portes du merveilleux que par son scénario rafraîchissant et jubilatoire qui revisitait avec audace et inventivité les légendes arthuriennes… C’est qu’on avait tôt fait de s’attacher à ces héros en devenir dont nous avons suivi chacune des aventures avec un réel plaisir, avant d’abandonner, contraints et forcés, l’album à nos marmots qui le réclamait en usant du prétexte fallacieux que c’était une histoire destinée à la jeunesse !

C’est donc avec une certaine jubilation que nous nous sommes replongés dans l’univers foisonnant concocté par Séverine Gauthier et Thomas Labourot ! Dès les premières cases, le charme opère à nouveau… Le dessinateur y fait une nouvelle fois montre de ses talents de metteur en scène et son trait tout à la fois dynamique, souple et élégant (en un mot virtuose !) est littéralement sublimé par une mise en couleur somptueusement lumineuse qui nous en met littéralement plein les mirettes… Les scènes d’actions sont impressionnantes de maîtrise et de dynamisme alors que d’autres, plus contemplative, parviennent à saisir et retranscrire l’émotion de nos jeunes et attachants héros… Et il y a ces décors foisonnants où l’on peut admirer une faune et une flore féérique à qui l’artiste donne vie avec un plaisir évident et un talent confondant… Tout simplement magique !

La scénariste revisite à sa façon le célèbre épisode du Château de la Douloureuse Garde… Dans ce récit médiéva, Lancelot délivre hommes, femmes et enfants retenus prisonniers derrière de deux enceintes défendues chacune par des chevaliers aguerris et belliqueux avant de connaître le secret de sa royale naissance… Les amateurs de littérature médiévale retrouveront les éléments empruntés au récit originel, retouché et modernisé par la talentueuse Séverine Gauthier qui accentue la dimension fantastique du récit et met en scène un Lancelot laissant transparaître ses émotions, ce qui le rend particulièrement attachant… voir même bouleversant lors de ses retrouvailles avec la Dame du Lac !

Quelle délicieuse surprise que ce Lancelot, suite directe d’Aliénor Mandragore, série jubilatoire dans laquelle Séverine Gauthier et Thomas Labourot revisitaient avec audace et inventivité les légendes arthuriennes…

Dans cette nouvelle aventure riche en action et en émotions, l’intrépide Lancelot et son amie Alienor, fille de Merlin et filleule de Morgane, se lancent dans une quête librement inspirée de celle du Château de la Douloureuse Garde pour lever le voile sur le mystère des origines du jeune chevalier…

On retrouve tout ce qui faisait le charme d’Alienor Mandragore : une aventure rafraîchissante et rythmée, un dessin aussi élégant qu’envoûtant et des couleurs somptueuses et lumineuses qui nous entraînent dans un univers foisonnant, vision très personnelle (mais merveilleusement enthousiasmante) de l’imaginaire arthurien…

- J’ai le droit de savoir !
- Je… C’est trop tôt, je ne peux pas… Ça ne devrait pas…
- Trop tôt pour quoi ? Pour me dire la vérité ? Je suis sorti du Val Sans Retour ! J’ai délivré Aliénor ! L’ermite a eu confiance en moi. Ils ont tous confiance en moi ! Mais pas toi !
- Lancelot, tu ne comprends pas… […]. Lancelot, je ne peux pas… Je… J’ai prêté serment…
dialogue entre Lancelot et Vivianne