Fiche descriptive Jeux familial Lucky Duck Games Isaias Vallejo Mihajlo Dimitrievski Lucky Duck Games 1 à 5 joueurs 10 ans et + 30 à 45 mn avril 2021 35€90 Chronique Valeria : Le Royaume Defender of the crown |
Après une période de paix, une ombre menaçante plane sur Valéria. Le vieux roi n’a plus la vaillance d’antan et il lui faut trouver un héritier sous peine de voir son royaume sombrer dans le chaos. Les joueurs incarnent des Ducs, candidats à sa succession qui devront repousser des hordes de monstres, recruter des citoyens pour les seconder et étendre leurs domaines pour montrer leur valeur et imposer leur domination… Règles et matériel Sorti de l’imagination d’Isaias Vallejo, Valéria est un petit univers ludique à part entière et les élégantes illustrations colorées de Mihajlo Dimitrievski (alias The Mico) sont toujours de haute tenue… Citoyens, Monstres, Ducs et Domaines esquissent les contours d’un monde d’heroic-fantasy dense et foisonnant dans lequel on a plaisir à jouer… Boîte et matériel ont été très bien pensés pour permettre une mise en place rapide du jeu avec d’ingénieux intercalaires permettant de trier les cartes en fonction de leur type… Les dés s’avèrent lourds et particulièrement agréables à manipuler de façon compulsive (comme vous l’avez sans doute deviné, c’est un rôliste qui écrit ces lignes ) alors que les jetons Ressources et Victoire sont du plus bel effet… Des cales en mousses sont même fournies pour combler les vides et empêcher le matériel de s’y promener de façon chaotique dans un thermoformage aux petits oignons… Wait… « combler le vide » ?! Combler le vide ??? Le fait est que la boîte est beaucoup, beaucoup trop grande pour son contenu ! J’entends déjà les esprits chagrins enclencher la traditionnelle litanie sur le ratio taille / contenu / prix… Mais à l’instar Dominiom, Valéria, le Royaume a été créé avec une kyrielle d’extensions et tout a été pensé pour qu’elles trouvent leur place dans la boîte de base… Elle est pas belle la vie ? Auteur et éditeur ont conduit un intéressant travail sur l’iconographie qui, une fois assimilée, permettra de jouer sans avoir à se référer continuellement aux règles… Le livret de règles (20 pages) pourra faire frémir des joueurs non encore rompus à la lecture de règles par sa densité… Sa lecture s’avère néanmoins parfaitement fluide et les différents mécanismes et phases de jeu sont expliquées de façon très didactiques… Une fois digérées, le jeu s’explique de façon concise, surtout si on s’appuie sur les cartes Aides de Jeu, très bien conçues ! Contenu de la boîte : 108 cartes citoyens, 48 cartes Monstres (de 8 types), 24 cartes Domaines, 10 cartes Duc, , 10 cartes Epuisé, 32 Séparateurs, 2 d6, 50 jetons Ecu Force, 50 Jetons Pièce d’Or, 50 jetons Magie, 25 jetons Victoire, 1 tuile Premier Joueur, 1 tuile Repos, 12 tuiles Multiplicateur et, pour chacun des 5 joueurs : 1 carte Aide de Jeu, 1 Chevalier et 1 Paysan de départ Déroulement d’une partie Mise en place L’installation de la première partie peut sembler un brin fastidieuse puisqu’il faut classer les différentes cartes à l’aide des intercalaires… Mais, une fois le matériel organisé et le setting assimilé, la mise en place s’avère particulièrement rapide ! A noter qu’un setting est conseillé pour la première partie… Et nous le recommandons chaudement ! En résumé : chaque joueur reçoit un Chevalier et un Paysan de départ et 1 carte Duc à choisir secrètement parmi deux… 5 paquets de Monstres sont placés en ligne (chaque paquet est classée par ordre croissant), 5x2 piles de Citoyens (1 pour chaque valeur) sont positionnées en dessous des Monstres et, en dessous des Citoyens, 5 piles de 3 Domaines (2 cachés et 1 visible pour chaque pile). Chacun reçoit 2 Or et 1 Magie… Et la partie peut commencer ! Déroulement Chaque tour est divisé en quatre phases :
Fin de partie La partie prend fin si au moins une de ces conditions est remplie: tous les Monstres ont été vaincus On procède alors à un décompte : Domaine et Monstres rapportent les points de Victoire indiqués, auxquels on ajoutera les jetons Victoire éventuellement récoltés durant la partie et les Bonus accordés par le Duc… Le joueur totalisant le plus de points sera le prochain roi de Valéria ! l’Avis de la Rédaction C’est avec un réel plaisir que nous avons replongé dans l’univers de Valéria que nous avions découvert avec l’excellent Margraves de Valeria… Valéria le Royaume est clairement un Miniville-like… et pas seulement à cause du nombre d’extensions qui viennent compléter et enrichir le jeu ! On retrouve des règles simples et explicables en une poignée de minutes, l’idée du développement d’un « moteur » à ressources ou de cartes activables par un lancer de dés durant le tour d’un joueur ou de celui des adversaires… Mais sans rien enlever à ce petit bijou de Masao Suganuma, Valéria le Royaume apporte son lot d’innovations qui confère au jeu une saveur unique… Il y a tout d’abord les ressources… Là où Miniville n’utilisait que des espèces sonnantes et trébuchantes, le jeu d’Isaias Vallejo ajoute Force et Magie… Ici aussi, l’Or permet d’acquérir de nouvelles cartes (Citoyens ou Domaines) pour développer son « moteur » alors que la Force permet de combattre et de vaincre les Monstres… Et la Magie me direz-vous ? Elle sert de joker et permet de remplacer jeton Force ou Or… à condition d’avoir au moins le jeton du bon type ! Impossible d’acheter ou de combattre avec la seule magie ! Et, mine de rien, c’est un paramètre à prendre en compte sous peine de se retrouver avec des choix bien restreints ! Les différents types de cartes permettent de multiplier les stratégies : Les Citoyens permettent de développer son « moteur de ressource » afin de l’optimiser au maximum. Contrairement à Miniville, ce ne sont pas les valeurs médianes (gravitant autour du 7) qui sont nécessairement à privilégier puisque si la somme des 2 dés est aussi utilisée, la valeur de chacun l’est aussi ! De fait, les cartes de valeur strictement supérieure à 6 ont dès lors moins de chance d’être activées que celles inférieures… Chaque joueur devra choisir le moment opportun pour basculer vers la quête de points… et donc la chasse aux Monstres et la construction de Domaines… Car si Domaines et Monstres permettent de générer certains effets intéressants, ils permettent aussi et surtout de scorer en fin de partie… et si l’un nécessite des espèces sonnantes et trébuchantes, il faudra avoir de nombreux jetons Force pour s’attaquer aux hordes déferlant sur le royaume… Les monstres les plus puissants étant aussi les plus lucratifs, un petit air de Marienbad (jeu popularisé par le film L'Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais) se fait entendre : attaquer un monstre c’est en dévoiler un autre certes plus balaise mais plus intéressant, tant en matière d’effet que de PV… De cruels dilemmes en perspectives ! Les malchanceux aux dés apprécieront de pouvoir gagner une ressource de son choix si aucun Citoyen n’a été activé lors d’un lancer… De quoi faire passer la pilule tout en permettant de se développer (surtout en début de partie !) Si la plupart des Domaines ont des effets immédiats (déclenchés lors de leur construction), certains ont des effets permanents qui n’auront pas besoin d’être activés par un dé mais le seront soit au choix du joueur, soit sous certaines conditions (recrutement d’un citoyen par exemple…). Ces domaines s’intègrent ainsi dans le moteur que chaque joueur s’efforce de construire… Viennent ensuite les Ducs qui, offrant des objectifs secrets, viennent infléchir subtilement les stratégies des différents joueurs… Quelque chose qui n’existait pas à Miniville et qui donne à chaque partie une saveur particulière car si les différences entre les Ducs ne sont pas énormes, elles permettent bien souvent le changement si le développement a été bien pensé pour optimiser les points engrangés grâce au Duc… Enfin, les interactions sont beaucoup plus feutrées que dans Miniville où l’effet de certaines cartes (Restos, cafés & cie mais aussi et surtout les cartes fameuses cartes violettes) peuvent s’avérer agressives… Certains le regretteront peut-être mais cet aspect-là accentue clairement la dimension familiale du jeu… et en font un excellent « jeu passerelle » pour initier de nouveaux joueurs aux jeux de société moderne… Le matériel proposé dans la boîte permet de multiples settings avec les différentes combinaisons possibles de Monstres et de Citoyens qui donneront lieu à de délicieux combos très différents d’une partie à l’autre… En l’état, la boîte propose déjà de nombreuses heures de jeux ! Mais l’auteur a imaginé plusieurs extensions qui viennent l’enrichir de nouveaux Monstres, Citoyens, Domaines ou Ducs qui viendront chambouler les repères des joueurs vétérans et leur offrir de nouvelles pistes de développement ! Sans oublier des cartes Evènements ou de petits rouages simples et cohérents… De quoi jouer plus longtemps encore ! Ses règles cohérentes aussi fluides qu’accessibles et ses interactions feutrées font de Valerie, le Royaume un excellent jeu familial et qui plus est un jeu passerelle par excellence pour faire découvrir le jeu de société moderne à un nouveau public… Si le corpus de base évoque l’excellent Miniville, chef d’œuvre de Masao Suganuma, l’ajout de nouveaux mécanismes et la variété des ressources rendent ce jeu de développement plus stratégique et plus profond que son glorieux aïeul… Porté par les superbes illustrations de Mihajlo Dimitrievski qui esquissent les contours d’un univers d’heroic-fantasy dense et foisonnant, ce nouveau jeu de Isaias Vallejo est en outre doté d’une durée de vie plus qu’appréciable grâce à de multiples extensions qui viennent offrir de nouvelles sensations de jeux et l’enrichir sans jamais le dénaturer… Si Valeria cherche encore son souverain, nous avons trouvé notre nouveau jeu de chevet ! On aime... l’univers de medieval-fantasy les superbes illustrations et l’iconographie bien pensée un jeu accessible, fun et fluide le développement d’un moteur offrant de délicieux combos un jeu passerelle par excellence des extensions qui viennent enrichir et renouveler le jeu On n'aime pas... s’il fallait chercher la petite bête, les interactions paraîtront trop feutrées aux joueurs les plus belliqueux
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