Quelques mois après la prise de la Bastille, Lisandro, Eglantine et Frédéric convergent vers Versailles pour jouer le dernier acte de cette tragédie historique.
Alors que Robespierre s’illustre au cours d’un discours enflammé lors de l’Assemblée Constituante, le roi est pris en otage par une délégation de femme qui revendique l’égalité et veulent contraindre le monarque à parapher un projet de loi avant-gardiste…
Mais considérant que la faiblesse de son royal mari pourrait être la cause de la chute du régime, l’Autrichienne est fermement décidé à mettre fin aux agissements de ces hystériques…
Dans cet ultime tome, publié quelques mois à peine après le second opus, Jean-David Morvan poursuit son récit mettant en scène trois personnages incarnant chacun l’une des composantes de la devise républicaine : Liberté, Egalité et Fraternité…
Impulsif et libre de toute entrave, Lisandro incarne cette liberté chérie que cherchent à faire vivre les sans culottes… Frayant dans les milieux politiques et cercles intellectuels de l’époque, Frédéric est la Fraternité… Quant à Eglantine, sœur de Lisandro, elle lutte avec conviction pour l’Egalité de fait entre citoyens et citoyennes, aux côtés d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt… Le scénariste a pris l’Histoire comme terrain de jeu pour tisser un récit entraînant qui fait la part belle aux femmes qui sont, d’un côté comme de l’autre de l’échiquier, le véritable moteur de l’action…
Difficile de chroniquer cet album sans risquer d’en gâcher la lecture tant Jean-David Morvan a pris un malin plaisir à prendre le lecteur à contre-pied pour mieux le surprendre et l’entraîner à la lisière de l’Histoire afin de renforcer son propos… Car si tout un chacun peut se sentir libre et fraterniser avec qui bon lui semble, la notion d’égalité, notamment entre hommes et femmes, reste encore un lointain horizon et les revendications féministes d’ Eglantine et Théroigne de Méricourt restent encore et toujours tristement d’actualité…
S’il pourra heurter certains lecteurs, le trait de Julen Ribas exerce indéniablement une étrange fascination ?
Est-ce ses aplats aux couleurs surprenantes et iconoclastes qui confèrent une atmosphère étrangement irréelle à chacune de ses planches ? L’élégance de son trait ? Ses cadrages vertigineux qui dynamisent l’action ? Ses décors minimalistes qui renforcent l’aspect délicieusement théâtrale du récit ? Le mystère reste entier…
Jean-David Morvan et Julen Ribas parachèvent leur récit romanesque se déroulant durant la Révolution française…
Les destins croisés de Lisandro, Eglantine et Frédéric vont télescoper l’Histoire sous les dorures du château de Versailles où la jeune femme vient pour demander audience au roi et lui parler de cette égalité si chère à son cœur…
Le scénariste prend un malin plaisir à prendre son auditoire à contre-pied, à faire un pied-de-nez à la Grande Histoire pour mieux surprendre le lecteur et renforcer son propos, alors que le trait élégant et les couleurs irréelles de Julen Ribas confèrent à l’ensemble une dimension délicieusement théâtrale…
- Globalement, la situation des femmes est la suivante : Elles sont rendues inférieure aux hommes par l’éducation et le mariage.
- La devise qu’on leur impose : travailler, obéir et se taire. On ne veut plus de ça ! Anne-Josèphe Théroigne et Eglantine