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L'insurgée de Varsovie
Histoire et Destins



Fiche descriptive

Histoire

Histoire et Destins

Tome 1

Jean-Pierre Pécau

Dragan Paunovic

Bertrand Denoulet

Delcourt

Histoire & Histoires

25 Août 2021


15€50

9782413038344

Chronique
L'insurgée de Varsovie
La fin des illusions

1944, alors que l'Armée rouge approche de Varsovie, la résistance polonaise déclenche l'insurrection. Les Allemands réagissent avec férocité. Durant trois mois, les résistants vont se battre contre les SS.

À 21 ans, Maria Sabina Devrim fait partie de la résistance, elle se bat jusqu'au bout et échappe à la mort. Plus tard, expatriée en France, elle racontera son histoire...
un bon album !


La fin des illusions
L'insurgée de Varsovie, planche de l'album © Delcourt / Paunovic / Pécau / Denoulet1er août 1944. Alors l’armée rouge s’approche de Varsovie, les chefs de la résistance déclenchent l’insurrection, tant pour prouver leur légitimité que pour empêcher Staline de faire main basse sur la Pologne.

Malgré des premières heures favorables, moins aguerris et bien moins équipés que les soldats de la Wehrmacht, les insurgés subissent de lourds revers tandis que Staline attend patiemment que la ville soit détruite et qu’ils soient laminés avant d’intervenir…

Parmi ces soldats polonais, la jeune Maria Sabina Devrim qui, du haut de ses vingt-et-un ans, se battra jusqu’au bout, défiant plusieurs fois la mort avant que d’être expatriée en France et d’y raconter son histoire de l’insurrection polonaise…


un épisode méconnu de l’histoire de la seconde guerre mondiale
Si le soulèvement tragique et désespéré du ghetto juif de Varsovie est dans toutes les mémoires, le soulèvement de 44 s’avère étrangement moins connu… Etrangement parce, si ce n’est l’issue tragique que l’on sait, il possède de nombreuses analogies avec la libération de Paris qui vit, presque au même moment, les FFI prendre les armes contre l’occupant. Pourtant, le soulèvement de Varosvie retarda l’avancée inexorable de l’Armée Rouge… Sans le soulèvement des résistants polonais, qui sait si l’Armée Rouge et l’Armée Alliée n’auraient pas fait leur jonction sur le Rhin…

L'insurgée de Varsovie, planche de l'album © Delcourt / Paunovic / Pécau / DenouletMais le récit de ces tragiques évènements n’aurait pas soulevé le même enthousiasme s’il ne nous était conté à travers les yeux d’une jeune femme qui prit les armes contre l’occupant allemand. Courageuse et enthousiaste, elle allait faire preuve d’une sacrée dose de courage pour tenter de repousser l’inexorable fin… Passionné d’histoire, Jean-Pierre Pécau parvient à retranscrire la lutte désespérée que mène les varsoviens avec cet étau étouffant qui se referme sur eux inexorablement… Mais aussi et surtout le jeu trouble et machiavélique que jouèrent les soviétiques alors que l’Armée Rouge aurait pu ouvrir le front avec l’armée allemande pour soutenir l’insurrection, elle les a abandonnés à leur funeste sort… Que se serait-il passé si Staline avait lancé plus tôt ses forces dans la bataille comme le craignait les allemands ? Cela ne ferait-il pas un excellent sujet pour un album de la délicieuse et uchronique série Jour J ?

Après avoir participé au collectif l’Ombe d’antan où une poignée d’auteurs et de dessinateurs apportaient leur vision de la Grande Guerre, le dessinateur Yougoslave Dragan Paunovic reprend du service pour signer ce sombre récit, une fois encore historique. La colorisation soignée de Bertrand Denoulet accentue l’aspect sombrement désespéré du récit alors que le découpage de l’artiste soutient avec force la dramaturgie du scénario.

L'insurgée de Varsovie, planche de l'album © Delcourt / Paunovic / Pécau / DenouletS’il s’était soldé par la victoire des résistants, peut-être que le soulèvement de Varsovie aurait changé le cours de la guerre ou en tout cas de celui de la Guerre Froide, en modifiant les frontières du rideau de fer….

Sous le regard machiavélique empreint de cruauté de Staline, les insurgés comprirent bien vite l’issue fatale du combat... Ce qui rend leur tragique résistance plus héroïque encore et le destin romanesque de la jeune Maria Sabina Devrim plus bouleversant encore. Car c’est à travers ses yeux que l’on s’immerge dans Varsovie en ruine, alors que la Wehrmacht entreprend l’extermination méthodique des insurgés, après avoir acquis la certitude que l’Armée Rouge de Staline se gardera bien d’intervenir pour mieux récupérer les miettes et tuer dans l’œuf tout espoir d’indépendance…

Joliment écrit par Jean-Pierre Pécau et mis en image par Dragan Paunovic, L’Insurgée de Varsovie est un album aussi édifiant que sidérant qui lève le voile sur un évènement étrangement méconnu, se superposant dans l’imaginaire collectif avec l’insurrection du ghetto.


- Ça fait presque deux mois que ça a commencé. On a tenu deux mois. Je ne pensais pas qu’on irait aussi loin.
- Tu parles… Au mois d’août, tout le monde pensait qu’on chasserait les boches en trois semaines. C’est vrai. J’ai l’impression que ça fait un siècle. On était tellement naïf.
- C’est à cause des russes. Ce sont les russes qui nous ont laissés tomber.
- Ils sont encore de l’autre côté de la Vistule, tu crois.
- J’ai entendu dire qu’ils avaient dû se replier devant la contre-attaque des nazis.
- Une bonne excuse pour ne pas nous venir en aide. Vous en êtes encore à vous imaginer qu’ils ne l’ont pas fait exprès ? Les russes n’ont jamais aimé les polonais.dialogue entre Maria et ses compagnons d’insurrection

Le Korrigan




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