C’était l’été sans doute. Gloria flânait sur les rives sauvages d’un cour d’eau marécageux. C’est alors qu’elle fit un songe érotique étrange et… pénétrant… Semblant émerger du fond de l’eau, un homme à la peau laiteuse séduit la belle jeune femme. Leur corps s’unissent dans les flots et, après leur étreinte, prenant l’apparence d’un serpent, il annonce à la jeune femme qu’à chacun de ses orgasme, il lui confiera un secret…
Si le souvenir brumeux de cette relation éphémère s’estompe peu à peu, Gloria voit son corps changer, modifiant étrangement sa relation au monde et aux autres, rendant sa vie bien plus excitante…
Au fil de ses albums, Tony Sandoval esquisse les contours d’un monde étrangement poétique, parfois inquiétant mais toujours somptueux. Les crayons et les pinceaux habiles et envoûtant de l’artiste mexicain distillent des ambiances troublantes qui fascinent et charment le lecteur avec une facilité désarmante.
Ses aquarelles sont tout juste somptueuses et si l’auteur excelle dans ses représentations de la nature qu’il baigne d’une lumière sublime, il pare ses personnages, et plus particulièrement ses personnages féminins, d’une émouvante beauté.
Si l’album est graphiquement somptueux, comme tout ceux de l’artiste, le scénario pourra dérouter plus d’un lecteur par ses détours métaphoriques et les chemins scénaristiques sinueux et chargés de symbole que l’auteur fait emprunter à sa jeune héroïne. Si l’amorce de l’histoire évoque le
Mariage insolite de Marie la Bretonne, superbe conte chanté de Tri Yann, le déroulé de l’histoire s’avère très différent. Le propos semble sibyllin et, à l’image d’une œuvre d’art, chacun pourra y projeter ses propres fantasmes et représentations. Sans doute peut-on y voir l’allégorie de l’adolescence, d’un corps et d’une âme qui se transforment en découvrant le plaisir des premiers émois et cette tentation symbolisée par le serpent biblique, incarnation de la connaissance…
Seul l’auteur pourrait infirmer ou confirmer ce qui n’est qu’une interprétation personnelle du récit… Mais, au final, n’est-ce pas le propre d’un conte, fut-il érotique, que de laisser à chacun le soin de l’interpréter à sa façon ?
Le dessin sublime et poétique de Tony Sandoval est reconnaissable entre tous. Les pinceaux subtils et délicats de l’artiste mexicain esquissent une nouvelle fois les contours d’un monde à la lisière du fantastique.
Ecartelé entre rêve et réalité, son nouveau récit se teinte d’érotisme et se pare des atours du conte symbolique pour parler des premiers émois amoureux d’une adolescente qui découvre le plaisir et assume pleinement ses désirs…
Oscuro en Rosa est un album à ne pas mettre entre toutes les mains qui trouve pleinement sa place dans la sensuelle Porn’Pop, la nouvelle collection chapeauté par Céline Tran…
- Eh, Angie ! Il faut que je te raconte un truc super bizarre.
- Cool, vas-y.
- Tu vois, l’autre jour… L’air était très lourd, il semblait tansporter quelque chose…dialogue entre Gloria et Angie