La maison des femmes de Seine Saint Denis est une structure refuge, relai et tremplin, qui accueille des femmes en situation de fragilité que ce soit physique et/ou psychologique. Une équipe pluri-disciplinaire, allant du soin au social en passant par le droit, l'art et le sport, prend en charge ces femmes victimes de leur famille ou d'une société archaïque et opprimante, avec bienveillance et expertise.

Nicolas Wild, habitué des reportages en zone conflictuelle à l'autre bout du monde, s'est laissé entraîner cette fois à quelques kilomètres de la capitale dans un endroit où les blessures, d'un autre ordre, n'en sont pas moins profondes. On le sent perplexe et intimidé par le projet, il change en effet de terrain et incarne notamment la figure masculine à l'origine des violences qu'ont subies ces femmes.

Malgré cela, il en ressort un reportage riche et édifiant : on comprend le combat acharné et passionné des professionnelles au quotidien pour se faire entendre, obtenir des moyens et composer avec les aléas multiples ; la détresse et la vulnérabilité des patientes qui ont été maculées, abusées, abîmées, mais on retiendra aussi leur humilité, leur dignité et leur force de résilience. Avec discrétion, bienveillance et un peu d'humour, Nicolas rend hommage au travail colossal entrepris et sensibilise au risque de banalisation de situations qui ne le sont pas.


Un album salutaire qui prouve bien que, si le combat est engagé, il reste encore du chemin à parcourir.