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Rendre justice
La Part de l'Ombre



Fiche descriptive

Histoire

La Part de l'Ombre

Tome 2

Pat Perna

Francisco Ruizgé

Delf

Glénat

06 Janvier 2021


14€95

9782344033142

Chronique
Rendre justice
Jeu(x) de dupe(s)

Doit-on être puni pour avoir tenté de tuer Hitler ?

Avril 1955. Le tribunal de première instance de Berlin a confirmé en appel la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté quatorze ans plus tôt pour sa tentative d'assassinat d'Adolf Hitler. Bien décidé à ne pas en rester là, l'ancien agent de la Kriminalpolizeï Guntram Muller fait de l'annulation de ce verdict une affaire personnelle. Mieux, il veut voir Bavaud honoré en héros national.

Pris en étau entre des services secrets américains intrusifs et des autorités soviétiques méfiantes, il se voit confier la responsabilité d'interviewer rien de moins que Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s'apprête à renier officiellement la politique de Staline dans les semaines à venir.
un excellent album!


Jeu(x) de dupe(s)
La Part de l'Ombre, planche de l'album © Glénat / Ruizgé / Perna / Delf1955. En première instance, Berlin a confirmé la condamnation de Maurice Bavaud, exécuté en 1941 pour avoir tenté d’assassiner Adolf Hitler le 9 novembre 1938… Tourmenté par son passé, Guntram Muller, ancien agent de la Kriminalpolizeï devenu journaliste, fait de la réhabilitation du jeune homme une affaire personnelle…

Après avoir pris sous son aile Wolf Fiala, jeune homme rêvant de devenir grand reporter, pour lui apprendre les ficelles du métier, il fait pression sur l’ambassadeur de Suisse pour qu’il fasse appel du jugement…

Pris en étau entre les services secrets américains et les autorités soviétiques, il s’est confier la responsabilité d’interviewer Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti communiste qui s’apprête à condamner officiellement la politique de Staline… Mais l’ancien membre de l’Abwehr n’est pas dupe du jeu trouble qu’on cherche à lui faire jouer…


un thriller politique et historique haletant et captivant
L’Histoire est une inépuisable source d’inspiration pour la fiction et ce passionnant diptyque qui nous entraîne dans Berlin en pleine Guerre Froide en est une nouvelle preuve…

S’appuyant sur un solide documentation historique, Pat Perna, à qui on doit le saisissant [url=http://sdimag.fr/index.php?rub=0&art=Affiche_Fiche&aff_param=2&ID=3749#2479]Kersten, médecin d'Himmler[/ur] (dessiné par son complice Fabien Bedouel), s’intéresse à un personnage historique injustement méconnu qui, conscient avant les autres du danger que faisait peser Adolf Hitler sur l’humanité, a décidé de l’assassiner… Son geste fou qui aurait pu épargner des millions de vie n’a pu être mené à terme à cause d’une arme trop peu puissante et des mouvements de foules l’empêchant d’ajuster son tir et lui vaudra d’être condamné à mort par le régime nazi.
La Part de l'Ombre, planche de l'album © Glénat / Ruizgé / Perna / Delf
Ce personnage, criminel pour la justice allemand, héros pour d’autres, est au centre du diptyque complexe et délicieusement tortueux qui prend racines dans les années noires du nazisme. Le journalisme Guntram Muller, sans doute inspiré du Bernie Gunther, célèbre détective né sous la plume de Philip Kerr, se retrouve au cœur d’une guerre de l’ombre que se livrent les services secrets américains, russes et est allemand alors qu’il est lui-même hanté par son passé… Mais la Guere Froide passe presque au second plan devant ce qui apparait pour lui comme une nécessité vitale : réhabiliter ce jeune homme... Le récit choral de Pat Perna s’avère remarquablement orchestré et réserve bien des surprises aux lecteurs. La façon dont les différents fils se rejoignent font montre d’une grande maîtrise narrative et rendent l’histoire particulièrement captivante, de même que la personnalité atypique de l’ancien agent de l’Abwehr, sa nonchalance et ses répliques désabusées.

La Part de l'Ombre, planche de l'album © Glénat / Ruizgé / Perna / DelfL’auteur pointe avec lucidité le rôle trouble joué par la Suisse, tant dans cette affaire (elle a refusé un échange de prisonniers contre Maurice Bavaud et contribué à l’enquête à charge contre lui) que durant la seconde Guerre Mondiale dans son ensemble. S’abritant derrière sa neutralité, elle a entretenu des rapports plus qu’ambigus avec l’Allemagne nazi à travers son ambassadeur à Berlin qui frayait avec les hauts dignitaires du régime alors que ses banques abriteraient toujours dans leurs coffres l’argent volés par ces derniers aux juifs déportés et exterminés.

Francisco Ruizgé fait montre d’un savoir faire confondant. Son trait réaliste mais néanmoins stylisé conjugué aux couleurs subtiles de Delf distille une délicieuse ambiance de roman noir à ce récit historique. Il reconstitue avec un soin méticuleux le Berlin de l’époque, pas encore séparé par le mur qui verra le jour quelques années plus tard pour stopper l’hémorragie des migrations est-allemande. Ses planches foisonnent de détails qui crédibilise l’ensemble et leur composition impeccable renforce le propos, tel celles où l’on voit l’ambassade Suisse étrangement épargnée par les bombardements qui semblent avoir ravagé le quartier à la fin de la guerre.

La Part de l'Ombre, planche de l'album © Glénat / Ruizgé / Perna / DelfEntre récit d’espionnage et enquête journalistique, la Part de l’Ombre met en lumière un héros idéaliste injustement méconnu qui chercha à tuer Hitler en novembre 1938 : Maurice Bavaud.

On suit l’édifiante enquête journalistique de Guntram Muller, ancien agent de l’Abwehr qui s’est donné pour but de réhabiliter ce jeune homme idéaliste condamné une nouvelle fois en appel quatorze ans après son exécution… Mais dans le Berlin des années 50, en pleine Guerre Froide, il n’est qu’un pion dans la partie d’échec que se joue les services secrets américain, russe et est-allemand…

Solidement documenté, le récit prend racine dans les années 30, alors que l’Europe machait vers la guerre et l’Allemagne finissait de s’abandonner au nazisme. Manipulations, mensonges, faux semblant et chantages sont au programme de cet album édifiant construit autour d’un personnage un brin cynique et désabusé hanté par son passé et qui ne semble plus rien avoir à perdre.


- Savez-vous exactement qui je suis Herr Muller ?
- Mon métier me pousse à être physionomiste Herr Bormann.
- Vous connaissez donc mes fonctions auprès du Führer, n’est-ce pas ? Je suis ses yeux, ses oreilles et sa voix. Vous pouvez donc considérer que vous êtes face à lui en ce moment.
- Dois-je vous appeler mein Führer ? dialogue entre Martin Bormann et Guntram Muller en mars 1940

Le Korrigan




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