Alors que depuis la mort de leur mère elles vivaient chez leur tante acariâtre, Elfie et Magda ont vu leur sœur débarquer à bord d’un bus anglais reconverti en librairie itinérante, « le Livre qui pue ». Un jugement lui ayant confié la garde de ses sœurs, les voilà parties sur la route pour un tour de France.

Après une première escale sur l’île bretonne de Kermalo, elles font route vers Gonerbes pour y rencontrer Alistair Kinloch qui fut autrefois un ami de leur mère. Mais Alistaire est victime du mauvais sort : on a tiré à la chevrotine dans son portail, des chats noirs ont envahi sa maison, un pentacle en lettre de sang a été tracé dans son salon et des traces de sabots de boucs sont retrouvés sur son perron… Mais il y a pire : un cambrioleur a dérobé la machine à écrire que lui avait offerte la mère des orphelines et son inspiration semble avoir disparue avec elle alors qu’il travaillait à son prochain roman, « le dit des cigales ».

S’aidant de son grimoire magique léguée par sa maman, Elfie va mener l’enquête et trois suspects vont bien vite apparaître : César Mérindol, conteur provençal jaloux du succès d’Alistair Kinloch; Sylvain Bardieux, fan un brin envahissant et inconditionnel de l’écrivain; Madame de Roquefavour, la propriétaire pour le moins antipathique d’Alistair…

Après un premier tome très remarqué, le second opus du Grimoire d’Elfie était attendu par une foule de lecteur·rice.s… Il faut dire que le dessin plein de douceur de Mini Ludvin et les couleurs chatoyantes de Hélène Lenoble sont au diapason de la magie distillée dans le scénario de Christophe Arleston et Audrey Alwett.

C’est donc dans cette Provence chère à Arleston que nos trois sœurs vont stationner leur bus pour rencontrer un ami de leur mère… et plus… car il y eut affinité. Le caractère de chacune d’elle, à commencer par celui d’Elfie, est indéniablement l’un des charmes de cette série qui évoque par bien des aspects les Carnets de Cerise, avec une once de fantastique en sus… La magie des origamis développé par le truchement du fameux grimoire donne lieu a des moments particulièrement savoureux, avec cette fois-ci 3 souris facétieuse et un brin envahissantes qui vont se révéler être des auxiliaires précieuses à notre détective amatrice mais néanmoins talentueuse… Elfie apprend peu à peu à maîtriser cet étrange artefact qui semble entretenir le lien existant entre sa mère et elle… Leur série s’adressant à la jeunesse, les auteurs s’ingénient à faire un clin d’œil aux trois célèbres brigands de l’alsacien Tomi Ungerer, chef d’œuvre avant-gardiste de la littérature jeunesse, tout à la fois inquiétante, drôle et délicieusement irrévérencieuse…

S’inspirant des codes graphiques du manga, le dessin enchanteur de Mini Ludvin s’avère plein de tendresse et d’expressivité. Accentuant le trait de chacun des personnages, la dessinatrice parvient à mettre en image leur principaux traits de caractère de façon particulièrement savoureuse alors que l’atmosphère de chaque lieu est soulignée avec force par la colorisation éminemment lumineuse d’Hélène Lenoble. Mention spéciale à notre joyeux trio de souris totalement incontrôlable…

Le Grimoire d’Elfie fait partie de ces séries jeunesse intelligente et touchante, au même titre que Seuls, les Carnets de Cerise, Supers ou les Croques.

Après la Bretagne, terre de mystères et de légendes, c’est vers en Provence que nous conduira le « Livre qui pue », librairie itinérante tenue par Louette, assistée de ses deux cadettes, Elfie et Magda. Aidée du grimoire magique légué par défunte mère, Elfie va enquêter sur le sort qui semble s’acharner sur Alistair Kinloch, un écrivain qui fut l’ami de leur mère… elle devra se fier à son intuition et à son sens de la déduction !

Associée aux crayons et aux pinceaux de Mini Ludvin et Hélène Lenoble, la plume de Christophe Arleston et Audrey Alwett confirme tout le bien que l’on pensait de cette série plein de charmes et de magie.

Mon grimoire aime cette histoire ! Quatre pierres sont allumées. Je vais pouvoir faire de la magie, moi aussi. Je ne vais quand même pas faire des oiseaux. Gravier serait jaloux. Plutôt… des souris ! Ce serait trop drôle qu’elle aille dans les cheveux de Magda ! Hi ! Hi !Citation_auteur]Elfie