Fiche descriptive
27€
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Mais un jour, à 3h12, un appel téléphonique allait bouleverser sa vie… A l’autre bout du fil, sa fille qui lui apprend qu’elle est coincée au centre d’un labyrinthe, attendant que son père vienne la retrouver… Convaincu d’avoir été contacté par son enfant défunt, qui de son vivant possédait une fascination pour les labyrinthes et un réel don pour les résoudre, Will, armé du labyrinthe que la mort a empêché sa fille de résoudre et d’un plan de la ville, décide de se lancer à sa recherche pour la ramener à la maison et rependre le cours de sa vie tel qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être… Mais le propre d’un labyrinthe n’est-il pas de perdre ceux qui on l’audace de s’y aventurer ? ![]() Un récit initiatique introspectif plein d’humanité… Scénariste bien connus des amateurs de comics (Black Hammer, c’est lui !), Jeff Lemire est aussi un auteur indé fascinant, révélé par son remarquable travail sur Essex Contry ou Jack Joseph, soudeur sous-marin, deux récits fascinants parus chez Futuropolis, comme ce Labyrinthe Inachevé qui nous intéresse aujourd’hui…Montrant un homme portant une blessure béante, l’énigmatique couverture intrigue et fascine et le quatrième de couverture est au diapason de cette ambiance étrange qui donne d’emblée furieusement envie de se plonger dans cette quête initiatique d’un père ravagé par la douleur et d’un homme désespéré… Conservant la spontanéité et la force des crayonnés, le dessin nerveux et acéré de l’artiste retranscrit avec brio les émotions de l’inconsolable Will qui va s’accrocher à des chimères dans l’espoir de retrouver ce que la vie lui a volé. La symbolique du labyrinthe est exploitée avec finesse, jusqu’au fil d’Arianne, emprunté à un vieux pull rouge mité et difforme que sa fille adorait… Avec l’encre du stylo utilisé pour résoudre les labyrinthes, ce sera la seule couleur de l’album. Car, si on omet les teintes bleutées utilisées pour dépeindre l’intérieur du dédale, les couleurs sont ternes et délavées, comme la vie de Will est triste et monotone… ![]() Une œuvre aussi brillante que bouleversante… La narration de l’album s’avère absolument fascinante, empêchant le lecteur de reposer l’album avant son terme et l’immergeant dans les tourments de cet homme brisé avant de lui faire perdre ses repères et de le perdre en même temps que Will dans ce labyrinthe inextricable au sein duquel l’attend ce minotaure, allégorie du monstre qui s’en est pris à sa fille et dont il n’a pu la protéger… Ce bouleversant sentiment de culpabilité qui ronge le principal protagoniste du récit, est remarquablement bien emmené et retranscrit avec une force évocatrice peu commune qui prend littéralement le lecteur aux tripes… Un paquet de mouchoirs s’avère être l’adjuvant idéal pour se lancer dans la lecture de ce roman graphique en tous points bouleversant tant l’artiste y fait montre d’une formidable inventivité graphique en déstructurant les cases, faisant des planches de l’album un véritable labyrinthe et n’hésitant pas à jouer et à briser les codes du neuvième art pour mieux servir son propos.Rarement la thématique du deuil et de la résilience n’aura été abordé avec tant de force et de finesse et je défie quiconque de ne pas être littéralement happé et vertigineusement bouleversé par cet album fascinant et envoûtant qui entraîne Will, impuissant à surmonter la douleur et le traumatisme de la perte d’un enfant, aux portes de la folie… ![]() ![]() On y suit la quête d’un père inconsolable qui tente de retrouver sa fille défunte au cœur d’un labyrinthe tortueux dont on ne sait s’il est réel ou une construction mentale de son esprit tourmenté… Un étrange fil d’Arianne le conduira au centre du dédale, après avoir franchi les portes de la folie et marché à la lisière ténue séparant le fantastique du réel… S’y perdra-t-il ou parviendra-t-il à se relever et reprendre goût à la vie ? A vous de le découvrir… Mais une chose est sûre : vous ne sortirez pas indemne de cet album ! Graphiquement inventif et sublime, narrativement fascinant et envoûtant, ce nouvel album de Jeff Lemire, scénariste de Black Hammer et auteur de Jack Joseph, soudeur sous-marin, est incontestablement l’un des chefs d’œuvre incontournable de cette rentrée littéraire… et même de l’année ! C’est comme si chaque jour qui passait, chacun de mes pas m’éloignait d’elle. Et rien -RIEN- ne me terrifie plus que cette idée… Passer que je puisse l’oublier. Mais que faire ? Je ne pux arrêter le temps, ni revenir en arrière. Je dois continuer à marcher, à mettre un pied devant l’autre.Will
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