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Le meilleur des mondes
Le meilleur des mondes



Fiche descriptive

Anticipation

Fred Fordham (d'après le roman d'Aldous Huxley)

Fred Fordham

Fred Fordham

Philéas

13 Octobre 2022


21€90

9782491467562

Chronique
Le meilleur des mondes
Un monde si parfait

Publié pour la première fois en 1932, Le Meilleur des Mondes est l'une des oeuvres les plus vénérées et les plus profondes de la littérature du XXe siècle.

Abordant les thèmes de l'hédonisme et du contrôle, de l'humanité, de la technologie et de l'influence, le classique d'Aldous Huxley est un reflet et un avertissement pour l'époque à laquelle il a été écrit, mais reste terriblement pertinent aujourd'hui.
un excellent album!


Un monde si parfait
Le meilleur des mondes, planche de l'album © Philéas / Fordham / HuxleyDans une société futuriste et eugéniste divisée en castes, les individus sont conçus artificiellement et conditionnés dès la naissance afin de garantir la pérennité du système et assurer le bonheur perpétuel aux citoyens.

A cause de son physique ne correspondant pas à celui de sa caste, Bernard Marx, psychologue Alpha Plus, semble résister à la pensée commune. Mais il ne tarde pas à s’attirer les foudres de son supérieur à cause de son comportement jugé déviant. Alors qu’il visitait une réserve du Nouveau Mexique isolée du reste du monde par une barrière électrifiée, il rencontre John, un sauvage à la peau blanche parlant anglais. Il est le fils de Linda, une ancienne Béta échoué là suite à une expédition ayant dérapé.

Bernard Marx décide de les ramener tous deux à Londres… John va être tout d’abord fasciné par cette société parfaite dont sa mère lui a tant parlé et dont il va devenir le centre d’intérêt… Mais, privé de la liberté qu’il a toujours connue, il va peu à peu en voir les travers et les failles…


Le meilleur des mondes, planche de l'album © Philéas / Fordham / Huxley
« Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles » (Voltaire)
Lorsqu’il écrivit son roman en 1932, Aldous Huxley s’interrogeait sur les dérives possibles de la science et de la technologie. Avec ce roman, l’auteur esquissait les contours d’un monde dystopique qui se parait des atours d’une société parfaite ou le bonheur de chaque individu était assuré grâce à un conditionnement dès les premiers jours, le culte de John Ford et la consommation d’une drogue de synthèse, la Somma, remède à tous les maux qui plonge ses consommateurs dans un sommeil paradisiaque masquant les failles d’un système qui, sous couvert de démocratie, cache une glaçante dictature.

Fordham (un nom presque prédestiné pour écrire ce récit dystopique où l’on voue un culte à Ford !) s’empare donc de ce récit glaçant pour signer ce qui est à ma connaissance la toute première adaptation de ce chef d’œuvre de l’anticipation… Moderne et épuré, le trait de l’auteur britannique s’avère idéal pour mettre un image ce monde si parfait et tellement cauchemardesque. Reprenant la structure du roman, il met en scène ces personnages fascinants et inquiétants dont il retranscrit avec finesse les états d’âmes, les émotions pour certains et leur absence pour de nombreux autres. Les séquences où des étudiants font une visite guidée de l’Institut d’Incubation et de Conditionnement de Londres-Centre s’avère fascinante. Leur réaction montre avec force l’amoralité de la société qui, prétendant offrir le bonheur à tout un chacun, a savamment saccagé structure familiale, l’ordre naturel du vivant, l’art et la culture, l’idée même d’écologie, et font des sentiments des perversions, critiquant l’usage de drogues tout en présentant la Soma comme étant l’universelle panacée… Transposé en bande-dessinée, le récit n’a rien perdu de sa force et de son impact et pourrait bien donner aux jeunes générations l’envie de se plonger dans le roman originel…

Le meilleur des mondes, planche de l'album © Philéas / Fordham / HuxleyFred Fordham se propose avec audace d’adapter le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley qui compte avec le 1984 de George Orwell ou le Fahrenheit 451 de Ray Bradbury parmi les classiques incontournables des romans d’anticipation dystopiques.

Sans doute fallait-il une certaine audace pour transposer en BD ce roman publié en 1932 et qui n’avait, jusqu’à aujourd’hui, étrangement jamais fait l’objet d’une adaptation. Mais l’auteur britannique s’en sort avec les honneurs et son style épuré nous immerge littéralement dans cet univers futuriste et glaçant qui, par certains aspects, évoque nos société occidentales où les émissions de télé décérébrantes auraient remplacé la Soma du roman.

On pouvait craindre qu’avec cette version imagée, le propos d’Huxley s’en retrouverait édulcoré. Il n’en est rien… Le récit n’a rien perdu de sa force et de son impact. Même en BD, ce Meilleur des mondes s’avère toujours aussi visionnaire et glaçant…


- Pourquoi s’arrête-on, Bernard ?
- Regarde.
- Mais c’est horrible. Mettons un peu de musique.
- Attends, je veux regarder la mer en silence.
- C’est horrible.
- Ça me donne l’impression… d’être davantage moi-même, si tu vois ce que je veux dire. Pa seulement une cellule du corps social. Ça ne te fait pas ça Lénina ? Tu n’as pas envie d’être libre ?dialogue entre Lénina et Bernard

Le Korrigan




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