Sans nouvelle de son mari explorateur parti vers une île mystérieuse à la recherche d’un fabuleux trésor, M. Peppermint décide de faire appel aux détectives Mickey, Dingo et Donald pour retrouver son époux…

En fouillant son laboratoire, nos détectives découvrent de précieux documents qui peuvent aiguiller leurs recherches… Ils ont tôt fait de prendre la mer, après avoir assemblé un fier vaisseau en kit, pour retrouver M. Peppermint et pourquoi pas l’aider à exhumer le fameux Crâne de Cristal, objet de bien des convoitises… Car nos apprentis marins-détective-aventuriers ignorent en effet que Maître Ratineau et Pat Hibulaire les suivent à la trace pour faire main basse sur le trésor !

Mickey devra faire preuve de sang-froid, de courage, de patience et de lucidité sur cette île hostile recouverte d’une jungle luxuriante… et ce d’autant que ce trouillard de Donald ne lui sera pas d’une grande utilité et que Pat et Ratineau sont prêts à tout pour dérober le trésor…

Révélé au grand public par sa somptueuse adaptation des Enfants du Capitaine Grant de Jules Verne, Alexis Nesme remet en scène pour la seconde fois (troisième si on compte le collectif Mickey All Stars) Mickey dans une aventure terrifiante à souhait… Et, alors que son loufoque et gentiment horrifique Horrifikland, scénarisé par Lewis Trondheim, s’inscrivait dans l’esprit des feuilletonesques Scooby-Doo, ce nouveau récit où l’artiste se retrouve seul à la barre lorgne clairement du côté d’Indiana Jones avec cette île truffée de pièges plus mortels les uns que les autres… et un crâne de cristal en ligne de mire !

L’auteur a semble-t-il pris un plaisir jubilatoire et indéniablement communicatif à tisser et mettre en image ce récit burlesque et loufoque truffé de références, à commencer par un clin d’œil à la première apparition de Mickey Mouse dans Steamboat Willie le 18 novembre 1928… On se laisse entraîner par cette aventure dépaysante… Bon enfant, les gags fonctionneront à merveille avec les jeunes lecteurs auquel l’album se destine… tout comme avec les anciens jeunes qui auront su conserver leur âme d’enfant ! L’histoire s’avère rythmée et entraînante et réserve bien surprises, avec un savoureux twist final inattendu et particulièrement sympathique…

Mais la force de l’album est indéniablement le dessin somptueux d’Alexis Nesme qui fait une nouvelle fois montre de son talent saisissant. A l’instar de la couverture particulièrement élégante, chaque case est une petite merveille avec des personnages follement cartoonesques ,avec tout ce que cela comporte d’expressivité… Son trait souple et élégant permet à l’artiste de poser des décors foisonnant de détails qui rendent l’aventure plus palpitante encore alors que son travail sur la lumière est tout juste somptueux… Si les tête de chapitres font montre d’une inventivité graphique envoûtante, le dessinateur compose des planches audacieuses qui bouscule les codes du neuvième art pour offrir aux lecteurs une lecture particulièrement ludique…

Si Mickey est un personnage emblématique de la BD jeunesse, il agit encore et toujours comme une madeleine de Proust pour les jeunes plus vénérables qui apprécieront d’autant plus cet album qu’il est mis en images par les somptueux pinceaux d’Alexis Nesme… Auteur qui nous avait enchanté avec sa magnifique adaptation des Enfants du Capitaine Grant ou son déjanté Horrifikland, autre aventure de Mickey scénarisée par l’inénarrable Lewis Trondheim.

Mais c’est seul à la barre que l’artiste mène cet album à bon port, nous offrant un récit dynamique truffé de référence et de gags bon enfant, le tout porté par des planches sublimes et lumineuses et un découpage aussi inventif qu’audacieux…

Le twist final clôturant Terror Island achève de nous convaincre que nous avons là un excellent cru des aventures de Mickey, Dingo et Donald !

- Le carnet de bord de Jim le Boiteux, fameux pirate, raconte son passage sur l’île en 1612.Il souhaitait y cacher son trésor quand il fut surpris et attaqué…
- …Je sais, par moult dangers et d’horribles monstres !
- Ce n’est pas précisé. Mais les mots « terreur », « angoisse » et « fuite » reviennent souvent.
- C’est à cette époque qu’on lui donne le nom de Terror Island.
- L’Île de la terreur. Ça fait pas vraiment destination de vacances…dialogue entre Mickey et Dingo