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Le chevalier noir de Camelot [1/2]
Jour J



Fiche descriptive

Histoire

Jour J

Tome 48

Jean-Pierre Pécau

Denys

Scarlett

Nicolas Siner, Fred Blanchard

Delcourt

Neopolis

01 Février 2023


15€50

9782413040309

Chroniques
Les fantômes d'Hispaniola
Un vent de liberté
Le dernier mousquetaire [1/2]
L’ultime mission de d’Artagnan
Le dernier mousquetaire [2/2]
D’Artagnan tire sa révérence
L'affaire Ravaillac
les coulisses d’un assassinat manqué
Les noces de sang [1/2]
La vengeance du Homard
Le chevalier noir de Camelot [1/2]
Le cuisinier et le lion
Saint-Denis des Amériques [1/2]
Le Projet Manhattan

Et si Bobby Kennedy avait remporté les élections contre Nixon en 68 ? Convaincu que l'Amérique avait besoin de changer, il aurait eu une politique sûrement différente de celle de son frère, mais surtout, il n'aurait pas hésité à régler ses comptes.

Car Bobby, dit Black Robert, surnommé le chevalier noir de Camelot, n'oubliait rien et en tout premier lieu les responsables de la mort de son frère.
un excellent album!


Le cuisinier et le lion
Jour J, planche du tome 48 © Delcourt / Denys / PécauProcureur général des États-Unis dans les administration Kennedy et Johnson, Robert Francis Kennedy devient Sénateur de l'État de New York en 1965. Sa route vers la Maison Blanche semblait toute tracée mais ses prises de positions militantes et audacieuses lui attirèrent bien des inimités…

Le cadet des Kennedy allait ainsi voir sa marche vers la magistrature suprême s’arrêter le 5 juin 1968 alors qu’il vient de remporter les primaires de Californie qui faisait de lui le grand favori de l’élection à venir… Alors qu’il sortait par les cuisines de l'Hôtel Ambassador où il venait de prononcer un discours célébrant sa victoire, il est abattu par Sirhan Sirhan…

Que serait-il advenu de l’ambitieux Robert Kennedy s’il n’était pas mort des suites de cet attentat ? Imaginons qu’un ancien marine qui officiait alors comme cuisinier était parvenu à maîtriser le tueur avant qu’il ne passe à l’acte et que le candidat à la présidentielle américaine l’avait engagé comme garde du corps ? Telle est l’idée de ce diptyque…


Jour J, planche du tome 48 © Delcourt / Denys / Pécau
une uchronie aussi entraînante que fascinante
Il y a quelque chose de fascinant dans cette série qui donne corps aux interrogations que tout amateur d’Histoire s’est posé un jour ou l’autre devant l’un de ces faits historiques qui ont fait basculer la grande Histoire : que se serait-il passé si les russes avaient les premiers posé le pied sur la Lune, si Henry Kissinger avait cherché à faire assassiner Nixon, si la paix d’Amiens n’avait pas été rompue ou si Mai 68 avait dégénéré en guerre civile…

Pour ce quarante-huitième opus de Jour J, Jean-Pierre Pécau imagine ce qu’aurait été la campagne présidentielle américaine si Robert Kennedy, le frère du défunt John Fitzgerald Kennedy, assassiné à Dallas en 1963, n’avait pas été tué à son tour aux portes de la Maison Blanche… Et le fait est que son scénario s’avère particulièrement captivant… Au fil des pages et des échanges entre Link, l’ancien marine qui lui a sauvé la vie, et le candidat, l’auteur esquisse un portrait saisissant de cet homme ambitieux et idéaliste qui a vécu à l’ombre de son frère et dont le destin fracassé a contribué à forger la légende noire des Kennedy…

Jour J, planche du tome 48 © Delcourt / Denys / PécauSes idées d’avant-garde et sa volonté de pacifier le monde en traitant notamment avec les cubains ou en désirant mettre un terme à la guerre du Vietnam avaient de quoi heurter bon nombre d’américains et s’aliéner tant les conservateurs et ceux qui ont battis leur fortune grâce à la guerre froide et au commerce d’armes. Les remontrances de Kennedy père sont à ce propos glaçantes de cynisme mais parfaitement cohérente avec ce personnage qui fit fortune durant la prohibition. Mais Jean-Pierre Pécau montre aussi un homme toujours hanté par la mort de ce frère dont il porte encore le deuil et dont il tente encore et toujours d’élucider les circonstances précises de la mort en faisant travailler Link sur le fameux Rapport Warren…

Difficile de ne pas être impressionné par l’efficacité du découpage des planches de l’album tant Denys y fait montre de sa parfaite maîtrise en la matière. Ample et généreux, il sert au mieux l’action, conférant à l’ensemble une dimension éminemment cinématographique avec des angles de vues fascinants et vertigineux qui guident avec art l’œil du lecteur. Sa façon de mettre en scène chacun de ses personnages s’avère elle aussi impressionnante tant elle contribue à préciser le caractère de chacun d’entre eux, renforçant l’efficacité des dialogues ciselés et percutants écrits par Jean-Pierre Pécau. Signée Nicolas Siner et Fred Blanchard, la couverture est quant à elle aussi intrigante qu’efficace…

Jour J, planche du tome 48 © Delcourt / Denys / PécauPremier tome d’un diptyque prometteur, Le chevalier noir de Camelot imagine comment se serait déroulé la campagne présidentielle américaine de 1968 si Robert Kennedy, frère cadet du Président John Fitzgerald assassiné à Dallas en novembre 63, n’avait pas été à son tour assassiné par Sirhan Sirhan le 5 juin 1968 dans des circonstances troubles et encore à ce jour inexpliquées…

A travers ce récit uchronique et ses échanges avec Link, l’ancien marine qui lui a sauvé la vie, l’auteur nous dresse le portrait d’un homme idéaliste et ambitieux toujours hanté par la mort de son frère… Robert Kennedy s’est positionné dès 1961 contre la ségrégation et pour les droits civiques des afro-américains, a milité pour la fin de la Guerre du Vietnam et lutté contre la pauvreté … Ses prises de positions radicales et engagées étaient à même d’énerver les lobbies militaro-industriels… de là à y voir un lien avec son assassinat…

Porté par un scénario rythmé et des dialogues ciselés et percutants signé Jean-Pierre Pécau et un dessin bougrement efficace de Denys, ce premier tome est de ceux qui nous font aimer Jour J, série qui joue avec audace et finesse avec l’Histoire… Et c’est peu dire que nous attendons le second et dernier opus avec impatience…


- Voilà, vous m’avez payé un verre, je suppose que nous sommes quittes.
- Ne dites pas de conneries, Link. Et puis j’ai une proposition à vous faire : voulez-vous travailler pour moi ?
- Vous avez une cuisine ?
- Très drôle. Non, mais j’ai besoin d’un garde du corps.
- Vous pouvez avoir tous les gardes du corps de la Terre.
- Mais aucun ne m’a sauvé la vie et aucun n’a déjà été arrêté par les flics.
- Pourquoi j’accepterais ?
- Je ne sais pas. A vous me le dire.
- C’est bien payé ?
- C’est important ?
- Non.dialogue entre Link et Robert Kennedy

Le Korrigan




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