Île San Andreas, Bahamas. Bien décidé à s’accaparer les puissants pouvoirs de Cormack Mac Leod, le sinistre Baron Mort Lente se rend avec son équipage sur l’île des fantômes afin de capturer le cadavre d’Angus, le frère de l’irlandais, transformé en zombie par la magie du lieu où il a été par mégarde enterré…
Pendant ce temps, Cormac est hanté par des cauchemars obsédants et récurrents dans lesquels son frère semble vouloir lui parler. Le rabbin tente de le convaincre d’accepter d’être initié à la magie vaudou au cœur des Blue Moutains. Mais, fraîchement élu capitaine, Cormac se refuse à abandonner son équipage avide de chasse-partie.
Mais le destin se trouve parfois sur la route qu’on prend pour chercher à l’éviter…
Pour les vénérables rôlistes,
Capitaine Vaudou est avant tout un jeu de rôle qui explorait la thématique porteuse et alors étrangement inexplorée de l’âge d’or de la piraterie, mêlée de magie vaudou, fascinante et ténébreuse… Propulsé par des règles de
Simulacres, créés par l’inventif et talentueux Pierre Rosenthal (qui a commencé comme chroniqueur dans les pages de Métal Hurlant, excusez du peu, avant de devenir auteur et scénariste de JdR),
Capitaine Vaudou, par ailleurs porté par une campagne fascinante, avait été créé par un certain Jean-Pierre Pécau qui revient aux sources en nous proposant une aventure épique dans l’univers auquel il avait donné corps il y a près de trente longues années…
Le mélange de la piraterie et du vaudou fonctionne à merveille, offrant à son récit un cadre fantastique et cohérent suffisamment balisé pour que le lecteur soit en terrain connu tout en étant malgré tout déstabilisant grâce à cette touche exotique de fantastique qui se fait de plus en plus prégnante. C’est peu dire qu’on se laisse entraîner par la suite des aventures de Cormac, irlandais destiné à être vendu comme esclave.
Chaque nouvelle séquence apporte sa pierre à l’édifice, de la capture d’Angus revenu d’entre les morts, qui montre la froide détermination du Baron Mort Lente, en passant par la puissance des guédés avec lesquels il traite jusqu’à la confrontation entre Cormac et le Baron qui compte bien l’obliger à servir ses noirs desseins et lui permettre de mettre la main sur le trésor de Colomb qu’il convoite… Ce qui va pousser l’irlandais à accepter l’initiation vaudou qui lui permettra de lutter contre son ténébreux ennemi…
Ugo Pinson réalise comme de coutume une somptueuse couverture qui donne le ton de l’aventure à venir tandis que le dessin puissant de Darko Perovic met en scène les personnages charismatiques qui peuplent le récit de Jean-Pierre Pécau, à commencer par le fascinant et inquiétant Baron Mort Lente, sans oublier les guédés qui gravitent autour de lui et de Cormac dont la puissance saisissante est retranscrite avec force par les crayons du dessinateur yougoslave, les pinceaux de la talentueuse Nuria Sayago parachevant son œuvre… Multipliant les plans, la séquence d’abordage s’avère notamment particulièrement efficace, des prémices de l’attaque en passant par l’explosion et le déchainement des esprits vaudou gravitant autour du navire du Baron Mort Lente en quête d’âme à dévorer…
Second tome d’une trilogie envoûtante, ce Trésor de Christophe Colomb poursuit une aventure épique pleine de magie vaudou, de violence et de sang…
Fermement décidé à obliger Cormac Mac Leod à servir ses noirs desseins, le Baron Mort Lente capture son frère revenu d’entre les morts pour le contraindre à voler au rabbin le trésor de Colomb… Mais Cormac, qui n’est pas homme à abdiquer sans se battre, décide d’accepter d’être initié au vaudou dans les sombres et reculées Blue Moutains…
Réhaussé par les couleurs de Nuria Sayago, le dessin puissant de Darko Perovic s’avère bougrement efficace pour mettre en scène le scénario de Jean-Pierre Pécau qui mêle avec art vaudou et piraterie… Suite et fin au prochain épisode…
- Vous faites beaucoup de cauchemars Cormac ? Verriez-vous un inconvénient à nous en conter la teneur ?
- C’était à propos de mon frère Angus, il était… Ah, peu importe, je n’ai sans doute pas encore digéré sa mort.
- Ou bien il voulait vous dire quelque chose…
- Il est mort, rabbin. Les morts ne disent rien.
- N’en soyez pas si sûr, mon ami, certains morts marchent et parlent, certaines même tuent. Il faut savoir les entendre.dialogue entre le rabbin et Cormac Mac Leod