Dans le bosquet de Wickerson, Torben Gerbille du Bosquet embrasse tendrement sa famille qu’il s’apprête à quitter. Son fils a été enlevé par la terrible sorcière qui hante les environs et il marche vers le bourg pour révéler au maire qu’une terrible menace plane sur ses administrés…

En chemin, il manque d’être dévoré par le sinistre chat de la sorcière et ne lui échappe que de justesse grâce à l’intervention de deux taupes… Mais, arrivé à la mairie en plein conseil, Torben ne parvient pas à les convaincre le maire de l’imminence du danger qui les menace…

Révélé au public francophone avec son Pilleurs de Ruines paru aux éditions Jungle, Derek Laufman est de retour pour un conte animalier anthropomorphe tout à la fois drôle et inquiétant…

Avant même de s’intéresser au récit, c’est le dessin généreux de l’artiste qui capte l’attention du lecteur par le charme et la féérie qui s’en dégage. Le trait est sobre mais élégant et fait la part belle aux ressenti des différents personnages du récit dont certains s’avèrent d’emblée très attachants. Comment ne pas craquer devant cette petite fille qui donne son doudou à son papa pour qu’il le protège de la méchante sorcière ou devant ces deux irrésistibles taupes, certes un brin individualiste? Et si la sorcière s’avère bien menaçante, son matou n’est pas en reste !

Le découpage de l’album et le cadrage de chaque case s’avèrent particulièrement efficace et inventif, soulignant avec force tant la tension de certaines séquences que l’aspect délicieusement comique de certaines autres. Difficile de ne pas être impressionné par le dynamisme du trait de Derek Laufman et la façon dont il anime ses différents personnages ou par le design de ses décors foisonnants…

Le scénario s’avère délicieusement rythmé et entraînant et on pourra reconnaître dans certaines séquences des éléments empruntés à certains autres contes, tel l’Hansel et Gretel ou à d’autres histoires bien connues des amateurs du neuvième art, , tel le Gargamel de Peyo s’emparant par poignée de souris, assisté par un chat souffre-douleur…

Après Pilleurs de Ruines paru chez Jungle, Derek Laufman revient avec une nouvelle histoire, un conte animalier anthropomorphique à la fois drôle et terrifiant…

L’histoire ? Celle de Torben qui va courageusement sauver son fils des griffes de la terrifiante sorcière de Wickerson et de son non moins terrifiant matou… Après avoir tenté de convaincre des élus incrédules du danger imminant, il va courageusement et au péril de sa vie s’inviter dans l’antre même de la sorcière…

Les cadrages efficaces et le trait dynamique de l’auteur met en scène des personnages formidablement expressifs qui semblent tout droit sortis d’un dessin-animé et qui évoluent dans des décors savamment éclairés et gentiment inquiétants.

La Sorcière Wickerson est un album délicieux qui ravira petits et grands par son dynamisme entraînant et les émotions à fleur de cases…

- Attends, j’ai quelque chose pour toi.
- Qu’y a-t-il ma chérie ?
- Emporte ma peluche, Fluffy, avec toi. Elle est magique ! Elle te protègera de la méchante sorcière. Elle te portera chance, papa.
- Magique, tu dis ? Alors il ne pourra rien ‘arriver. Tu as raison, je vais avoir besoin d’un peu de chance.dialogue entre Torben Gerbille et sa fille