Ajaccio, rue Malerba, 1777. Jouant à cache-cache avec son frère, le jeune Napoléon décide de se cacher dans le bureau de son père qui leur est pourtant interdit. Son père y entre peu après, soutenant Montigny, un frère qu’il croyait mort et qui n tardera pas à l’être… Le jeune garçon allait alors surprendre une conversation qui allait bouleverser son destin…

Égypte, 1798. Ce souvenir d’enfance n’a cessé de hanter le Général Bonaparte qui n’aura de cesse que de trouver l’une des Pierres d’Hiram qui se trouverait, aux dires de Montigny, au pied des pyramides et qui conférerait à son détenteur un immense pouvoir. Dès le jour où il parvient à retrouver cette précieuse relique, les étoiles semblent s’aligner et l’homme va voler de succès en succès vers son glorieux destin… Après avoir fondé la première loge maçonnique d’Egypte, le Général Kléber propose à Bonaparte de l’initier mais, méfiant, ce dernier refuse…

Mais les Frères s’inquiètent de ce que cet homme ambitieux ne devienne un despote et Lucien, mis au banc de la famille par son frère pour s’être marié sans son consentement avec la femme qu’il aimait, décide de lui voler la précieuse pierre pour qu’elle serve l’idéal maçonnique auquel il croit… Mais Joséphine de Beauharnais, elle-même initiée au sein de la loge de le Triple Lumière, l’en dissuade mais s’engage à lui dérober la pierre s’il devenait un despote et se faisait couronner empereur…

Avec son Epopée de la Franc-Maconnerie, Didier Convard se propose d’éclairer l’histoire des hommes par la lumière de la Franc-Maçonnerie dont la construction sert de fil rouge à chacun des tomes de la série. Il retrouve pour l’occasion Jean-Christophe Camus qui avait signé le scénario de L'Oie et le Grill, sixième opus de la série, et son complice Denis Falque, dessinateur qui a signé les dessins de bon nombre des albums gravitant autour du Triangle Secret… Ce huitième tome nous entraîne dans les coulisses de la fulgurante arrivée au pouvoir d’un certain Napoléon Bonaparte…

Entraînant et captivant, le scénario repose sur l’une des trois Pierre d’Hiram qui est la pierre angulaire, la source de l’assurance et du pouvoir de Napoléon, celle sur qui tout a été bâti. La structure du scénario s’avère redoutablement efficace, avec cette étrange conversation entre son père et un Frère mourant et qui allait hanter durablement le jeune Napoléon et faire naître ce rêve d’Egypte… Bonaparte fut-il initié à la maçonnerie ? C’est l’une des énigmes de l’histoire de cette société discrète, et non secrète… Pourrait-il en être autrement lorsque l’on sait que bon nombre de ses proches furent des Maçons ? Eclairant le récit, le désormais traditionnel dossier historique refermant l’album tente d’y apporter une réponse.

L’idée que la possession de cette artefact ancien ait pu infléchir la destinée d’un jeune garçon, lui donner une foi inébranlable en sa bonne étoile, la conviction d’être promis à un grand destin et la volonté d’accéder au pouvoir suprême s’avère fascinante, de même que les complots visant à refaire tomber cette fameuse pierre dans le giron de la Franc-Maçonnerie pour servir ses desseins humanistes… On connaît le rôle central qu’occupa Joséphine dans l’ascension de son mari et c’est non sans une certaine malice que le scénariste en fait l’instrument de sa chute en ébranlant sa confiance et en le faisant douter de son illustre destin…

Le dessin de Denis Falque possède les forces et les faiblesses qu’on lui connaît : un découpage énergique et efficace, des décors et des costumes soignés s’appuyant sur une solide documentation historique et des personnages toujours un peu figés. Le dessinateur n’en parvient pas moins à nous immerger dans cette époque troublée qui vit l’ambitieux Bonaparte devenir Napoléon.

Scénarisé par Jean-Christophe Camus et Didier Convard et porté par le dessin si caractéristique de Denis Falque, ce huitième opus de l’Epopée de la Franc Maçonnerie nous entraîne dans les coulisses de la fulgurante ascension de Bonaparte vers le pouvoir suprême, éclairé à la lumière de la Franc-Maçonnerie…

Une conversation surprise dans son enfance aller alimenter les rêves d’Orient du jeune Napoléon et lui faire mettre la main, lors de la Campagne d’Egypte, sur l’une des trois Pierres d’Hiram, qui sera la pierre angulaire de ses ambitions et de son pouvoir…

Un huitième opus aussi passionnant que fascinant qui ne fait que confirmer tout le bien que l’on pensait de cette série-concept…

- Personne n’est au courant, pas même Joséphine.
- On dirait… Oui, c’est la boîte à tabac de père !
- En effet, et ce qui est dedans a une valeur inestimable.
- Ce caillou.
- Ce caillou, comme tu dis, possède des pouvoirs extraordinaires. Je l’ai appris il y a bien longtemps en surprenant une conversation de notre père. Cette pierre au croissant provient du Temple de Salomon. J4ai été jusqu’à me faire recevoir par les francs-maçons pour atteindre cet artefact.
- Ah ! Tout cela pour un vulgaire caillou. Mon frère ! Ah ! Ah !
- Lucien, cesse de plaisanter ! C’est beaucoup plus sérieux que tu ne peux l’imaginer.Depuis que je l’ai, je me sens invincible. Ce coup d’état ne sera qu’une formalité. Un jour, je possèderai les trois pierres et je pourrais conquérir le monde.
- Tu me fais peur, Napoléon. Une trop grande ambition peut brûler l’âme. Toi qui te dis proche des Frères, sache que c’est un précepte qu’ils observnt.- dialogue entre Napoléon et Lucien Bonaparte