1878, Ouest du Texas. Le Marshal River Bass s’approche d’une petite maison isolée où se retranche Pappy, un vieil outlaw qu’il est venu arrêter… Alors que l’homme ouvre le feu sur lui, il s’approche de la masure lorsque sa pétoire explose et aveugle le bandit qu’il emmène avec lui à Fort Wayne pour qu’il y soit pendu pour ses nombreux crimes… Mais, désireux de délivrer leur paternel, ses nombreux fils lui tombent dessus et l’issue fatal de l’âpre affrontement qui s’engage ne fait aucun doute…
Mais, tandis que tout laissait à penser que la vie de Bass allait venir à son terme, une bande de sept Texas Ranger sous les ordres du capitaine Dexter Miller vient à sa rescousse et sauve Bass d’une mort certaine… Mais le vieil homme reconnait parmi eux l’un d’eux Topeka Kid, un de ses anciens complices… Niant être ce dernier, William Joseph Beaty l’abat alors que Pappy se jetait sur lui…
Alors que le Marshal Bass s’apprête à retrouver le Colonel Helena pour recevoir une nouvelle mission, les Rangers font route avec lui, désireux de mettre un terme aux agissements de comanches qui sévissent dans la région… Mais les agissements de ce groupe de Texas Rangers vont rapidement faire douter Bass de leurs motivations…
Si les western ont plus que jamais le vent en poupe, les aventures du Marshal Bass, inspiré d’un personnage ayant réellement vécu à cette époque, se distingue par la noirceur des personnages et l’âpreté des récits qui nous sont contés… Point de tome indépendant cette fois puisqu’il faudra attendre le dixième tome de la série pour boucler cette mission particulièrement dangereuse…
Sauvé in extremis par un groupe de Texas Ranger, le Marshal Bass va rapidement comprendre qu’il a mis le pied dans un nid de crotales dangereux et cruels… Et, malgré les menaces à peine voilées, il décide de faire un bout de chemin avec ces graines de pendus dont les exactions présentes et passées donneraient la nausée au plus endurci des outlaws…
Non content de nous livrer l’un de ces récits âpres et violents dont il a le secret, Darko Macan ajoute à son histoire un second arc narratif dont on se demande bien comment il va rejoindre le premier…
Celui-ci marque le retour de Doc Moon, personnage délicieusement ambigu croisé dans le tome 3 et qui œuvre comme soit-disante doctoresse qu’on paye pour abréger les souffrances de vieillards agonisant un peu trop longtemps ou de gamins trop malades pour qu’on daigne encore s’occuper d’eux… Mais, cette fois, elle décide de s’occuper d’une gamine de deux ans promise à une mort certaine… Ce second récit introduit une indéniable frustration dans la lecture de l’album : d’une part, on peine pour l’heure à comprendre ce quelle vient faire dans cette histoire, même si le personnage s’avère pour le moins attachant… Et d’autre part, elle oblige le lecteur à délaisser un temps le récit principal en abandonnant souvent Bass dans fâcheuse posture…
Porté par les sombres couleurs de Nikola Vitkovic, le dessin rugueux d’Igor Kordey pose d’emblée cette atmosphère poisseuse et poussiéreuse qui baigne chacun des tome du
Marshal Bass… Baignées d’une lumière ténébreuse, ses planches sont fascinantes tant ses cadrages sont puissant et incisifs, appuyant bien là où ça fait mal, distillant un sentiment de malaise diffus en mettant en scène avec semble-t-il un plaisir jubilatoire tant la folie que la cruauté des hommes…
Âpre, cruel et violent comme le furent les précédents opus du Marshal Bass, Texas Rangers a ceci de particulier qu’il faudra attendre un tome pour connaître le dénouement de cette sordide histoire…
Sauvé in extremis par un groupe de Texas Ranger dirigés par le capitaine Dexter Miller, le Marshal Bass va comprendre qu’ils ne sont pas ceux qu’ils prétendent être… Cela ne va pas les empêcher de les accompagner alors qu’ils partent mettre un terme aux agissements d’un bande de comanches, sachant pertinemment qu’il fait équipe avec une bade de crotales dangereux et venimeux…
Puissant et fascinant, le dessin d’Igor Kordey est au diapason du récit de Darko Macan qui met comme de coutume en scène des personnages inquiétants et tourmentés pour un western à la saveur unique ne ressemblant à aucun autre… Mais qu’il est frustrant d’attendre la suite d’une bonne et sordide histoire !
- Tout ce foin à propos de Topeka Kid. Je me demandais où est-ce que j’avais bien pu déjà entendre ce nom.
- Ah bon ?
- Je me suis dit qu’il devait figurer sur un avis de recherche. Alors j’ai cherché dans mon chapeau. Mais l’avis n’est plus là. Je ne me débarrasse des avis que lorsque l’homme recherché a été appréhendé ou abattu. Et puis je me suis rappelé avoir entendu dire que ce Topeka Kid avait été descendu il y a environ deux mois, dans le Missouri., si ma mémoire est bonne… Par un Shérif du nom de William Joseph Beatty.
- Ah bon Monsieur Bass ?
- Oui.
- Et que pensez-vous que ça signifie Monsieur Bass ?
- Je ne sais pas. Et vous, qu’en pensez-vous, Gabriel ?
- Je pense que vous avez déjà les deux pieds dans une tombe Monsieur Bass… Inutile de creuser davantage.dialogue entre le Marshal Bass et Gabriel