Après s’être improvisé négociateur pour sauver une vieille dame victime d’une prise d’otage, et causé au passage la mort de plusieurs collègues, Spoon et White sont affectés pour deux mois au New York Metropolitan Purchase Homeless Organisation… Et ce n’est clairement pas une promotion…

Mais lorsqu’ils apprennent que la platureuse et talentueuse journaliste Courtney Balconi dont ils sont assez peu secrètement tous deux amoureux s’apprête à s’envoler vers la Perfide Albion pour mener une enquête sur le preneur d’otage, chacun des deux pires flics du NYPD décide d’abandonner son poste et de l’y rejoindre…

Ils vont sans le savoir et sans même s’en rendre compte mettre les pieds dans un complot machiavélique visant à remplacer l’hériter du trône par un sosie…

Quelle bonne idée que de rééditer les albums de Spoon & White, flics navrant et dégénérés créés par Yann et Léthargie père et fils au crépuscule des années 90…

C’est donc vers la perfide Albion et sa terrible marmelade que se dirige nos deux apprentis héros persuadés d’être des flics talentueux et irrésistibles mais dont on se demande comment ils ont pu survivre aux trois premiers opus tant leurs rivalités amoureuses leur fait prendre des risques inconsidérés voire carrément mortels… On retrouve ce qui fait le charme de la série : des références à la pelle, des jeux de mots vaseux, un humour potache, des personnages totalement décalés et… Spoon & White, alias Mickey Spoon et Donald White… Le premier est un nabot immature qui connaît sur le bout des doigts les films et les répliques de Clint Eastwood et ne parvient pas à couper le cordon avec son doudou Goofy… Le second est une grande bringue dégingandé persuadé d’être un irrésistible tombeur doté d’une intelligence bien au-dessus de la moyenne… Alors qu’en fait non…

Pendant que Courtney Balconi, la seule personne à peu près censée de la série, enquête sur les morts mystérieuses d’agent du MI5 empoisonnés à la confiture radioactive, Spoon & White vont s’adonner à leur grand passe-temps : foutre un bordel innommable partout où ils vont passer, et là, ils sont clairement trop, trop forts…

Le dessin caricatural et délicieusement cartoonesque de la série est indéniablement l’une de ses grandes forces… C’est à partir de ce quatrième tome que Franck Isard rejoint l’aventure. Alors que Simon Léthurgie s’occupe de dessiner les personnages, Franck Isard se charge de dessiner les décors et d’encrer le tout… Et le fait est que le tandem fonctionne particulièrement bien, nous offrant des planches dynamiques et joyeusement déjantées…

Truffé de références aux films de Bond, MI5 et Perfide Albion oblige, et Clint Eastwood, Mickey Spoon oblige, de clichés cinématographiques et de blagues potaches, cette réédition de Spoonfinger sera pour les plus jeunes générations l’occasion de découvrir les enquêtes des flics les plus décérébrés du NYPD…

Après avoir semé une pagaille innommable dans la Grande Pomme et causé la mort de plusieurs collègues par leur inconséquence (on ne s’improvise pas négociateur, même par amour), voilà Spoon & White qui font route vers la Grande Bretagne pour y suivre la célèbre journaliste Courtney Balconi qui compte bien faire un scoop retentissant en enquêtant sur un preneur d’otage radioactif…

Le dessin cartoonnesque de Simon Léturgie, rejoint sur les décors et l’encrage par Franck Isard, mettent en image avec une redoutable efficacité le scénario déjanté de Yann et Jean Léturgie… Posez votre cerveau et laissez-vous entraîner dans cette irrésistible aventure trash et so british…

- Je détiens un secret capable de faire vaciller le monde civilisé tel que nous le connaissons.
- Hé ! Je ne suis pas sourde ! Pas besoin de hurler dans mon oreille !dialogue entre le preneur d’otage et son malheureux otage