Comme souvent, Louison rend visite à Fantine, sa grand-mère qui vit seule depuis la mort de son époux qu’elle aimait tendrement… Alors qu’ils évoquent le tragique accident de voiture qui a emporté le père de Louison et provoqué la dépression de sa mère, le chat rapporte un oiseau de papier que la jeune fille déplie… A l’intérieur, un dessin fait par sa grand-mère lorsqu’elle était enfant…
Depuis toute petite, cette dernière a pris l’habitude de coucher ses souvenirs, heureux ou malheureux, sur des feuilles de papier… Ce furent d’abord des dessins, puis des textes… Mais, plutôt que de les ranger dans un classeur où ses joies et ses peines ne pourraient que se sentir à l’étroit, elle a l’idée d’en faire des oiseaux de papier qu’elle a tout d’abord placé dans une cage avant que son mari et son beau-fils ne lui construise une magnifique volière qui abrite depuis ses joies et ses peines…
Fantine invite sa petite-fille à ouvrir quelques-uns de ses souvenirs… Mais la vieille dame est de santé fragile et tombe dans le coma… Chaque jour, Louison va ouvrir l’un de ses oiseaux en papier et lui raconter le souvenir s’y trouvant, dans l’espoir de la ramener à la conscience…
Voilà un récit envoûtant aux allures de contes moderne : une vieille dame qui toute sa vie durant a couché ses souvenirs sur papier avant d’en faire des origamis. Lorsqu’elle tombe dans le coma, sa petite-fille décide de lui lire ces souvenirs, établissant avec elle un lien touchant…
Au fil de l’histoire, sur ce drame d’une grand-mère malade va se greffer un autre drame, celui d’une mère qui a sombré dans la dépression à la mort tragique de son mari, abandonnant à sa fille la charge du quotidien… D’autres fêlures vont peu à peu apparaître, la relation avec sa propre mère basée sur une incompréhension, la douleur l’empêchant de voir la réalité des choses… A travers Louison qui délaisse ses études pour rester au chevet de sa grand-mère, les liens unissant ces trois femmes appartenant à trois générations différentes vont être chamboulés… Et, de ce bouleversement, pourra naître l’espoir de lendemains moins sombres…
Le dessin faussement enfantin de Nina Jacqmin, dont on a pu découvrir le talent singulier sur la Tristesse de l’Eléphant (sur un scénario de Nicolas Antona) ou sur George Sand - Ma vie à Nohant (scénarisé par Chantal Van den Heuvel), porte avec une sensibilité con-fondante le scénario délicat de Valerie Weishar-Giuliani qui fait une entrée remarquée dans le petit monde de la bande-dessinée.
Conte moderne et poétique, La Volière aux Souvenirs est une œuvre originale, sensible et touchante qui parle des relations entre trois générations de femmes, du lien privilégié qui peut se nouer entre une grand-mère et sa petite fille, et de l’incompréhension qui peut exister entre une mère et sa fille…
Fantine est une vieille dame qui toute sa vie durant, a couché ses souvenirs sur papier avant d’en faire des oiseaux en origami et de les mettre dans une magnifique volière… Lorsqu’elle tombe dans le combat, Louison, sa petit-fille, va lui lire ces souvenirs, découvrant des pans entiers d’une vie pleine de rires et de larmes, révélant des fêlures familiales anciennes…
Pour son premier album, le scénario délicat de Valerie Weishar-Giuliani est porté avec efficacité par le dessin faussement enfantin de la talentueuse Nina Jacqmin…
- Tout ira bien, maman.
- C’est si difficile. Ton père me manque tellement…
- Je sais, Maman, à moi aussi. Mais il faut que tu te battes, je suis là, moi !
- Je n’y arriverai jamais !
- Mamie va s’en sortir. Je le sais. Je le sens.
- Vous êtes si complices toutes les deux. Plus que je ne l’ai jamais été moi avec Mamie.
- Pourquoi tu dis ça, Maman ?
- Eh bien, toi tu comprends sa passion pour ses oiseaux de papier. Moi, j’ai toujours trouvé ça bizarre. J’en ai souffert lorsque j’étais petite.dialogue entre Louison et sa maman
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