Fourmille, Yuri et Grace sont à Copenhague en tant qu’agents des Yggdrasil, un groupe de métal suédois underground qui les entraîne dans le quartier de Christina où pléthore de substances hallucinogènes sont en vente libres…

Peu après avoir décidé de plaqué ces métaleux particulièrement exaspérant, voilà qu’une walkyrie passée de vie à trépas avant d’avoir mené à terme sa mission confiée par Odin : dérober un anneau maléfique au peuple nain et prendre la mer pour aller le détruire en le jetant dans la fournaise d’un volcan islandais…

La trame narrative de l’album évoque immanquablement la Grande Œuvre de J.R.R. Tolkien dont nous avons fêté ce 2 septembre le cinquantenaire de la disparition… Mais ne s’est-il pas lui-même abreuvé aux légendes nordiques pour composer son Seigneur des Anneaux, comme Wagner le fit pour son Anneau des Nibelung ?

Bien évidemment, le récit est parsemé de jeux de péripéties joyeusement foutraques durant lesquelles Fourmille va reprendre possession de son corps avant de l’abandonner à nouveau à une walkyrie vindicative entièrement tournée vers sa mission… Le scénario pourrait sembler classique aux lecteurs qui suivent ses aventures depuis le commencement, chaque tome explorant un territoire ou une culture avec un humour potache et décalé… Ils pourraient même penser que le scénario est par trop classique, sans réelles surprises qui viennent pimenter l’intrigue… Et pourtant, vers la fin de l’album, Arleston fait un double pas de côté qui vient changer le paradigme de l’histoire de façon originale et iconoclaste, l’achevant sur une délicieuse mise en abîme façon l’irrésistible scène du souk dans la Folle histoire de Max et Léon de Jonathan Barré… et je suis bien frustré de ne pouvoir en dire plus sans vous gâcher ce twist particulièrement savoureux…

Littéralement sublimé par les couleurs chatoyantes et lumineuses Nolwenn Lebreton, le dessin généreux de l’auteur italien Alessandro Barbucci s’avère encore et toujours sensuel et dynamique. Porté par un découpage ample et efficace qui renforce le comique des séquences déjantées imaginées par son comparse scénariste qui détourne sans vergogne les clichés entourant le quartier hippie de Copenhague en les accommodant avec une délicieuse sauce fantasy…

Ce douzième (eh oui, déjà !) album d’Ekhö Monde Miroir nous entraîne au cœur des légendes nordiques, de celles qui ont inspiré moultes œuvres et saga, de l’Anneau des Nibelungen de Wagner au Seigneurs des Anneaux de Tolkien…

L’action s’amorce dans le quartier hippie de Copenhague avant de nous entraîner dans le cratère de l’imprononçable Eyjafjallajökull, le chaudron des dieux où la Walkyrie qui, après son trépas, a pris possession de Fourmille compte bien détruire le maléfique (mais « précccccieux » !) anneau forgé par les nains…

Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, toute ressemblance avec des évènements fictifs n’est clairement pas dû au hasard… On retrouve bien évidemment l’esprit potache et décalé qui innerve cette série mise en images par les crayons virtuoses d’Alessandro Barbucci, eux même sublimés par les somptueuses couleurs de Nolwenn Lebreton… Mais un savoureux double twist scénaristique vient changer el paradigme de l’histoire, nous offrant une chute délicieusement iconoclaste qui prend à contre-pied les lecteurs se sentant un peu trop en terrain connu…

- Attendez ! Vous êtes qui exactement ?
- Svafa… Une des neuf Walkyries ! Je suis une guerrière d’Odin.
- C’est très bien, mais vous occupez le corps de mon amie Fourmille.
- Qu’importe les corps pour nous autres, créatures divines.dialogue entre Grace et Fourmille… euh,Svafa