Fiche descriptive Heroic-Fantasy Pendragon Tome 1 Jérôme Le Gris Paolo Martinello, Benoît Dellac Paolo Martinello Glénat 6 septembre 2023 14€50
9782344040140 Chronique L'Epée perdue Prémisses d’un règne annoncé |
Les anciens dieux semblent avoir abandonné les hommes et les terres d’Alba. Le départ des légions romaines a entraîné des guerres féroces et des luttes incessantes pour dominer les fragments de l’antique royaume… Merlin œuvre pour rétablir l’harmonie, persuadé que seul un roi à même de rétablir les anciennes croyances face à l’émergence du culte du Dieu Blanc pourrait rétablir l’harmonie sur ces terres ravagées. Pour l’enchanteur, il ne fait aucun doute que le jeune et bouillonnant Arthur, chef de guerre talentueux mais dénué d’ambition, sera ce roi tant attendu… Nimue Damonadae, Dame du Lac et des Fleuves, sent que l’avènement du roi est proche et elle s’est mise en quête de Calibur, l’épée perdue du Roi Pendraig Ru, celle-là même avec qui il décapita le Dieu-Loup il y a bien des siècles… Lorsque le roi Leodan meurt en défendant son royaume contre le prétendant éconduit de sa fille Elwen, Arthur combattait à ses côtés pour les beaux yeux d’Elwen dont il était éperdument tombé amoureux grâce aux manigances de Merlin… En se mariant avec elle, il pourrait siéger au Conseil et, plus tard, devenir Haut-Roi des Basses-Terres… Mais se montrera-t-il digne des espoirs que d’autres ont placé en lui en acceptant cette lourde charge ? une version ancrée dans l’histoire Né durant le moyen-âge et s’inspirant des légendes celtiques, le mythe arthurien est sans doute l’une des plus fascinantes créations littéraires européenne qui n’a cessé de fasciner et d’inspirer romanciers, cinéastes, créateurs, lecteurs et spectateurs…Jérôme Le Gris, à qui l’on doit notamment Lord Gravestone et la captivante adaptation d’Hawkmoon en BD, nous entraîne dans l’île de Bretagne au Vème siècle après Jésus-Christ. Les légions romaines ont abandonné ces terres inhospitalières et le culte du Dieu Blanc gagne partout du terrain alors que les anciennes croyances reculent, chaque jour davantage… Son introduction ancrant le récit dans le fantastique légendaire surprendra le lecteur en liant l’histoire une époque mythique et sauvage… Mais c’est surtout son Arthur qui surprendra : chef d’une troupe de mercenaire rompus au combat, fin stratège et tacticien, il n’a pas l’ambition de devenir roi, malgré l’espoir que semble placer en lui Merlin… Il n’a que faire de ses plans et ne souhaite rien d’autre que de pouvoir aimer Elwen et se croit encore être maître de son destin… Comme dans la légende classique, il est le fils bâtard du Haut-Roi, Brude le Fort, que l’on découvre mourant juste après qu’il ait banni son fils, le condamnant à une mort certaine, pour avoir tué, par jeu et cruauté, un roi allié… Ce fils n’est autre que Mordred chez qui on sent déjà la folie furieuse qui devient, de fait, le demi-frère d’Arthur… Ce ne sont pas là les seules infidélités que le scénariste fait à l’histoire originale. Mais elle a été tant de fois réécrite qu’on ne peut qu’accepter cette créative audace… Le lecteur se retrouve ainsi à la fois en terrain connu et en zone brumeuses, les noms de nombreux lieux ou protagonistes étant modifiées, jusqu’au nom d’Excalibur qui devient ici Calibor… Mais l’épée des haut-Roi n’a-t-elle pas aussi porté les noms de Caledfwlch ou d’Escalibor dans d’autres récits reprenant la geste arthurienne ? un dessin aussi épique que puissant Graphiquement, l’album est époustouflant… Paolo Martinello et Benoît Dellac ont indéniablement fait du bien bel ouvrage… Somptueusement maquettée, la couverture est de toute beauté et ancre d’emblée le récit dans la légende, avec ces couleurs automnales alors qu’on est happé par le regard froidement déterminé d’Arthur tenant fermement l’épée perdue des Haut-Rois. Les planches sont solidement charpentée grâce à un découpage nerveux et moderne qui donne à chaque case l’ampleur nécessaire pour accentuer sa dramaturgie. Il se dégage du trait conjugué des deux dessinateurs chevronnés une puissance saisissante alors que les bâtiments massifs qu’on imagine hérités de Rome s’avèrent vertigineux tandis que chacun des personnages de l’intrigue apparaît comme étant particulièrement charismatique… On perçoit d’emblée tant la détermination de Merlin ou d’Elwen, la noblesse d’âme d’Arthur ou la folie de Mordred. La mise en couleur sublime chaque planche et contribue à mettre en place l’atmosphère singulière qui baigne ce récit épique…Premier opus d’une tétralogie, l’Epée Perdue revisite la geste arthurienne en l’ancrant dans l’époque où cette dernière est censée se dérouler, à savoir au Vème siècle après Jésus-Christ, peu après que les légions romaines aient abandonné l’île de Bretagne qui a alors sombré dans la violence et le chaos. Arthur n’est alors qu’un chef de guerre fin tacticien et redoutable combattant, fils bâtard du Haut Roi des Basses Terres qui se meurt juste après avoir banni son fils Mordred pour le meurtre d’un roi allié. Héritier des savoirs anciens, Merlin œuvre pour faire d’Arthur son successeur pour mettre un terme aux guerres incessantes et meurtrières qui déchirent Alba tandis que Nimue, la Dame du Lac, est parti retrouver Calibur, la mythique épée du roi Pendraig Ru… Mais pour devenir le prochain Haut-Roi, Arthur se doit d’épouser la fille du défunt roi Leodan… Le dessin puissant de Paolo Martinello et Benoît Dellac met superbement en scène le récit aussi captivant qu’audacieux signé Jérôme Le Gris… Et c’est peu dire qu’il nous tarde de lire la suite… - Pourquoi m’as-tu appelé ?
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