Fiche descriptive
17€90
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() En décembre 1896, tandis que l’Opera Garnir fait salle comble, le Tout-paris découvre la mise en scène macabre du meurtre du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du Président Faure : l’homme est retrouvé suspendu à des cordes, éclaboussant le public de son sang… Présent lors du drame, Royan se lance à la poursuite du tueur… Dans la morgue de l’Hôtel Dieu, il est confronté à une femme inquiétante qui parvient à lui filer entre les doigts… Toujours hanté par la perte de sa fille et frayant désormais avec les Ligueurs de Paul Déroulède, l’ex-inspecteur se lance dans une enquête abyssale teintée de spiritisme et d’hypnose dont il ne sortira pas indemne… ![]() un polar glaçant qui nous entraîne à la lisière du fantastique Faisant suite à Automne en Baie de Somme, Hiver à l’Opéra nous entraîne dans une nouvelle enquête du désormais ex-inspecteur Broyan.Se déroulant en partie dans les entrailles de l’Opera Garnier inauguré en 1875 avec un meurtrier frappant semble-t-il à l’aveugle, impossible pour le lecteur de ne pas tisser des liens avec le fascinant roman de Gaston Leroux… Le scénariste, Philippe Pelaez, ne mentionne-t-il pas d’ailleurs le fameux incident survenu le 20 mai qui valut à Claudine Chomeil, femme d’origine modeste mais passionnée d’Opéra, d’être tuée par la chute du contrepoids d’un lustre lors d’une représentation du Faust de Gounod, drame qui inspira Leroux pour l’un des épisodes de son fascinant récit… Mais ce ne sont pas là la seule analogie avec l’œuvre emblématique de l’auteur du Mystère de la Chambre Jaune ! De là à imaginer que, par une savoureuse mise en abîme, Gaston Leroux se serait inspiré de cette étrange affaire pour tisser son récit, il n’y a qu’un pas, certes vertigineux, mais qu’on a envie de franchir… ![]() Une nouvelle fois, on ne peut qu’être fasciné par le somptueux dessin d’Alexis Chabert. Que dire de cette couverture fascinante rehaussée d’or, composée comme celle d’Automne en Baie de Somme et évoquant les peintures d’Alfons Mucha ? Une femme élégante vêtue de rouge cachant son beau visage derrière un masque immaculé, avec la salle de l’Opéra Garnier baigné d’un lac de sang où une barque inquiétante s’avance vers le spectateur, deux corps qu’on imagine sans vie à son bord, guidée par un sinistre nocher… Moderne et très créatif, les planches de l’album impulsent un rythme soutenu à l’album dont les cases évoquent de somptueux tableaux… D’ailleurs, à l’instar du premier opus, l’artiste s’est amusé à truffer l’album de références aux peintres de l’époque, tel Edouard Léon Cortès, peintre du Paris de la Belle Epoque et de l’entre-deux guerre qui aimait, comme Alexis Chabert, jouer avec les ombres, les lumières et les effets météorologiques… ![]() ![]() Récemment mis à pied, l’inspecteur Broyan assistait à une représentation de la Damnation de Faust de Berlioz lorsque le colonel Tréveaux est assassiné, son cadavre suspendu, tel le christ en croix, se vidant de son sang sur le public… L’ex-inspecteur s’élance à la poursuite de l’assassin sans savoir que sa traque le conduira dans une enquête perturbante dont le policier, déjà éprouvé par la mort de sa fille, ne sortira pas indemne… S’inscrivant dans une veine littéraire et poétique, le sanglant scénario de Philippe Pelaez est superbement mis en image par un Alexis Chabert particulièrement inspiré dont les planches somptueuses redonnent vie à un Paris gangréné par les ligues hostiles à la République parlementaire… Après l’hiver viendra le printemps qui s’annonce incendiaire… Mais qui peut vraiment se résigner à la perte d’un être cher ? Quelles prières peuvent atténuer si intense, si injuste, si dévastatrice ? Il n’en existe pas monsieur Broyan. Aucune supplique, aucune oraison ne peut ramener à la vie ceux qui nous ont quitté. Mais… Mais il y a peut-être autre chose… Un autre pouvoir, une autre puissance de retrouver l’esprit des défunts. absentes adsunt, monsieur Broyan… Les absents sont présents.l’inspecteur Amaury Broyan
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