Libéré de sa prison par l’Atlas, Rubéus Kahn est redevable envers lui, voir même franchement contraint de lui obéir puisque que cette dernière détient son fils en otage… Mais pour l’heure, il vivait à la cool, incognito mais sous surveillance d’Atlas, en compagnie de Mimi qui s’attache à récupérer tous les trafics du quartier…

Mais lorsque d’autres démons surgis des entrailles de Terra Amata s‘apprêtent à mettre la ville à feu et à sang et qu’on annonce que Rubéus Kahn est de retour pour les défoncer, son sang bouillonnant ne fait qu’un huitième de tour et il s’empare du droïde pour en découdre… Après un combat aussi violent qu’expéditif, son oncle, à deux doigts d’être écrasé par Rubéus qui le déteste cordialement, parvient à le convaincre de (re)travailler pour lui et de chapeauter une école de formation des pilotes auquel il enseignera ses techniques uniques de combat… Mais, connaissant la haine que lui voue son cher neveu, il le fait prudemment suivre et surveiller par un droïde secrétaire reconverti en chien…

Mais, bien que doués, les pilotes qui l’admirent meurent un à un, ce que Rubéus a un peu de mal à encaisser. Lorsqu’il apparait que les démons seraient peut-être envoyés par son oncle pour rendre ses usines indispensables, Rubéus décide de s’introduire dans ses bureaux pour y exhumer des preuves de sa forfaiture…

Après un petit temps de dormition, Joann Sfar et Lewis Trondheim reprennent du service sur les chapeaux de roues et continuent à donner des sueurs froides aux webmasters avec leur série tentaculaire et leur numérotation chaotiques mais néanmoins parfaitement cohérente…

Parmi les innombrables séries dérivées de leur monumentale Donjon, Donjon Antipodes + est sans nul doute la plus surprenante puisqu’elle transpose leur univers dans une époque plus contemporaine voire carrément futuriste, avec un Robert de Vaucanson, alias Rubéus Kahn, comme lointain descendant de Herbert de Vaucanson, la couleur rouge et la hargne au combat de Marvin en plus… On retrouve donc notre valeureux et colérique héros, chien de guerre violent et efficace qui va se confronter une nouvelle fois à son oncle détesté dont on se demande combien de temps il tiendra sans le trucider tant il apparait comme particulièrement antipathique… Parce que mine de rien, ce type est une sacrée saloperie…

Truffé d’humour, de références à la culture pop et de dialogues irrésistiblement percutants, le scénario entraîne le lecteur sur un rythme endiablé, ne laissant au lecteur comme à Rubéus qu’assez peu de temps pour souffler et se poser… Pour le lecteur, je ne sais pas, mais pour Rubéus, je ne pense pas que le farniente appartienne à son vocabulaire… L’album se fini sur une (double) chute particulièrement vertigineuse qui donne furieusement envie de lire la suite (« jusque-là, tout allait bien »)…

Le dessin virevoltant de Vince s’avère redoutablement dynamique avec des scènes de combat jubilatoirement violente et des moments de grâce et même de poésie (si, si)… qui ne durent qu’un instant, il y a quand même des gnons à distribuer et des démons à trucider… Malgré la furie destructrice qui balaye l’album, l’ensemble s’avère néanmoins particulièrement sombre, Antipodes oblige, la mise en couleur de Walter venant soutenir le propos avec efficacité…

Mené tambour battant et donnant des sueurs froides aux webmaster de par la tentacularité de la série et sa numérotation chaotique mais cohérente, Changement de Programme (qui se termine en -am) poursuit l’iconoclaste série Donjon Antipode + qui se déroule dans le futur et met en scène un lointain descendant de Herbert de Vaucanson, Robert du même nom, Rubéus Kahn pour ses intimes.

Contraint de servir l’Atlas qui l’a sorti de la prison dans laquelle il croupissait (et qui détient son fils !), Rubéus va se retrouver à (re)travailler pour cet oncle qu’il déteste pour former de jeunes pilotes en pamoison devant son pédigré afin qu’ils puissent combattre à ses côtés les hordes de démons surgis des entrailles de Terra Amata pour bousiller tout ce qui se trouve sur leur passage… Mais, subodorant que son oncle est derrière leur surprenante prolifération, Rubéus Khan va tenter d’en apprendre plus sur les magouilles familiales…

Rehaussé par les couleurs brulantes de Walter, dynamique et déjanté, le dessin de Vince, porte efficacement ce récit truffé de mandales et de références signé comme il se doit par Joann Sfar et Lewis Trondheim qui remettent Donjon sur le devant de la scène en multipliant les sorties… pour notre plus grand plaisir !

- Viens ! Tu as bien mérité un massage…
- …
- Cocktails pour mon neveu et moi ! Deux Vodka-Martini !
- Une bière, ça ira.
- Tu veux une pipe après le massage ?
- C’est vous qui la faites ?
- Ah Ha ! Toujours le sens de l’humour, c’est important. Bon, parlons affaire.dialogue entre