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Paris Rouge
l'Enfer pour Aube



Fiche descriptive

Policier Historique

l'Enfer pour Aube

Tome 2

Philippe Pelaez

Tiburce Oger

Tiburce Oger

Soleil

15 novembre 2023


15€95

9782302094215

Chroniques
Paris Apache
Aube de Sang
Paris Rouge
l'arme du faible

Mai 1871. Se sachant menacé par les Communards, le gouverneur de la Banque de France décide d'en ensabler les sous-sols, sans pour autant empêcher quelques opportunistes de mettre la main sur un véritable trésor.

Trente ans plus tard, Angèle, traquée par les policiers, s'apprête à affronter ses propres démons du ventre de Paris jusqu'au symbole même de la répression : le Sacré-Coeur.
un chef d'oeuvre!


l'arme du faible
L'Enfer pour Aube, planche du tome 2 © Soleil / Oger / PelaezMai 1871. Le formidable espoir né de la Commune va bientôt être balayé tandis que les Versaillais s’apprêtent à rentrer dans Paris.

Se sachant menacé par les Communards, le Gouverneur de la Banque de France décide d’ensabler les sous-sols pour empêcher les opportunistes de mettre la main sur la réserve d’or… Mais le Directeur de la Monnaie de la Commune exige qu’il lui remette deux cent mille francs or pour que le Comité de Salut Public puisse battre monnaie et payer ses hommes. Une partie de l’escorte va tenter de s’en emparer mais le Capitaine Ronan Le Vedec, un fervent communard chargé du convoi, va se dresser sur leur route…

Trente ans plus tard, traquée par les policiers, Angèle doit désormais affronter seule ses démons et projette de s’attaquer au symbole de la répression des communards érigé pour rétablir « l’ordre moral » souhaité par le Général Mac Mahon…


Après un premier tome fascinant où l’on voyait un meurtrier acrobate assassiner un à un des notables dans le Paris de la Belle Epoque, nous attendions avec impatience la suite et, hélas, fin de ce diptyque poétique, romantique et romanesque.

un récit historique et romanesque qui prend racine dans le sang de la Commune
L'Enfer pour Aube, planche du tome 2 © Soleil / Oger / PelaezLa première partie de ce second tome est un saisissant flashback qui nous ramène aux racines du mal, lors du fameux vol du magot de la Commune et les tragiques évènements qui ont suivi et fait naître cet impérieux désir de vengeance dans l’âme meurtrie d’une petite fille… A l’instar d’un Edmond Dantès désireux de connaître l’identité de ceux qui ont ruiné sa vie, les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu et l’on comprend les raisons qui ont poussé l’assassin à frapper et l’explication du modus operandi du meurtrier, avec ce Napoléon en or dont on sait à présent qu’il appartenait au fameux butin tâché du sang des Communards…

Outre son ancrage éminemment littéraire et la poésie qui baigne le récit et que l’on retrouve dans des récitatifs ciselés, le scénario entraînant de Philippe Pelaez met en lumière la répression sanglante dont furent victimes les communards et le traitement qui leur fut réservé après leur défaite jusqu’à leur déportation en passant par le camp de Satory où ils furent parqués et où beaucoup périrent de blessure ou de maladie, quand ils n’y étaient pas purement et simplement exécutés… eux qui n’eurent commis d’autre faute que d’avoir osé rêver un monde plus juste et plus égalitaire… La Commune est une parenthèse historique qui n’est pas même abordé au collège ou au lycée, comme si l’évocation de cette utopie sociétale risquait de souffler sur les braises et raviver le brasier de la Révolution. La période n’en reste pas moins complexe, avec ses exactions de part et d’autre des barricades, même si la violence dont firent preuve les insurgés répondait à celle, trop souvent considérée comme légitime, que leur infligeai le Gouvernement de Thiers… « La souffrance et la haine sont sœurs », comme le soulignait Victor Hugo dans À ceux qu’on foule aux pieds dont un vers inspira le titre de cet envoûtant diptyque…

L'Enfer pour Aube, planche du tome 2 © Soleil / Oger / PelaezPrincipaux protagonistes de ce second opus, Angèle et l’Inspecteur Gosselin, sont deux personnages bougrement intéressants qui possèdent chacun leur part d’ombre et partagent une même vision de la société, même s’ils sont de part et d’autre de la loi… Le final s’avère haut en couleur alors que l’un tente de raisonner l’autre, lui tendant même une main secourable… Angèle parviendra-t-elle à la saisir ou ira-t-elle au bout de son implacable vengeance en détruisant le symbole réactionnaire érigé par les Versaillais ?

un dessin somptueux et élégant au diapason de l’histoire
L’implacable scénario de Philippe Pelaez est superbement mis en image par les pinceaux virtuoses d’un Tiburce Oger comme toujours très inspiré. Son Paris de la Belle époque est retranscrit avec finesse avec son style singulier et des couleurs charbonneuses qui évoquent tant les photographies d’antan que la misère du peuple qui contraste avec l’opulence des quartiers bourgeois… Quant au rouge, seule couleur à émerger de la noirceur d’une époque très contrastée, elle semble symboliser le rouge de la Commune et la répression sanglante qui s’abattit sur les communards en déroute… Conjugué à un sens du cadrage saisissant et porté par un découpage envoûtant qui tous deux renforcent avec art la dramaturgie de l’histoire, dynamisant les scènes d’action et retranscrivant avec finesse les états d’âmes de personnages tourmentés qu’il anime, son trait souple et élégant est l’une des force de ce diptyque… Le fond rejoint ainsi la forme dans cet album joliment édité et chapitré par de fausses unes du Petit Journal qui nous immergent plus encore dans ce fascinant Paris de la Belle Epoque.

L'Enfer pour Aube, planche du tome 2 © Soleil / Oger / PelaezPhilippe Pelaez et Tiburce Oger associent leurs talents pour nous entraîner dans le Paris de la Belle Epoque et suivre le sillage d’un mystérieux meurtrier acrobate qui assouvit une vengeance dont les racines s’abreuvent au sang de la Commune…

Porté par une structure narrative audacieuse mais parfaitement maîtrisée, des récitatifs ciselés et poétiques et des dialogues percutants, le scénario romanesque et poétique de Philippe Pelaez met en lumière la sanglante répression dont furent victime les communards et l’application du très conservateur gouvernement de Thiers à salir leur image. Ses personnages tourmentés sont superbement mis en scène par l’impressionnant Tiburce Oger dont le trait souple et plein d’élégance nous offre de saisissant portraits des miséreux et des laissés pour compte de la Ville Lumière…

Après un premier opus très orientée polar, ce second tome se veut plus historique, une bonne partie de l’histoire se déroulant durant la Semaine Sanglante et les jours qui suivirent, alors que des soldats sans scrupules tentent de faire main basse sur un beau paquet d’or versé aux Comité de Salut Public par le Gouverneur de la Banque de France…

Amateurs de récits historiques et romanesques, ne manquez sous aucun prétexte ce fascinant diptyque qu’est Enfer pour Aube !


Il y a des morts accidentelles dans toutes les guerres ! Ceux qui pleurent aujourd’hui s’indignaient moins il y a trente ans quand on fusillait des enfants devant l’école militaire, ou quand on fracassait les crânes des blessés de Saint-Sulpice. Je ne suis pas plus sanglante ni plus sanguinaire qu’ils ne l’ont été. La violence est un mal nécessaire. Rien ne se fait ou ne se défait sans elle.Angèle

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

Cette fiche est référencée comme inspi pour 1 jeux de rôle.

Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.