Guerrière prometteuse, gaffeuse et intrépide, Léonarde rêve d’aventures… Après avoir trouvé par hasard une formule magique dans les vieux parchemins poussiéreux du Prince, elle n’a plus qu’une idée en tête : l’utiliser pour pouvoir communiquer avec les leus et les goupils antropomorphiques qui vivent dans la forêt pour pouvoir pacifier les relations entre les humains et eux. Mais le roi ne l’entend pas de cette oreille et lui demande instamment de ne plus entraîner sa fille, la princesse Eldorise, dans ses dangereuses escapades nocturnes…

Mais Léonarde n’en fait qu’à sa tête et décide de faire le rituel… qui la transforme en Goupile, bien incapable de communiquer avec les hommes ! Poursuivis par les gardes du château, elle trouve son salut dans la fuite et se réfugie dans la forêt où elle croise Ranoche, chefs des Leus et Haut lettré qui, par chance, parle la langue des goupils… Elle se confie à lui et lui raconte son histoire… Intéressé, Ranoche lui propose de lui venir en aide dans sa folle quête…

Mais, comme Léonarde l’apprendra à ses dépens, on ne s’improvise pas ambassadrice des hommes, surtout lorsqu’on a l’apparence d’un goupil ! Mais, en plus d’être courageuse, la guerrière est des plus obstinée et a de la ressource !

Pour signer ce conte médiéval drôlement envoûtant, Isabelle Bauthian retrouve la talentueuse Anne-Catherine Ott avec qui elle avait déjà signé les excellents Horizon, le Havre ou Versipelle. Et le fait est que ces retrouvailles s’avèrent particulièrement enthousiasmantes !

Très colorée, la couverture donne d’emblée furieusement envie de se plonger dans l’album et les premières planches ne font qu’affuter ce désir tant on s’attache d’emblée aux deux personnages exposés dans l’introduction : Léonarde bien évidemment, que l’on découvre sous son apparence humaine, mais aussi la Princesse Eldorise dont l’apparence cache un personnage aussi généreux que courageux… On se laisse entraîner par le rythme virevoltant de l’histoire qui nous happe dès les premières pages pour ne plus nous lâcher qu’à la toute fin de l’album… On suit les aventures de de l’iconoclaste Princesse, bientôt rejoints par ses deux frangins, l’aîné, érudit qui se plonge dans la lecture des grimoires anciens, et le plus jeune dont le caractère bien trempé s’avère aussi horripilant qu’irrésistible… Ensemble, ils vont tenter de sauver ce qui peut encore l’être et s’efforcer de retrouver leur amie disparue qui, entre les clans des leus et celui des goupils, va avoir fort à faire pour restaurer le dialogue entre les peuples ! Car humains, goupils et leus, écrasé par un passif grégaire, ne semble rêver que d’en découdre ! Seul un miracle semble pouvoir ramener la paix ! Un miracle ou le terrifiant Houéran, dont l’existence est, il est vrai , sujette à caution !

L’univers envoûtant et les personnages un brin déjantés imaginés par la scénariste sont superbement mis en valeur par le découpage incisif et le trait formidablement expressif d’une Anne-Catherine Ott comme de coutume très inspirée. L’apparence, les trognes et les expressions de ses personnages sont d’un dynamisme impressionnant, contribuant à les rendre particulièrement attachants et soulignant avec une rare efficacité le comique de situation des différentes séquences qui émaillent le récit. Tanja Wenisch, dont on put apprécier le talent dans le Furioso de Philippe Pelaez et Laval NG ou dans le Paris des Merveilles de Pierre Pevel et Etienne Willem, signe quant à elle des couleurs lumineuses qui baignent ce récit jeunesse d’une lumière fantastique qui sied parfaitement au récit…

Cette nouvelle série jeunesse qui marque les retrouvailles des talentueuses Isabelle Bauthian et Anne-Catherine Ott s’avèrent on ne peut plus captivante et particulièrement enthousiasmante…

Dans un monde médiéval anthropomorphique, humains, leus et goupils ne vivent pas en bonne entente et un rien suffirait à les faire basculer dans une nouvelle guerre… Mais Léonarde, jeune guerrière prometteuse, intrépide et gaffeuse ne l’entend pas de cette oreille et compte bien poursuivre le rêve de sa défunte mère en instaurant une paix durable entre ces différents peuples avec l’aide de sa bonne amie la princesse Eldorise… Las, l’utilisation d’un rituel censé lui permettre de comprendre la langue des loups et des goupils la transforme en renarde et la force à trouver refuge au cœur d’une forêt hostile…

L’univers envoûtant, les dialogues décapants et les dessins formidablement expressifs sont au service d’un récit entraînant et virevoltant, plein d’humour et de malice porté par des personnages iconoclastes et attachants que l’on espère retrouver dans d’autres aventures tant nous avons apprécié leur compagnie et leur caractère souvent bien trempé… Certes ce récit se destine à la jeunesse mais croyez-moi sur parole, le charme de la plume d’Isabelle Bauthian et les crayons alertes de Anne-Catherine Ott opérant, les parents prendront un réel plaisir à arpenter cet univers jubilatoire et baroque !

- Snif ! C’est… bon. Je m’en suis sortie. Je ne peux plus communiquer avec les humains, mais ça veut dire… ça veut forcément dire que je peux communiquer avec les bêtes. La formule a fonctionné ! Il ne me reste plus qu’à aller parler aux bêtes. Je vais leur dire… Je vais leur dire… Je vais leur dire que si elles continuent d’attaquer les humains dans la forêt, elles vont faire des dégâts, et le Houéran va sortir de sa tanière. Qu’il s fâchera, qu’il attaquera… qu’il lest mangera !

Mais qu’on peut quand même discuter entre gens civilisés. Quand je les aurais convaincus, on trouvera un enchanteur pour me faire redevenir humaine. Voilà. Parfait. Pourquoi les bêtes refuseraient la diplomatie ? Personne n’aime la vio…

- Je… Bonjour, bêtes, mes semblables ! J’ai une proposition à vous que vous ne pourrez pas refuser !le plan improvisé et audacieux de Léonarde