Haut de page.

Les Griffes du Gévaudan [1/2]
Les Griffes du Gévaudan



Fiche descriptive

Histoire

Les Griffes du Gévaudan

Tome 1

Sylvain Runberg

Jean-Charles Poupard

Jean-Charles Poupard

Glénat

10 janvier 2024


15€50

9782344032312

Chronique
Les Griffes du Gévaudan [1/2]
Aux source de l’histoire

Été 1765. Quand François Antoine arrive dans le Gévaudan avec son fils pour enquêter sur une série d’exactions, la population est traumatisée. Depuis un an, on décompte dans cette région des dizaines de victimes, avant tout des femmes et des enfants, tuées dans des conditions atroces au bord des chemins.

Les survivants décrivent tous une créature terrifiante, un animal inconnu, un fauve à moins que ce ne soit un loup-garou ? Pour l’Eglise, nul doute, c’est un fléau envoyé par Dieu !

Missionné par le roi pour mettre fin à ce carnage, François Antoine préfère écarter ces élucubrations… Selon le porte-arquebuse du roi, il est simplement question d’un loup. Mais pour son fils, plusieurs indices troublants laissent à penser qu’il s’agit d’autre chose, de bien plus terrible... Quelle sorte d’animal décapite, démembre et parfois déshabille ses proies ? Et comment expliquer, que les témoins des attaques n'arrivent pas à identifier l'animal, dans une région où le loup est un animal que l’on rencontre régulièrement ?

Ni les balles des chasseurs ni les battues ne seront d’un grand secours et tandis que père et fils s’affrontent sur la nature de cette « Bête » insaisissable, la traque devient une affaire d’État… La tension monte, les attaques redoublent d’intensité et une sombre rumeur ressurgit du passé… une histoire où vengeance et loi du silence se mêlent aux crocs et aux griffes. Pour nos deux enquêteurs, l’adversaire sera pluriel, féroce et animé d’une haine sans limites…
un excellent album!


Aux source de l’histoire
Les Griffes du Gévaudan, planche du tome 1 © Glénat / Poupard / RunbergEté 1765. Une créature terrifiante fait régner la terreur en Gévaudan. On dénombre des dizaines de victimes qu’on impute à un loup gigantesque. Sur ordre de Louis XV, François Antoine, sous-lieutenant de la Capitainerie royale de Saint-Germain-en-Laye et porte-arquebuse du roi, est dépêché sur place avec son fils, Robert François Antoine de Beautern, pour traquer et abattre la Bête.

Alors que pour l’Eglise, représenté par l’Evêque de Mende, la créature est un fléau envoyé par Dieu pour punir les croyants qui s’éloignaient de lui, François Antoine se veut plus cartésien et clame que la Bête ne peut être autre chose qu’un loup particulièrement féroce. Mais plusieurs indices concordants que son père écarte pourtant poussent Robert à y voir quelque chose de plus terrifiante encore… Quel sorte d’animal décapiterait, démembrerait et déshabilleraient ses proies? Et surtout pourquoi les nombreux témoins des massacres n’auraient pas identifié le monstre comme étant un loup, animal courant et connu de tous ?

Les Griffes du Gévaudan, planche du tome 1 © Glénat / Poupard / RunbergLa traque de la Bête prend un tournant étrangement politique, devenant même une affaire d’état, alors que la tension va grandissante entre le porte-arquebuse du roi et les chasseurs venus des quatre coins du royaume pour toucher la récompense promise par le roi. Pourquoi François Antoine semble-t-il si pressé de clore cette affaire ? Jusqu’où est-il prêt à aller pour tuer la Bête ?


un récit fascinant ancré dans l’histoire
La Bête du Gévaudan a fait couler beaucoup d’encre et fait de nombreuses victimes, entre le 30 juin 1764 et 19 juin 1767… La presse s’en est d’emblée emparé, contribuant à forger le mythe sans que l’on puisse à ce jour identifier clairement le coupable… Ou les coupables ! Y avait-il une ou plusieurs bêtes ? Etaient-ce des loups, ce qui est peu probable, ou des canidés ou quelques fauves exotiques ? Doit-on y voir la marque de l’homme qui aurait dressé des animaux pour tuer, animé par un esprit de vengeance comme le suggèrent Abel Chevalley et Henri Pourra dans leurs romans respectifs ? Le Comte de Morangiès ou Antoine Chastel sont-ils de possibles tueurs en série ? Ces nombreuses conjectures et l’absence de réponses définitives a indéniablement alimenté la légende de la Bête du Gévaudan, inspirant romanciers, scénaristes, cinéastes et créateurs de jeux pour de longues années encore… Mais quand ils ont les qualités de ce diptyque, qui s’en plaindrait ?

Pour tisser son récit, Sylvain Runberg revient aux sources du mythe pour ancrer son récit dans la Grande Histoire. D’emblée, il replace l’intervention de François Antoine dans un cadre très politique, avec cette Bête qui semble défier l’autorité royale, jetant le discrédit sur la capacité de Louis XV à protéger son peuple. Remarquablement bien construit, le scénario souligne la peur qui régnait alors dans le nord du Gévaudan et cette atmosphère oppressante distillée par la présence de la Bête. La tension entre « Monsieur Antoine » et le grand louvetier Jean Charles Marc Antoine Vaumesle d'Enneval est palpable dès leur première rencontre et va aller crescendo jusqu’à ce que le roi ne leur donne l’ordre de quitter le Gévaudan. Les Griffes du Gévaudan, planche du tome 1 © Glénat / Poupard / RunbergLes différents personnages, des Antoine père et fils au Comte de Moncan et son fils, de l’Evêque de Mende aux des Enneval, des inquiétants Chastel au marquis de Morangiès, sont tous campés avec finesse et crédibilité, accentuant l’immersion du lecteur dans ce récit où personne ne semble jour franc-jeu… Le récit s’avère tout à la fois crédible, passionnant et conforme à ce qu’on sait de l’histoire…

Le trait réaliste de Jean-Charles Poupard et son remarquable traitement de la lumière renforce cette atmosphère oppressante distillé par le scénario ciselé de Sylvain Runberg. Servis par des cadrages fascinants, ses visuels du Gévaudan sont de toute beauté et sa façon d’animer ses personnages et de les faire évoluer dans ces décors particulièrement efficaces tandis que son travail sur les personnages souligne leurs parts de ténèbres, faisant de chacun d’eux un suspect potentiel, pour peu qu’on accrédite une intervention humaine dans les nombreuses victimes de la Bête… Malgré des récitatifs et des dialogues généreux, sa narration graphique s’avère particulièrement fluides. Se poursuivant sur le dos de l’album, l’illustration de couverture impressionne avec cette Bête semblant sortie de quelques grimoires d’animaux fantastiques alors qu’elle ne fait que s’inspirer des descriptions et des dessins réalisés à l’époque des faits…

Les Griffes du Gévaudan, planche du tome 1 © Glénat / Poupard / RunbergVéritable cold case du Grand Siècle, l’affaire irrésolue de la Bête du Gévaudan n’a pas fini d’inspirer scénaristes, romanciers, cinéastes et créateurs…

Sylvain Runberg retrouve Jean-Charles Poupard avec qui il avait signé Le Chant des Runes pour nous entraîner dans le Gévaudan du XVIIIe siècle à la suite de François Antoine, sous-lieutenant de la Capitainerie royale de Saint-Germain-en-Laye mandaté par le Roi Louis XV pour traquer et tuer cette bête qui terrorise la région…

S’appuyant sur une solide documentation et sur le dessin réaliste Jean-Charles Poupard, le scénariste signe un scénario édifiant et passionnant, donnant vie aux différents protagonistes de cette affaire qui défrayait déjà la chronique à l’époque des faits…

Ce premier opus des Griffes du Gévaudan ravira les amateurs d’histoires mystérieuses et de récits historiques ancré dans les légendes et les croyances populaires…


- Père… La tête de cette jeune femme a été tranchée puis reposée sur le corps : aucun animal n’aurait pu faire cela !...
- Il suffit Robert-François ! C’est une bête que nous traquons et rien d’autre !dialogue entre

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

Cette fiche est référencée comme inspi pour 1 jeux de rôle.

Hurlements est un jeu initiatique où les joueurs découvrent peu à peu de grands secrets, aussi est-il difficile d'en révéler beaucoup et si l'on devient Veneur (nom donné au meneur de jeu), il est alors impossible de prendre part à ce jeu en tant que joueur...