L’ambitieuse et florissante entreprise financée par Eugène Lemarchand, riche industriel du Conquet, et dirigée par Yves Kerléo, est au bord de la ruine… Tout cela à cause du fils Lemarchand, revenu d’exil qui les a fait tomber dans un traquenard financier pour pouvoir prendre le contrôle de l’entreprise familiale…

Pour renflouer leur affaire, François suggère à Yves une folle entreprise : racheter l’épave du Vesper, un cargo échoué lors d’une tempête et dont les entrailles regorgeraient de tonneaux de vins qu’ils pourraient revendre à bon prix. L’affaire s’avère audacieuse mais risquée et, après quelques réticences superstitieuses, Yves accepte à condition que personne ne risque sa vie dans l’aventure…

Reste à convaincre Yann, ce qui ne sera pas une mince affaire… Pour compliquer les choses, ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’épave du Vesper…

Francois Debois et Serge Fino poursivent leur adaptation du romanesque Pain de la Mer, roman de Joël Raguénès.

On y retrouve Yves Kerléo en fâcheuse posture, contraint de renoncer à ses principes pour devenir un pilleur des mers en tentant de s’accaparer la cargaison d’un cargo échoué. Mais entre la faillite et une entreprise aventure, Yves a tôt fait de choisir… Il va préparer avec un soin méticuleux le rachat de l’épave, faisant courir quelques rumeurs quant au contenu et à l’état du Vesper afin de faire baisser les prix et décourager d’éventuels acquéreurs tout en montant une équipe pour transbahuter sa cargaison… Il va recevoir le soutien inattendu d’Estelle qui voit là l’occasion de retrouver celui qui fut son amant. S’abandonnera-t-il une fois encore à la passion ? Yves et ses hommes parviendront-ils à récuperer la précieuse cargaison du Vesper et à redresser son affaire ? Yann pourra-t-il enfin épouser sa promise ? Que va tenter Félix pour faire péricliter leur affaire et mettre la main à vil prix sur la désormais fragile entreprise familiale ? Que de questions dans ce récit qui nous immerge avec force dans la Bretagne du début du XXe siècle, écartelé entre croyances, traditions et modernité !

Outre l‘histoire joliment troussé et faisant la part belle aux sentiments, le dessin somptueux de Serge Fino est indéniablement l’un des atouts de cette série. Son trait réaliste et généreux immerge le lecteur au cœur de la Bretagne, nous donnant à voir les beautés terrifiantes de l’Océan d’où tant de familles tirent leurs substances, bien souvent au péril de leur vie. Ses couleurs subtiles parviennent à saisir et à retranscrire les ambiances des côtes bretonnes et cet océan si versatile. Son travail graphique permet au lecteur de s’attacher à cette poignée d’hommes et de femmes qui vont s’aimer ou se haïr au cours des quelques trois décennies qui constitue une envoûtante saga familiale romantique et romanesque…

Quatrième opus d’une saga familiale qui nous immerge dans une Bretagne écartelée entre tradition, croyance et modernité, Pilleur d’Epave nous raconte comment Yves Kerléo et Eugène Lemarchand vont prendre tous les risques pour tenter de sauver leur entreprise mise à mal par les sombres agissements de Félix…

Pour cela, nos deux associés vont tenter de racheter le Vesper, un cargo échoué au cours d’une tempête et qui abriterait dans ses entrailles des tonneaux de vins précieux. Mais l’entreprise est risquée et on ne s’improvise pas pilleur d’épave, d’autant qu’ils ne sont pas les seuls à s’y intéresser…

Porté par des personnages romanesques, superbement mis en image par le trait sublime et réaliste de Serge Fino et la plume de Francois Debois, cette adaptation du Pain de la Mer de Joël Raguénès fait a si bien su retranscrire l’âme de cette Bretagne du début du XXe siècle, encore si inextricablement liée à cet océan aussi fascinant que terrifiant dont tant d’hommes et femmes tiraient leurs subsistance…

Je ne suis pas superstitieux mais quand même ! Tu ne trouves pas que cela fait un peu pilleur d’épaves ?Yves Kerléo