Fiche descriptive
22€50
Chronique | ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Même Fabio, son propre fils, n’y croit plus… Depuis le départ de Chara, son ex-petite amie, il n’a plus goût à rien et espère la reconquérir… Cette dernière travaille pour les services sociaux, s’occupant de l’accueil des migrants dont la présence crée de vive tension avec les locaux. Elle porte l’enfant de Fabio. Micro est ouvrier mais tente de percer en tant que dessinateur de BD avec un album qui aborde la crise qui ébranle la région à travers un récit d’heroic-fantasy… Les crispations du conflit social vont s’inviter dans les foyers tandis que certains sont prêt à tout pour sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent… ![]() portrait lucide d’une époque tourmentée Scénariste de Kraken, fascinant thriller dessiné par Bruno Cannucciari, Emiliano Pagani nous propose une chronique sociale qui dépeint avec force notre époque tourmentée à travers le destin fracassé d’une poignée d’homme et de femmes ordinaires perdus dans la tourmente…Ce qui impressionne d’emblée, c’est son découpage fascinant qui pose avec brio cette ambiance oppressante où tout semble pouvoir arriver… même le pire… surtout le pire… La séquence d’introduction s’avère déstabilisante, diffusant d’emblée un sentiment de malaise difficile à cerner… Mais tout viendra, hélas, en temps et en heure… Rythmé par le crayonné des planches de l’album de l’ouvrier-dessinateur qui nous donne à voir sous un tout autre paradigme le drame qui se joue dans la réalité, l’album nous propose un récit choral bouleversant d’humanité, s’interrogeant sur les luttes syndicales et la place accordée par la société à ceux qui travaillent et qui sont le jouet du grand patronat qui, après les avoir pressurisé en leur demandant de travailler plus pour gagner moins et éviter les licenciements, ferment tout de même l’usine… Quels horizons offrent-on à la jeunesse quand on prend à leur parent tout ce qui faisaient leur fierté ? Un flingue, un braquage minable… De quoi rêver, ne serait-ce qu’un instant, d’un avenir meilleur ? Le récit implacable se poursuit, porté par des dialogues percutants qui vous prennent aux tripes… et soudain, un coup de feu, un corps qui tombe, des vies qui basculent, sans espoir de retour… ![]() La superbe couverture de l’album donne un aperçu du talent de Vincenzo Bizzarri… Son travail contribue à poser cette ambiance oppressante qui voit les différents arcs narratifs converger vers l’inéluctable drame, seule l’identité de la victime restant inconnue jusqu’au dénouement… Aussi subtiles que somptueuses, ses couleurs sont au diapason de l’histoire, faisant planer une ombre menaçante sur les différents protagonistes tandis que son trait semi-réaliste lui permet d’esquisser un portrait saisissant et bien souvent bouleversant des protagonistes de l’histoire, dont chacun cherchent, tant bien que mal, à continuer à vivre, malgré la crise économique qui frappe la région et celle des migrants que les politiques savent exploiter à des fins bassement électorales. ![]() ![]() Dans une région sinistrée par la crise, une usine va fermer. Si un vieux syndicaliste veut se battre jusqu’au bout pour empêcher la fermeture et la délocalisation de leur usine, les autres, abattus et résignés, songent à négocier de bonnes indemnités plutôt que de s’épuiser dans un combat d’ores et déjà perdu… Depuis le départ de sa compagne, son fils a baissé les bras et s’apprête à tremper dans un stupide braquage… Son ex travaille dans un centre accueillant des migrants et partage désormais sa vie avec un policier. Un ouvrier rêve de devenir auteur de BD et travail sur un album qui aborde par le prisme de l’héroic-fantasy la crise qui secoue la région… Au fil des pages, Emiliano Pagani complète le portrait bouleversant d’humanité de cette poignée d’individus dont le quotidien est chamboulé par la fermeture de l’usine… Superbement mis en image et en couleur par l’impressionnant Vincenzo Bizzarri, le récit s’achemine peu à peu vers l’inexorable drame qui laisse un goût amer et l’impression d’un immense gâchis… Au final, Les ennemis du peuple esquisse le portrait d’une sombre époque… la nôtre… Avant, nos parents étaient fiers d’être ouvrier, de travailler à l’usine. Quand ils se balladaint en ville, le samedi, tout le monde les regardaient avec respect. On les respectait parce qu’ils étaient unis, forts, et qu’ils avaient le regard fier de ceux qui travaillent pour faire avancer une communauté. Laquelle pouvait être leur famille, mais aussi la ville tout entière. Parce qu’avec leur salaire, ils faisaient tourner aussi les magasins et les activités commerciales. Et donc tout le monde les respectait parce que c’était presque héroïque d’être un ouvrier. Parce qu’on savait que tant qu’ils étaient là, tout irait bien pour tout le monde. Maintenant, on a honte. On préfère être vendeurs, baristas, représentants. Ou même travailler pour Amazon ou ce genre de trucs…Micro
|
||||