La logique ultra-libérale a perduré et les ressources de la Terre sont épuisées. Alors que la majeure partie de la population est en mode survie, les ultra-riches vivent coupés du monde dans des villes privées gérée par des mégacorporation qui assurent leur sécurité et tiennent éloignés les indésirables…

Rupert, tagger compulsif, et Hector sont deux crève-la-faim qui tentent de survivre dans ce monde hostile. Ils sont un jour témoins du massacre des leurs par les armées privées de Meatfake Inc et Hector voit son père et sa sœur mourir sous ses yeux sans qu’ils ne puissent rien faire… Les années passent.

Arès s’être introduit en toute illégalité dans Meatfake City, nos deux amis à la vie à la mort on le choix entre partir au recyclage pour alimenter en énergie la cité ou s’enrôler comme Space Marines… La formation sera particulièrement âpre et difficile et, bien qu’indiscipliné, Hector fait montre d’aptitudes remarquables au combat… Mais si Rupert voit dans leur enrôlement forcé une chance de s’extirper de leur condition miséreuse, Hector y voit l’occasion de se venger la mort des siens…

Avec Semper Feri, [ur http://sdimag.fr/index.php?rub=0&art=Liste_tag&ID=0&nom_rubrique=El%20Diablo]El Diablo[/url] nous entraîne dans un récit de SF dystopique qui, sous des allures de buddy-movies, pointe les travers de nos sociétés contemporaines…

Il y a d’abord ce titre, version déformée de la devise des marines américains, « semper fidelis » (Toujours fidèle), remplacé ici par « semper feri » que l’on peut traduire par « toujours sauvage »… Et le fait est qu’au vu du comportement des gradés et des instructeurs, c’est de façon âpre et violente que l’obéissance, plus que la fidélité, est imposée au forceps… On s’attache d’emblée à ces deux potes qui ont grandi dans un environnement hostile ou se nourrir était en soit un combat tandis qu’à quelques lieux du cloaque où ils vivaient, les riches mène une vie oisive et s’engraissaient tandis qu’ils crevaient la dalle et faisaient des festins de rats décharnés qu’ils parvenaient à capturer… Le scénariste n’a eu qu’à pousser un peu les curseurs de nos sociétés contemporaines où une poignée de milliardaires s’accaparent la majeure partie des richesses du globe, laissant aux travailleurs les miettes nécessaires pour qu’ils acceptent leur misérable condition…

Les dialogues percutants et les réparties cinglantes d’Hector et de Milli Smoke, scientifique dont les Space Marines vont devoir assurer la sécurité sur des planètes rendues hostiles par l’attitude colonialiste des gradés et pour qui le jeune homme va avoir un crush allègent l’ambiance malgré tout oppressante distillé par un scénario rythmé et entraînant où l’on voit Meatfake inc. donner sans en avoir conscience les armes à Hector pour assouvir sa vengeance.

Semper Feri est pour moi l’occasion de découvrir le travail de Mathieu Thonon qui a travaillé dans l’univers du jeux vidéo et dans la publicité comme concept-artist et storyboarder… Et le fait est que son découpage dynamique et résolument moderne est d’une rare efficacité ! Savamment composées, ses planches nous immergent au cœur de l’action, ses cadrages virtuoses venant accentuer la dramaturgie ou l’humour de certaines séquences. Son trait très stylisé fait la part belle aux personnages et à leurs émotions, leurs attitudes parfois caricaturales renforçant l’atmosphère générale, à la fois grave et légère qui baigne ce premier opus. Le subtil travail sur les décors montre une grande maîtrise de la narration graphique alors que ses fascinantes couleurs et un travail saisissant sur la lumière achèvent de nous convaincre…

Avec Semper Feri, El Diabolo et Mathieu Thonon nous entraînent fans un futur dystopique qui pointe les travers de nos société contemporaine à travers un récit entraînant où les auteurs jouent les équilibristes entre humour et gravité…

Alors qu’Hector et Rupert luttent chaque jour pour leur survie, les ultra-riches vivent derrières les murailles ultra-sécurisées de cités gérées par des mégacorporations… Plusieurs années après avoir vu sa sœur et son père froidement exécutés par les soldats de Meatfake inc., les deux amis s’introduisent illégalement dans Meatfake city. Arrêtés, ils ont le choix entre le recyclage et l’enrôlement dans les Space Marines… Alors que Rupert y voit l’occasion de se sortir de sa misérable condition, Hector, qui va montrer de réelles aptitudes pour le combat malgré son indiscipline, n’a pas renoncé à venger la mort de ses proches…

Porté par le trait énergique, le découpage particulièrement dynamique et les couleurs épatantes de Mathieu Thonon, le scénario d’El Diabolo s’avère entraînant et inventif, posant avec art le cadre d’un récit de SF entraînant porté par un duo pour le moins attachant… Space Marines pose les bases d’un récit prometteur et convaincant dont il nous tarde de connaître la suite !

- Je compte sur toi, Rupert, tu me le surveille ce petit con.
- T’inquiètes Valéria, on va pas loin.
- on est vraiment près de Meatfake. L’ancien dit que ça les rend nerveux de les voir traîner par ici.
- Tu crois qu’on les intéresse vraiment ?... Ils savent à peine qu’on existe.dialogue entre Valéria, Rupert et Hector