Après avoir fait naufrage sur Ertha, Omula et son clone, Rema, ont été recueillies et élevées par Lupavia qui leur apprend qu’elles sont élues des dieux et appelées à un grand destin. Combattantes d’exception, elles œuvrent comme mercenaires aux alentours de la cité puissante cité d'Albalonga…

Après un coup d’éclat, les ambitieuses Omula et Rema parviennent à défaire le roi Amulius et remettre son frère, Numitor, sur le trône. Omula obtient alors de lui le droit de fonder une cité, Umola…

Mais, hanté par ses rêves de gloire, Rema néglige de plus en plus Omula, lui rappelant qu’elle n’est qu’un clone insignifiant… La rancœur et la haine grandissent entre les deux « sœurs » jusqu’à un point de non-retour et leur querelle aura influencera le destin du peuple d’Umola et ceux du Latinium alors que la cité ne cesse de grandir et sa population de s’accroître…

Yves Sente referme ce dytique entraînant qui, mêlant science-fiction, histoire et mythe, esquisse une version féministe de la naissance de Rome, puissante cité appelée à dominer le monde…

Après avoir fait face contre l’adversité, les ambitions opposées des deux sœurs allaient leur faire emprunter des chemins différents et, d’alliées, elles allaient devenir rivales puis ennemies. L’autorisation du roi Numitor de fonder une cité sur le territoire des sept collines allaient exacerber les tensions, d’autant qu’Omula, désignée par les dieux pour régner sur la ville, s’avère intransigeante et avide de pouvoir, n’hésitant pas à humilier celle que tous considèrent comme sa sœur en lui confiant des tâches avilissantes… La tension entre les presque sœurs va crescendo et le scénario la retranscrit avec art et entraîne Omula et Rema dans une lutte à mort qui sera le point d’orgue de l’album… Mais la force du récit tient à ce que l’auteur renoue avec l’histoire par le truchement de Tite-Live qui puise dans ce récit matière à un écrit relatant la naissance de Rome pour le compte de l’Empereur… Comme il était impensable que la ville ait été fondée par des femmes, il inventa Romulus et Rémus et fit de la prostituée Lupavia une louve… Le mythe était né…

Le trait sensuel et élégant de Jorge Miguel met joliment en image le récit d’Yves Sente avec des compositions flamboyantes rehaussées par la colorisation subtile de Delf. On appréciera le sens du cadrage du dessinateur portugais qui nous donne à voir l’élévation de la cité éternelle, de ses premiers bâtiments jusqu’à la puissance Cité qu’elle allait devenir au fil du temps avant de devenir le centre du monde connu…

Yves Sente revisite le mythe de la fondation de Rome à travers un récit féministe audacieux mêlant science-fiction, histoire et légende…

Seules survivantes du naufrage de leur vaisseau sur Ertha, Omula et son clone Rema sont recueillie et élevés par Lupavia… Après avoir œuvré comme mercenaires, celles que tous pensent être sœur parviennent à déposer le roi d'Albalonga et réassoir Numitor sur le trône… Omula obtient de lui l’autorisation de fondée une cité… Mais son ambition démesurée la pousse à rabaisser Rema en lui confiant des tâches subalternes… L’inimité se transforme en rancœur et la rancœur en haine… Une haine que seul le sang pourra assouvir…

L’élégant dessin de Jorge Miguel, son sens de la composition et du cadrage conjugué à la colorisation subtile de Delf mettent avec force ce péplum qui nous entraîne dans les coulisses du mythe alors que la figure de Tite-Live vient s’emparer de ce récit pour renouer avec la légende de la fondation de Rome de façon aussi audacieuse que convaincante…

- La tension ne redescend pas entre elles, on dirait.
- J’ai peu, Aaxius. Peur que le pouvoir de l’une et la jalousie de l’autre ne leur monte à la tête.
dialogue entre Aaxius et Lupavia