Il ne fait aucun doute que quelqu’un cherche à nuire à la Brigade des Cauchemars et à éliminer ses agents… Toutes les pistes mènent immanquablement au mystérieux Mordicus… Inventrice du sérum, Elsa, pourtant assistante du Professeur Albert Angus depuis des années, apparaît comme suspect potentielle…
Sous l’impulsion d’Arianne et contre l’avis de Tristan, Esteban et elle entament une filature et fouillent son appartement en son absence… Ils trouvent une mystérieuse radio de son crâne qui laisse apparaître qu’elle possède un implant portant le logo qu’ils avaient pu voir dans le souvenir de Sofiane, ce qui la rend à leurs yeux plus suspecte encore…
Mais nos enquêteurs vont devoir abandonner leurs investigations pour partir en mission dans les souvenirs de Jane, une jeune amnésique qui a été confiée aux bons soins de la clinique… Elle ne souvient de rien mais son souvenir est d’une précision saisissante : une ville perdue au milieu du désert et dont les habitants craignent la tombée de la nuit…
Scénarisée par Franck Thilliez, la
Brigade des Cauchemars compte parmi les meilleurs séries jeunesse du moment, à glisser aux côtés de Seuls ou Supers sur les rayonnages d’une bibliothèque…
Ce qui frappe d’emblée, c’est une fois encore le formidable travail de Yomgui Dumont qui nous explose au visage dès la couverture… Intrigante autant qu’inquiétante, elle nous fait découvrir nos agents dans une bien fâcheuses postures : ils sont au fond trou ressemblant à une tombe, surplombés par la silhouette d’une femme dont on devine le regard menaçant, tenant dans ses mains une torche et une armée d’une arbalète tandis qu’une inquiétante nuée de chauve-souris vole dans un ciel orangé… Rehaussé par une maquette impeccable signée par Mickaël Ponsard et Laura Lebouc, elle donne à elle seule envie de se plonger dans cette nouvelle aventure…
Comme de coutume remarquablement bien écrit, le scénario de Franck Thilliez s’avère follement rythmé avec ces deux trames entremêlées : l’enquête sur les dangers qui menacent l’existence même de la brigade et leur mission de tenter d’aider une jeune amnésique à retrouver la mémoire… Et si la série se destine à la jeunesse, cet album, tout comme les précédents, plaira immanquablement aux adultescent comme aux adultes qui oseront se plonger dans cette histoire aussi originale que fascinante où le romancier devenu scénariste de BD fait montre de ses indéniables talents de conteur…
Truffé de trouvailles graphiques délicieuses, l’album est mené de main de maître par un Yomgui Dumont comme de coutume très inspiré. Le dynamisme et l’inventivité de ses compositions rendent le récit plus entraînant encore alors que ses cadrages audacieux renforcent la tension de façon confondante, tout comme les couleurs sobres mais bougrement subtile de Drac et de ses acolytes… C’est peu dire qu’on s’attache à cette fine équipe d’ados et d’adultes et à leurs expérimentations audacieuses grâce auxquels ils s’efforcent de venir en aide aux patients qui leur sont confiés… Son découpage s’avère tout juste parfait, jusqu’à la dernière planche qui, passé le plaisir de voir leur mission couronnée de succès, vient faire peser une sourde menace sur la Brigade, menace dont la nature s’avère on ne peut plus frustrante tant elle est surprenante mais parfaitement cohérente avec le scénario de ce huitième opus… Et c’est sans doute là la force de la série : raconter un récit auto-conclusif tout en déroulant un fil rouge qui la rend absolument passionnante !
C’est toujours avec un réel plaisir que l’on se replonge dans l’univers fascinant et inquiétant né sous la plume de Franck Thilliez et les pinceaux très inspirés de Yomgui Dumont… Car, si elle est destinée à la jeunesse, je ne saurais que trop la conseiller aux adultes pour son inventivité et la richesse de l’intrigue…
Les membres de la Brigade des Cauchemars cherchent à en savoir plus sur ce mystérieux Mordicus qui œuvre à sa perte. Si l’assistante du Professeur leur parait suspecte, ils doivent mettre leur enquête de côté pour partir en mission et aider une jeune amnésique à retrouver ses souvenirs… S’aventurant dans ses souvenirs, ils vont se retrouver plongés dans un western crépusculaire particulièrement inquiétant et d’une précision inhabituelle…
L’univers imaginé par le romancer devenu scénariste de BD s’avère tout à la fois jubilatoire et cohérent, s’enrichissant au fil des albums avec une trame qui les lie les uns aux autres et qui vient préciser la menace qu’on sentait peser sur la Brigade depuis quelques temps déjà… Les compositions de Yomgui Dumont avec ce style reconnaissable entre tous, met en scène avec une redoutable efficacité le captivant scénario de Franck Thilliez… oui, décidemment, la Brigade des Cauchemars est vraiment l’une des meilleures série jeunesse du moment !
- Je n’en reviens pas que les enfants aient fait une chose pareille ! Vol avec effraction ?! On aura tout vu !
- N’empêche, ce qu’ils ont trouvé est troublant… On dirait… une sorte d’implant. Je connais bien le docteur qui a fait cette radio, je vais me renseigner…dialogue entre Alice et Albert Angus