La Première Guerre Mondial a laissé de profonds stigmates dans une société américaine gangrénée par la violence et la ségrégation.
Témoin de leur époque, les écrivains vont s’emparer de cette matière ténébreuse pour donner naissance au roman noir sur fond de crise économique qui allaient engendrer la Beat Génération…
Après s’être intéressé aux écrivains américains du XIX siècle qui nous racontait l’émergence de la littérature américaine qui s’affranchissait du carcan de la vieille Europe, Catherine Mory s’intéresse aux écrivains américains qui ont marqué le XXe siècle de leur empreinte…
A l’instar du premier opus, chaque chapitre est consacré à un écrivain et s’organise peu ou prou de la même façon : s’appuyant sur une solide documentation qui rend la lecture passionnante, la scénariste s’emploie à nous raconter l’enfance et la vie de ces écrivains majeurs en les replaçant dans leur temps afin de montrer comment l’un et l’autre ont pu influencer leurs écrits… Donnant parfois la parole à des spécialistes pour éclairer leur œuvres, Catherine Mory nous résume aussi quelques-uns de leurs romans les plus remarquables, soulignant leur aspect résolument novateur et l’accueil que leur a réservé un public parfois très puritain… Mais, éclairés par une lumière parfois ténébreuse, les scandales entourant ces livres ont sans nul doute contribué à leur succès… Chaque chapitre se referme sur la descendance littéraire de l’auteur, montrant comment son œuvre a pu marquer ses contemporains ou ses successeurs…
Truffé d’anecdotes fascinante, la lecture de l’album s’avère particulièrement jubilatoire, éclairant d’une lumière nouvelle la vie et l’œuvre d’écrivains aussi éminents et tourmentés que Fitzgerald, Steinbeck, Faulkner, Kerouac, Hemingway, Williams ou Capote… A travers leur histoire et leurs romans, c’est celle de la société américaine qui nous est contée, tant l’une et l’autre se sont mutuellement influencées…
Si la lecture de ce second opus s’avère aussi jubilatoire et captivante que celle du premier, on le doit une fois encore non seulement à la qualité d’écriture de l’autrice qu’au talent de Jean-Baptiste Hostache dont le trait énergique et spontané fait une fois de plus merveille. Choisissant souvent de faire un pas de côté, l’auteur apporte une touche humoristique à ces vies souvent dramatiques… Car, reflet de leur temps et en phase avec leur époque tourmentée, ces écrivains sont souvent en proie à des démons intérieurs qu’ils s’efforcent, en vain, de noyer dans l’alcool, la drogue ou le sexe. L’équilibre entre cet humour souvent mordant et le texte s’avère tout juste parfait, captivant le lecteur à chaque biographie et lui donnant la furieuse envie de se plonger (ou se replonger !) dans la lecture de ces chefs d’œuvres de la littérature à l’aune de l’éclairage apporté par cet l’album sur leur vie et leur œuvre…
Après nous avoir entraîné dans le sillage des grands auteurs américains du XIXe siècle, Catherine Mory et Jean-Baptiste Hostache nous dévoile les vies tourmentées et l’ouvres des grands écrivains américains du XXe siècle…
Gangrénées par le racisme et laminé par la crise économique, la société américaine porte en elle les stigmates de la Première Guerre Mondiale… De ces ténèbres allait naître des chefs d’œuvres sous la plume tourmentée de romanciers aussi prestigieux que Hammet, Miller, Fitzgerald, Faulkner, Hemingway, Steinbeck, Williams, Kerouac, Capote ou O’Connor…
Solidement documenté, chacun des chapitres de l’album nous dresse le saisissant portrait d’un écrivain, montrant comment son enfance et sa vie ont influencé son œuvre, elle-même reflet de son époque tourmentée… En outre, elle aborde de façon concise mais pertinente une ou plusieurs de ses œuvres majeurs à travers un résumé dessiné souvent jubilatoire… Le trait énergique et expressif de Jean-Baptiste Hostache rend la lecture de l’album particulièrement plaisante, en plus d’être instructive et édifiante, avec ce petit pas de côté graphique qui distille une touche d’humour mordante qui fait le contre-point des angoisses que de nombreux écrivains cherchèrent à noyer dans le sexe, l’alcool ou la drogue…
Il était une fois l'Amérique, une histoire de la littérature américaine, le XXe siècle s’avère au final aussi passionnant que didactique et donne furieusement envie de se plonger (ou de se replonger !) dans ces chefs d’œuvres de la littérature, à la lumière des éléments compilées avec art dans ce copieux volume par la plume alerte de Catherine Mory…
C’est ainsi que Miller se retrouve à crever de faim non plus aux Etats-Unis mais à Paris.
- Oui, mais artistiquement. A Paris, j’ai la pauvreté de Bohème, et, à New-York, celle d’un zéro.texte page 41
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