Zakûtu et Marvin Rouge venaient de piller le trésor d’un dragon endormi (sans même le réveiller pour le zigouiller !) lorsque Herbert de Vaucanson, père de la Princesse les contacte via leur feu de camp avant de débarquer, juché sur une chauve-souris géante dont il descend avec un bon lumbago…

Herbert se trouve désormais trop vieux pour gérer Vaucanson pour l’heure confié à Papsukal qui est parvenu à se faire détester de tous et à en faire un tas de ruine alors que le duché de Clérembard s’apprête à attaquer… Zakûtu accepte de reprendre le flambeau et malgré les remarques de Marvin qui s’ennuie ferme, la Princesse semble prendre goût à ses nouvelles fonctions…

Mais une horde de morts-vivants venus des profondeurs du château s’apprête à déferler sur la surface…

Alors que l’on a pu assister à de savoureuses passassions de pouvoir sur les perrons des ministères, il en va de même à Vaucasson où Papsukal cède la place à sa sœur à la demande de leur paternel vieillissant…

Le duo comique formé par la Princesse Zakûtu et Marvin Rouge fonctionne à merveille, avec Marvin Rouge dans le rôle du personnage décalé et un brin décérébré obsédé par l’idée d’avoir à nouveau sa propre armure nitro, comme au bon vieux temps et… obsédé tout court… Il faut dire que Sfar et Trondheim signent des dialogues comme de coutume délicieusement déjantés et un scénario rythmé et dynamique riche en péripéties et en complots… On se doutait que Papsukal ne céderait pas volontiers la place à sa sœur mais pas forcément que les conseillers vaucansonnais souffraient d’une misogynie congénitale et que les entrailles de la cité étaient peuplées de morts vivants désireux d’agrandir leur club… Point de rencontre de plusieurs arcs narratifs, ce tome 113 (sic !) nous apprend par exemple les origines du mystérieux patron de la Pègre de Vaucanson…

Toujours aussi efficace, dynamique et follement expressif, le dessin d’Obion déborde d’énergie comme celui de tous les dessinateurs s’attaquant à mettre en image un opus de Donjon… Certaines séquences sont tout juste irrésistibles et nous sommes absolument ravi que ce Donjon Crépuscule se soit poursuivi au-delà de la limite prévue…

Nouvel opus de la plus crépusculaire des séries tentaculaires composant Donjon, l’un édifice narratif les plus ambitieux et jubilatoire de ces dernières décennies.

Las et fatigué de porter Vaucanson à bout de bras, Herbert demande à Zakûtu, sa fille de suppléer aux carences de Papsukal, son fils, et de reprendre en main le domaine familial dont les murs en ruines auront du mal à contenir les armées clérembardienne qui s’apprêtent à les prendre d’assaut tandis que les sous-sols de la cité grouillent de non-vivants pas tout à fait morts non plus et que les conseillers ne sont pas tout à fait prêts à accepter d’être dirigé par… une femme… paix à leurs âme…

Obion est comme de coutume parfaitement à l’aise dans cet univers joyeusement barré d’inspiration dojonnesque et ses crayons inspirés mettent en scène avec un plaisir jubilatoire et communicatif les personnages de ce nouvel opus de Donjon Crépuscule dans un scénario décapant qui continue de développer la trame de la série tout en nous ménageant quelques révélations décoiffantes qui raviront les (nombreux) aficionados de la série… Donjon Crepuscule, c’est bon, lisez-en…

- Un très grand magicien, Blaise Pilozzi, va bientôt mourir et il organise un concours pour savoir à qui il va léguer son savoir.
- Je le tue ?
- Non. Tu gagnes le concours.
- Il y aura des maths ?
- Non.
- OK, j'y vais ! dialogue entre Zakûtu et Marvin Rouge