Après avoir escaladé le mur entourant le manoir de sa grande tante Adélaïde mystérieusement disparue, Alexandrine arpente la vieille demeure à la recherche de mystérieuses clefs…

Réveillée en pleine nuit par des chuchotements, elle croise deux enfants aussi effrayés qu’elle qui croient apercevoir un fantôme… Elle se lance à leur poursuite à travers la demeure labyrinthique mais ils disparaissent derrière une porte dont elle ne possède pas la clef… Au matin, ses affaires ont disparu et, une fois sortie du manoir, elle ne peut que constater qu’elle est dans le Paris du XIXe siècle…

Elle ne tarde pas à croiser Rose et Léopold, les deux enfants, avec qui elle se lie d’amitié… Ils sont à la recherche de leur père, tout comme elle recherche sa grande tante… Accusé d’avoir volé les esquisses d'Auguste Bartholdi qui travaille à sa « Liberté éclairant le monde », ce dernier semble avoir disparu… Tous trois vont tenter d’éclaircir ces deux mystère qui semblent étrangement liés…

Joliment composée, la couverture de l’album attire l’œil, avec ce sablier évoquant la marche du temps et la couronne ornant la tête de la Statue de la Liberté de Bartholdi entourant le bas alors que le manoir s’y trouve à l’envers, nos trois héros occupant la partie haute du sablier…

Porté par une mise en couleur soignée et un travail sur la lumière envoûtant distillant une ambiance délicieusement irréelle, le dessin acidulé d’Alessandra Marsili met en scène trois jeunes héros courageux et attachants qui vont vivre de folles aventures à la recherche de mystérieuses clefs ouvrant des portes donnant sur différentes époques et disséminées dans un mystérieux manoir appartenant à une grande-tante qui ne donne plus signe de vie… Il y a un petit air du fascinant Locke & Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez… Mais dans une version bien moins sombre et tourmentée, bien évidemment, l’aspect thriller laissant place à l’Aventure, avec un grand « A »… La dessinatrice du jubilatoire Effroyable Shermann, (scénario de Lorenzo Palloni) nous offre de somptueux visuels du Paris de la Belle Epoque mais plus encore de ce manoir fascinant qui est un mystère au cœur même du mystère…

Ecrit à quatre mains, le scénario d’Alexandre Arlène et Charlie Lau s’avère aussi mystérieux qu’entraînant et pose les bases d’une série qu’on espère au long cours. Nous sommes tombés sous le charme de ce récit jeunesse entraînant plein de charmes et de magie, à commencer par celle des clefs qui permettent de voyager dans les temps… En un album, les auteurs parviennent à poser ces trois personnages bougrement attachants et développer les liens les unissant qui semblent aller au-delà de la simple amitié… Particulièrement, le scénario entraînant gravitant autour de Bartholdi et de sa grand-œuvre s’accompagne d’une trame plus vaste liant Adélaïde au père de Rose et Léopold, comme semble l’attester une photo trouvée dans le manoir…

Connu pour ses parodies jubilatoires et déjantées de monument de la pop culture, Alexandre Arlène s’associe à Charlie Lau pour signer une série jeunesse particulièrement réussie qui évoque par certains aspects le Locke & Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, dans une version bien moins sombre et tourmentée toutefois… série jeunesse oblige !

De nos jours, Alexandrine arpente le manoir déserté de sa grande tante à la recherche de mystérieuses clefs qui y seraient cachées. Une nuit, elle est réveillée par deux enfants habillés à la mode XIX qui, la prenant pour un fantôme qui s’enfuient en courant et disparaissent derrière une porte dont elle ne possède pas la clef… Le lendemain, elle se réveille dans le même manoir, mais dans le Paris de la Belle Epoque…

Les compositions lumineuses d’Alessandra Marsili porte joliment ce récit qui nous entraînera dans les coulisses de l’atelier où Auguste Bartholdi travaille à la réalisation de son chef d’œuvre : la Liberté éclairant le Monde… Porté par des dialogues rythmés et reposant sur un trio de gamins attachants qui vont tisser une solide amitié par-delà le temps, ce premier opus parvient à nous proposer un récit empli de charmes et mystères tout en développant le fil rouge qui reliera les différents albums d’une série qu’on espère longue tant nous avons été séduit par les qualités narratives et graphique de ce premier opus…

- Vous n’allez pas me croire… Mais j’ai voyagé dans le temps…
- Ne dis pas n’importe quoi. Tes vêtements sont bizarres, certes, mais ça n veux pas dire que tu as voyagé dans le temps.
- C’est vrai, tu t’es peut-être juste échappée d’un asile.dialogue entre Alexandrine , Rose et Léopold