Fiche descriptive Fantastique Vera Brosgol Vera Brosgol Vera Brosgol L'école des Loisirs Rue de Sèvres 11 septembre 2024 20€
9782810208661 Chronique Jane face aux Sirènes Le chant des Sirènes |
Ses riches parents décédés dans un tragique accident, Jane se retrouve orpheline… En tant que femme, elle ne peut hériter de leurs biens qui reviendront à son insupportable cousin si elle ne trouve pas d’époux avant la fin de la semaine… Comme ses parents lui ont bien fait comprendre, elle n’a pas été gâtée par Dame Nature et son disgracieux visage et son corps rondelet ne lui permettront pas de faire un beau mariage… C’est pourtant sur Peter, un beau jeune homme, qu’elle jette son dévolu… Le mariage lui permettrait d’échapper à un père qui le maltraite et lui éviterait d’éreintantes corvées… Mais, avant les noces, le jeune homme est enlevé par une sirène qui l’entraîne dans les profondeurs… Grâce à l’aide d’une vieille dame aux apparences de sorcière, Jane va pouvoir plonger au fond de l’eau pour tenter de retrouver l’homme qu’elle aime et le délivrer de l’emprise de la créature aquatique… un conte initiatique cruel et touchant Après un été d’enfer et La vie hantée d'Anya, tous deux édités chez Rue de Sèvres, Vera Brosgol est de retour avec un conte initiatique qui, à l’instar de ses autres romans graphiques, parle de la difficulté de s’assumer tel qu’on est, à cause du regard des autres et de la pression de la société qui impose ses normes…Jane est une jeune femme attachante qui n’a pas eu une enfance des plus faciles, avec des parents pour qui seule comptait l’apparence et qui lui renvoyait sans cesse l’image d’une petite fille laide et rondelette sans même voir ses nombreuses autres qualités… Moquée par les jeunes gens de son âge, , subissant les lois d’une société pour qui la femme n’a aucun droit, elle risque désormais de se retrouver à la rue, et spoliée par un horrible cousin qui n’a pour elle que mépris et dédain, elle n’en reste pas moins une belle personne. Par amour plus que pour son avenir, elle va risquer sa vie en plongeant sous les eaux pour retrouver l’homme qu’elle aime, malgré les dangers qu’elle ne manquera pas de rencontrer… On s’attache à l’histoire de cette jeune femme qui va peu à peu s’affranchir du dictat de la société pour oser s’accepter et s’affirmer telle qu’elle est vraiment… Les Sirènes s’avèrent elles aussi intéressante, obsédée qu’elles sont par leur propre beauté et les horreurs qu’elles sont prêtes à commettre pour la conserver, passant à côté de l’essence même de la vie pour conserver leur jeunesse… La structure narrative de l’album s’avère audacieuse et envoûtante, avec cette séquence d’ouverture quelque peu sibylline dont le sens ne se dévoilera que plus tard, l’idée des miroirs qui renvoie au Don Quichotte de Cervantès et les diverses rencontres qui allaient émailler la quête aquatique de Jane et la faire sortir de la chrysalide dans laquelle elle s’était peu à peu laissée enfermée… Le dessin tout en rondeur de l’artiste russe est un pur concentré d’émotion… On souffre avec Jane et son aventure qui va lui permettre de s’accepter peu à peu telle qu’elle est s’avère aussi poignante que captivante alors que les personnages secondaires et le atmosphères subaquatiques sont joliment mis en scène, nous immergeant (littéralement !) dans ce conte fantastique revigorant… Après un été d’enfer et La vie hantée d'Anya, la talentueuse Vera Brosgol nous entraîne dans un conte initiatique revigorant mettant en scène une pauvre jeune femme qui, toute sa vie durant, a subi les moqueries sur son physique atypique… Mal aimée par ses parents qui la jugeaient trop laide pour contracter un beau mariage, Jane se retrouvera bientôt à la rue, faute de pouvoir revendiquer son héritage en tant que femme… Alors que son cousin s’apprête prendre possession du domaine et de la fortune familiale, elle n’a qu’une semaine pour se marier et pouvoir le conserver… Elle jette son dévolu sur le séduisant Peter, martyrisé par son père, qui pourrait alors s’affranchir de sa tutelle et abandonner un métier ingrat qu’il déteste… Mais ce dernier est enlevé par une Sirène fermement décidé à en faire son mari… Se laissant guider par l’amour ai aidé par une vieille dame, Jane n’hésite pas à le suivre sous les eaux pour le sauver des griffes et des dents acérées de la Sirène… On s’attache d’emblée à cette pauvre Jane dont la vie a tout du calvaire et on va la suivre dans cette aventure riche en rencontres et en péripéties qui vont peu à peu l’emmener à faire fi du regard des autres et à s’accepter telle qu’elle est… Le dessin généreux tout en rondeur de l’artiste russe fait la part belle aux ressentis et aux émotions et rend la lecture de Jane face aux sirènes particulièrement rafraîchissante et envoûtante… - Je ne comprends pas… A son âge, j’étais si mince ! Et les soupirants se battaient ! Peut-être que si elle surveillait son alimentation, nous aurions plus de chance…
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