Préparant une prochaine exposition, le célèbre peintre Riccardo G. Cactus revient aborder sur les rives de ses défuntes amours napolitaines…

Il retrouve Marchesa, aristocrate qui fut jadis son amante mais cherche à revoir Alessia, qu’il n’a cessé d’aimer… Dans les ruelles de Capri et sur les plages escarpées de la côte amalfitaine, il cherche à trouver un remède à cette mélancolie qui le ronge depuis tant d’années et dont il ne parvient pas à se défaire. Quant à Alessia qu’il espérait retrouver, elle est partie New-York pour voir sa sœur qui vient d’accoucher, sachant pertinemment qu’il viendrait la voir.

Après le magnifique et romantique Amore, David Merveille retrouve Zidrou pour signer un récit napolitain chargé d’un douce mélancolie…

On se laisse captiver par le rythme lancinant de l’album, par ces dialogues savoureux truffé d’un humour mélancolique et rythmés par des extraits de poèmes qui confèrent à l’ensemble une coloration très particulière… On y suit donc un artiste revenant sur les lieux de ses amours défuntes, à Capri, comme il se doit… Était-ce là la ville de ses premières amours ? Qui sait ? Mais il y a laissé une part de lui-même, une part de ce bonheur insaisissable derrière lequel on court, toute sa vie… Pour lui, ce bonheur avait un nom : Alessia… Et si elle l’a quitté parce qu’il ne parvenait pas à choisir entre elle et sa mélancolie, son souvenir l’habite encore et toujours, car un amour ne meurt peut-être jamais vraiment, même lorsque s’écoulent les années dans le grand sablier de la vie… Mais cette balade sentimentale dans le temps passé met en lumière un triangle amoureux, puisque si Riccardo espère toujours retrouver Alessia, il en est une autre qui n’a jamais cessé de l’aimer et qui cache son désir derrière une apparente désinvolture, même si le temps fait peu à peu son œuvre et qu’elle fait l’amer constat qu’elle n’est plus qu’un Bernard Buffet alors qu’elle fut un Modigliani…

Et puis il y a ce jeune Praxitèle, oh, pardon, Dino, rencontré sur une plage et que le peintre va recroiser au fil de ses pérégrination… Sa conception plus terre à terre du bonheur qui doit se prendre là où il est fait le contrepoint de celle de Marchesa qui le voit comme un don… don que manifestement Riccardo ne possède pas…

Cette comédie romantique douce-amère ne serait pas la même si elle n’était pas mise en images par le talentueux David Merveille. Son trait élégant et stylisé, ses couleurs envoutantes, la beauté de ses paysages, la nonchalance et l’humour désabusé de ses personnages évoquent le cinéma italien des années 50 dont il retranscrit les ambiances avec une saisissante acuité… Son approche graphique singulière et envoûtante accentue la mélancolie de l’histoire et rend les dialogues plus savoureux encore, avec ce ton délicieusement décalé et subtilement distancié… Le fait que Riccardo ait une tête de cactus comme d’autres avaient une tête de choux, ne nous dérange même pas tant le fond et la forme se rejoignent et s’enrichissent l’un l’autre…

Après leur savoureusement romantique Amore, Zidrou et David Merveille unissent une nouvelle fois leurs talents pour signer une comédie italienne douce-amère…

Prétextant une exposition, le célèbre peintre Riccardo G. Cactus revient à Capri où erre les ombres fuligineuses de ses amours défuntes. S’il va tout d’abord saluer Marchesa, aristocrate dont la beauté se fane, c’est Alessia qu’il est venu retrouver… Cette Alessia qui l’a quitté, qu’il ne peut oublier et sans qui il n’y a pas de bonheur possible…

Porté par des dialogues irrésistibles, ce récit mélancolique et poétique est sublimé par le dessin somptueux de David Merveille et ses couleurs singulières qui retranscrivent avec art la beauté et l’atmosphère des films italiens des années 50… Difficile de ne pas être touché par Alessia histoire au rythme lancinant qui nous raconte celle d’un homme à la recherche d’un bonheur perdu…

- Vous pensez à elle ?
- A qui d’autre, sinon ?
- Avouez-le, Riccardo, vous n’êtes pas revenu à Napls pour voir si je me fanais avec l’élégance qui sied à vos souvenirs… Vous êtes venu pour elle.
- Pour elle. Pour vous. Pour la lumière de Napoli, aussi. « Retrouver d’hier ce soleil juteux de la mer, fruit précieux ».dialogue entre Marchesa et Riccardo