Fiche descriptive
24€
Chronique | ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() A travers l’étude des manuels scolaires, l’auteur revient sur la façon dont l’histoire est enseignée aux élèves américains et s’interroge sur les mensonges délibérés qui se trouvent dans ces livres et qui donnent une version volontairement fausse ou partiellement tronquée de l’histoire du pays, soit pour ne pas heurter les puissants lobbies républicains qui étudient les manuels soit pour donner une version humaniste et bienveillante des actions et des guerres entreprises par le peuple américain au nom de la liberté. toute vérité est bonne à dire Tout au long des douze chapitres qui constitue cet ouvrage aussi passionnant qu’exigeant, l’auteur revint sur les grandes figures et les grands événements qui ont jalonné l’histoire américaine, de l’héroïsation des personnages historiques dont on a volontairement effacé les zones d’ombre, de l’aspect esclavagiste d’un Christophe Colomb au racisme d’un Abraham Lincoln, des guerres effacées des manuels, tels ce contingent américain envoyé en Russie pour combattre l’armée rouge aux côtés des Russes Blancs, de la réécriture de la colonisation en passant par la guerre du Vietnam ou d’Irak, présentant toujours les Etats-Unis comme un ardent défenseur de la liberté des peuples, sans oublier l’invisibilisation des mouvements anti-racistes.![]() En privant les élèves d’un pan de leur histoire et en s’efforçant de la présenter sous un jour favorable, on estompe aussi leur esprit critique et on les empêche de comprendre leur présent, permettant à des politiques mentant éhontément à un peuple ignorant son passé de se faire élire ou réélire à la magistrature suprême… Décrire les personnages historiques dans toutes leur complexité permettrait aux élèves de comprendre et d’apprendre les valeurs fondamentales qui ont fait l’Amérique… Si Lincoln était raciste, il a pourtant aboli l’esclavage au nom de valeurs humaines fondamentales, la complexité du personnage venant mettre en lumière son apport au lois du pays… L’album s’avère particulièrement dense et regorge d’informations édifiantes qui donnent à comprendre et mieux appréhender la complexité de l’histoire américaine, une fois dépoussiérée du mythe du roman national… L’enseignement de l’histoire dans toute sa complexité se devrait d’être le socle sur lequel on bâtit une démocratie tant elle ouvre des perspectives pour mieux comprendre notre présent… et ce qui est vrai outre-Atlantique l’est aussi dans l’hexagone… Le travail graphique de Nate Powell rend le contenu dense et foisonnant du livre plus abordable alors que les notes d’humour apportées par son dessin fluidifient le propos, son découpage s’avérant quant à lui particulièrement pertinent… ![]() ![]() Adaptation du Lies my teatcher told me du sociologue et historien américain James W. Loewen, Nate Powell, dessinateur de l’édifiant Wake up America, nous livre un album édifiant et solidement documenté. Son découpage percutant sert au mieux son propos et les touches d’humour qui émaillent ce livre rende sa lecture aussi passionnante qu’édifiante et exigeante plus fluide… Chapitre après chapitre, l’auteur dresse un portrait en clair-obscur de ces héros américains et leur complexité est sources de réflexions édifiantes qui les remettent en perspective dans la trame de l’Histoire… Il en va de même pour ces guerres présentées aux élèves comme un combat pour la liberté des peuples, sans faire aucunement mention des intérêts stratégiques ou économiques qui étaient alors en jeu… Ecornant le roman national américain, ce livre nous pousse à nous interroger sur la façon dont l’histoire nous a été enseigné et cette étude de nos manuels scolaire et de ceux qui nous ont précédé seraient sans doute tout aussi édifiante… Et, à ce titre, je ne peux que vous recommander la lecture des 20 volumes d’Histoire dessinée de la France dont chaque tome réunit un historien et un auteur de BD (éditions la Découverte)…
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