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Hild, les femmes des Nibelungen
Hild, les femmes des Nibelungen



Fiche descriptive

Contes et Légendes

Veerle Hildebrandt

Veerle Hildebrandt

Veerle Hildebrandt

Anspach

14 février 2025


27€50

9782931105368

Chronique
Hild, les femmes des Nibelungen
Les trois Hild

Vers l’an 400, avec la chute de l’Empire romain d’Occident, les populations barbares s’infiltrent sur ce territoire et y fondent des royaumes indépendants, comme la Burgondie. Vers 510, elle comprenait la Bourgogne, la Franche-Comté, le sud de l’Allemagne, le sud de la Suisse et la vallée du Rhône, jusqu’à la Méditerranée.

C’est durant cet âge d’or que naît à Burg Weltz, la capitale, la princesse Kriemhild, fille du roi Dankwart. Espiègle et intelligente, Kriemhild ne tarde pas à comprendre qu’elle est destinée à servir de monnaie d’échange pour forger des alliances avec d’autres puissantes monarchies.

À la mort de son père, son frère Gunther monte sur le trône. Au grand dam d’Hagen, conseiller personnel de feu Dankwart, le faible et influençable Gunther s’entiche du prince Siegfried de Xanten, un aventurier aux exploits légendaires. Ce dernier a promis au nouveau roi de l’aider à conquérir la terrible Brunehilde, reine d’Islande.

Peu portée sur les hommes, cette dernière a l’habitude de trancher la tête de ses soupirants malheureux. Le pleutre Gunther n’a pas l’ombre d’une chance. Sauf si…

Gunther et Siegfried passent alors un terrible accord qui va faire le malheur commun de Brunehilde et Kriemhild, deux femmes que pourtant tout oppose.
un excellent album!


Les trois Hild
Hild, les femmes des Nibelungen, planche de l'album © Anspach / Hildebrandtl’Empire romain d’Occident amorce son lent déclin. Dankwart, roi de la puissante Burgondie meurt en abandonnant le royaume à Gunther, son fils aîné, après avoir demandé par testament à ce que la princesse Kriemhild soit placé sous la tutelle de ses frères jusqu’à ce qu’elle se marie et puisse toucher son héritage… Kriemhild enrage de n’être qu’une simple monnaie d’échange entre les royaumes et souhaite être maîtresse de son destin.

Le Roi Gunther s’entiche du vaniteux prince Siegfried de Xanten dont les exploits légendaires sont connus de tous. Trop couard pour s’en charger lui-même, l’insipide monarque demande au guerrier de défier en son nom la belle et puissante Brunehilde, reine d’Islande qui refuse d’épouser un homme incapable de la vaincre. Siegfried la défaite et Brunehilde est contrainte d’épouser Gunther tandis que le héros épouse en justes noces la princesse Kriemhild… Le sort de Brunehilde et de Kriemhild semble désormais scellé… Mais la Reine d’Islande se refuse à son mari qui doit faire appel à Siegfried pour l’aider à consommer le mariage. Alors qu’elle vient de subir les assauts de son royal époux, Siegfried dérobe à Brunehilde l’anneau des Nibelungen…


Hild, les femmes des Nibelungen, planche de l'album © Anspach / Hildebrandt
une réécriture inspirée et résolument féministe d’un des plus grands mythe germanique
Librement inspiré de la Chanson des Niebelungen, poème écrit en Autriche par un auteur inconnu aux environs du XIIe siècle et inspiré de les mythologies germaniques et scandinaves, Hild, les femmes des Nibelungen nous en propose une version résolument féministe. Siegfried et le traître Hagen qui occupent une place de choix dans la version originelle sont ici éclipsées par deux figures féminines qui se veulent libres et indépendantes : Kriemhild, jeune princesse qui rêve d’avoir le droit de mener sa vie comme elle l’entend, et Brunehilde, terrible Reine d’Islande, qui refuse d’épouser quiconque serait incapable de la défaire en duel…

Si la première va d’abord subir le joug d’une société patriarcale qui privent les femmes de tout libre arbitre, la seconde, farouche guerrière à ce jour invaincue, impose par la force sa volonté aux hommes. Après bien des déboires et un mariage forcé, Kriemhild va s’émanciper en s’éloignant du royaume de son père… Le changement de paradigme qui donne à ces deux femmes les premiers rôles permet de pointer les violences qui leur sont faite dans le récit originel, de la pauvre Kriemhild qui, trahie par ses frères et par le conseiller, est contrainte d’épouser un homme imbu de lui-même qu’elle déteste, jusqu’au viol en règle de Brunehilde par le roi Gunther, aidé en cela par Siegfried qui n’a plus rien du héros mythique de la trilogie wagnérienne mais tout du soudard détestable et vaniteux… Gunther, quant à lui, est fidèle à lui-même, apparait comme l’homme veule, couard et sans volonté qu’il n’a jamais cessé d’être…

Hild, les femmes des Nibelungen, planche de l'album © Anspach / HildebrandsRéécrite par Veerle Hildebrandt, l’histoire conserve son ossature et les éléments et personnages écartés par la scénariste ne nuisent aucunement à l’histoire mais renforce au contraire sa dramaturgie en se centrant sur les actes et le ressenti de ces deux femmes aux itinéraires parallèles… Au fil des pages, Brunehilde s’efface peu à peu derrière Kriemhild qui, en prenant en main son destin, va provoquer la chute du puissant royaume de Burgondie, tant à cause de la couardise de Gunther que des trahisons successives de Hagen. L’ensemble prend des allures de tragédies shakespearienne avec cette fin sanglante où les deux femmes échappent, à leur façon, à leur condition de femme dans un monde dominé par les hommes…

Le dessin stylisé de Veerle Hildebrandt met en relief l’injustice et la violence que font subir les hommes à Kriemhild et Brunehilde… Les arbres généalogiques qui viennent rythmer le récit son un artifice narratif aussi brillant qu’audacieux qui opère comme un résumé de la situation avant que ne se poursuive l’histoire. Le trait faussement naïf aux accents médiéval de l’artiste belge ancre le récit dans l’époque où il fut écrit et la modernité de la mise en scène entre en résonnance avec l’écriture ciselée pour tisser un récit captivant et entraînant.

Hild, les femmes des Nibelungen, planche de l'album © Anspach / HildebrandtAvec un nom qui semblait la prédestiner à écrire cet album, Veerle Hildebrandt s’empare de la Chanson des Niebelungen, poème inspiré des mythes germaniques et scandinaves composé au XIIIe siècle par un auteur inconnu pour en proposer une relecture aussi fascinante qu’entraînante.

Fille du roi de Burgondie, la princesse Kriemhild rêve d’une vie dont elle tiendrait les rênes mais la société patriarcale de l’époque l’oblige à accepter les décisions de son père et de son frère, Gunther, qui lui succédera. Trop veule et trop couard, le roi Gunther va demander à Siegfried, héros aux exploits retentissants, de défier pour lui Brunehilde, l’indomptable Reine d’Islande pour qu’il puisse en faire sa reine tandis que la jeune Kriemhild épousera son champion. Penser que leur destin serait scellé par leurs mariages respectifs serait mésestimer leur soif de liberté et d’émancipation…

Conservant l’ossature du récit originel, écartant certains personnages et arcs narratifs pour densifier l’action, Veerle Hildebrandt signe une remarquable adaptation du plus célèbre des mythes germaniques dont s’est inspiré Richard Wagner pour sa fameuse trilogie des Nibelungen. Faisant la part belle aux femmes, l’héroïsme de Siegfried y est sérieusement écorné et le guerrier ressemble plus à un soudard qu’à un preux chevalier. Evoquant les dessins médiévaux, le trait faussement naïf de l’autrice donne vie à deux femmes fortes qui tentent de s’affranchir du carcan d’une société patriarcale… Truffées de trouvailles narratives audacieuses et fascinantes, Hild, Les femmes des Nilbelungen est un album qui ravira les amateurs de récits médiévaux aux accents modernes et résolument féministes…


- Tu es née princesse de Burgondie et cela implique certaines obligations.
- Comme devenir reine et gouverner ?
- Tu peux oublier ça ! Les femmes de notre rang ne règnent pas, elles épousent des souverains et mettent au monde des fils qui règneront après elle. dialogue entre la Reine Ute et sa fille, Kriemhild

Le Korrigan




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