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Déviation
Déviation



Fiche descriptive

Roman Graphique

Béa Constant, Michel Constant

Michel Constant

Béa Constant

Futuropolis

12 mars 2025


16€

9782754836326

Chronique
Déviation
Les maux bleus

Blackpool, Lancaster, juin 2019. Mary part avec la voiture et le chien de son mari pour acheter le pack de bière qu’elle a oublié de lui prendre.

Stressée par les nombreux messages qu’il lui envoie pour qu’elle se dépêche de revenir, elle rate l’embranchement à cause d’un bête panneau de déviation qui la détourne de la route habituelle.

La voilà perdue dans une banlieue qu’elle ne reconnaît pas. La peur de la punition qui lui promet son mari à son retour la pousse à continuer sa route…
un excellent album!


Les maux bleus
Déviation, planche de l'album © Futuropolis / Constant / ConstantBlackpool, Lancaster, juin 2019. Mary a pris la voiture et le chien de son mari pour lui acheter un pack de bière qu’elle a oublié de lui prendre.

Mais ce dernier s’impatience et ne cesse de lui envoyer des messages de plus en plus vindicatifs pour qu’elle se dépêche de rentrer. Stressée et déroutée par une déviation qui lui fait perdre ses repères, elle rate l’embranchement qui lui aurait permis de rentrer chez elle et se retrouve dans une banlieue qu’elle ne connaît pas…

Son mari ne cesse de la harceler, et une petite voix ne cesse de lui répéter qu’elle ferait mieux de rentrer au plus tôt, sinon, elle va prendre cher… Tenaillée par la peur du sort qui l’attend, elle continue sa route vers un ailleurs où ne se trouverait pas son mari…


Si l’album peut se lire pour ce qu’il est, l’histoire poignante d’une jeune femme maltraitée par son mari, il s’intègre néanmoins dans une trilogie amorcée avec La Dame de Fer et poursuivie avec Lady Jane qui, à travers l’histoire d’une poignée de personnages touchants et bouleversants de justesse, nous livre une chronique douce-amère des années précédant le brexit…

un de ces récits simples et touchants dont Béa et Michel Constant ont le secret
Déviation, planche de l'album © Futuropolis / Constant / ConstantL’histoire se centre une Mary, une jeune femme qui aurait pu être heureuse si sa route n’avait pas croisé celle d’un homme qu’elle a sans doute un temps aimé avant qu’il ne devienne son bourreau et qu’il n’exerce sur elle une emprise aussi malsaine que révoltante. L’écriture ciselée de Béa Constant et Michel Constant parvient avec une facilité désarmante à nous faire ressentir toute la détresse de Mary… La petite voix qui l’accompagne dans sa fuite en avant renforce avec finesse le malaise que l’on ressent en découvrant la vie de Mary… La force et l’intelligence du récit réside dans le fait qu’on ne connait rien du quotidien de la jeune femme et de son mari, personnage qu’on ne voit par ailleurs jamais et qu’on ne le connaît de que par ses messages d’une rare violence, et l’angoisse qui saisit Mary à l’idée de ce qu’elle pourrait lui faire et l’emprise malsaine qu’il exerce sur elle… On voit le fardeau qu’est devenu sa vie, l’angoisse qui est sienne de lui déplaire, sans parler du courage qui est le sien d’avoir poursuivi sa route, malgré sa peur, et d’ouvrir, enfin, la porte de la cage où elle s’était laissée enfermée par l’illusion de l’amour…

Au cours de son road-movie, Mary va croiser la route de ces personnes solaires qui nous redonnent foi en l’humanité et qui tendent une main secourable à cette inconnue, sans rien attendre en retour, juste parce qu’ils sentent qu’elle en a besoin. Plus elle s’éloigne de son mari et plus Mary renoue avec la vie… Mais cela ne se fait pas sans heurts, avec sa petite voix qui lui hurle de rebrousser chemin et de se résigner au sort funeste qui l’attend et que, tristement, elle croit, parfois, mériter… De rencontres en rencontres, elle va retrouver une jeune femme que le lecteur connaît bien, reliant l’histoire de Mary à celle de Lady Jane… Comme dans les deux précédents albums, la musique occupe une place importante dans l’histoire et constitue une bande-son toute désignée pour accompagner la lecture de l’album…

Avec facilité dont on sait qu’elle n’est qu’apparente, le dessin de Michel Constant parvient à retranscrire avec force et justesse l’émotion en entraînant le lecteur dans l’intimité d’une jeune femme qui se trouve à un carrefour de sa vie. Les doutes et les émotions qui la traversent nous submergent tant et si bien qu’on aimerait pouvoir être une autre petite voix qui tenterait de prendre le dessus sur celle qui l’incite à retourner vers son mari avant qu’il ne soit trop tard… Chacun des personnages qu’elle rencontre s’avère touchant dans sa simplicité, rappelant combien la bienveillance, l’entraide et la solidarité peuvent changer sinon le monde mais la vie de beaucoup… Les couleurs généreuses de Béa Constant sont au diapason de cette histoire émouvante, sensible et revigorante…

Déviation, planche de l'album © Futuropolis / Constant / ConstantS’il peut se lire seul, Deviation referme une trilogie poignante ouverte avec la Dame de Fer et poursuivie avec Lady Jane, trois récits qui sont à hymne au partage, à l’entraide et à la solidarité…

Mary était parti chercher un pack de bière pour son homme. Après une déviation, elle s’est égarée dans une banlieue qu’elle ne connaissait pas… Mais, plutôt que de chercher sa route, elle a décidé d’aller de l’avant et de n’écouter ni cette petite insistante voix qui lui disait de rentrer, ni les messages de plus en plus vindicatifs de son mari… Tenaillée par l’angoisse, elle part, laissant derrière elle sa vie d’avant…

Ecrit à quatre mains par Béa et Michel Constant, Deviation nous parle de la détresse d’une jeune femme qui subit quotidiennement un mari violent et qui trouve un jour la force et le courage de partir. L’écriture ciselée fait ressentir sa détresse et la peur viscérale de retourner dans ce qui fut trop longtemps chez elle… Ce road-movie d’abord révoltant puis formidablement revigorant est mis en scène avec sensibilité et délicatesse par deux auteurs qui n’ont pas fini de nous émouvoir et de nous bouleverser en partant de personnage simples et joliment écrits pour nous parler de la vie… On songe à Brassens et à son Auvergnat et l’on se dit que le bonheur se cache dans un sourire ou une main tendue.


Réponds !... Mais réponds bordel ! Je ne rigole pas, réponds ! Si tu ne réponds pas, tu prends un aller simple pour l’enfer. T’en es consciente ?le petite voix

Le Korrigan




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